Néo-pros : Le point avec Vincent Canard
A quelques jours du Tour Alsace, Vincent Canard (Bridgestone-Anchor) a le couteau entre les dents. Il faut dire que le coureur de 27 ans n’a pas souvent eu l’occasion de s’exprimer cette saison, et ce pour diverses raisons qu’il relate auprès de www.directvelo.com.
« Je n’ai plus couru depuis le Championnat de France. J’attends donc le Tour Alsace avec impatience (23-28 juillet, NDLR). Je dois admettre que c’est un peu la galère cette saison en terme de calendrier. Vingt jours de course à la mi-juillet, ça fait léger. D’autant plus que généralement j’ai besoin d’enchaîner les jours de course pour trouver les bonnes jambes. Malheureusement, je suis face à deux problèmes. Tout d’abord nous n’avons pas la possibilité, avec l’équipe Bridgestone-Anchor, de participer à des épreuves Elite Nationale françaises, contrairement aux équipes continentales françaises. Cela allège déjà pas mal le calendrier (rires). Ensuite, je n’ai clairement pas la priorité dans l’équipe.
« Les coureurs japonais sont prioritaires »
Nous ne sommes que neuf coureurs dans l’équipe. Mais les coureurs japonais sont prioritaires chez Bridgestone-Anchor. L’aspect sportif passe souvent après la nationalité dans les listes d’engagés, mis à part sur les épreuves hexagonales. C’est dommage. Il est vrai que nous avons certains bons coureurs japonais, mais honnêtement, je pense quand même être meilleur que la plupart d’entre eux. On a pu le voir dans les différents résultats, surtout lorsque les courses sont très dures. Avec Thomas Lebas et Damien Monier, on marche assez bien. Le problème principal, c’est que je n’ai que très rarement l’occasion de prouver ce que je vaux. Pour compenser, je me dois d’être très méticuleux à l’entraînement.
« Déçu de mon Rhône-Alpes Isère Tour »
Dans ces conditions, il est difficile de me jauger chez les professionnels, mais j’ai quand même le sentiment que le peu de fois où j’ai eu la chance d’enchaîner, j’étais dans l’allure. Du coup, c’est à la fois rassurant et frustrant. Je suis malgré tout déçu de mon Rhône-Alpes Isère Tour. C’était un gros objectif, mais j’étais fiévreux et j’ai dû abandonner. Avant l'épreuve, j’avais participé au Tour d’Azerbaïdjan, où il y avait un niveau élevé et une très bonne organisation. J'ai pris part également au Tour de Kumano au Japon (12e du général, NDLR).
« Je ne suis sur de rien »
Désormais, il va falloir que je me montre en cette fin de saison, et pourquoi pas dès le Tour Alsace, même si j’ai actuellement une petite gêne au niveau d’un genou, un peu tendineux. Après le Tour Alsace, ce sera encore une fois dans l’inconnu (rires). L’équipe se rendra au Tour de Guadeloupe mais sans moi. Pour la suite, je ne suis sûr de rien. L’équipe envisage de s’aligner sur deux fronts fin août-début septembre, avec une partie de l’équipe au Japon, et une autre en France avec le Tour du Doubs et le Tour du Gévaudan par exemple. J’espère que ça se fera, et qu’il n’y aura aucun contretemps, comme en mai dernier lorsque l’on m’a appris la veille du départ du Tour du Japon, que je n’allais finalement pas y participer, alors que j’étais déjà sur place.
« Je sais que j'ai le niveau »
Enfin, je ne veux pas me prendre la tête pour le moment. Je vais laisser passer l’été et d’abord me concentrer sur le Tour Alsace. Pour mon calendrier de fin de saison, je serai fixé mi-août. A partir de là, je pourrais refaire le point. Je n’ai actuellement pas de contrat pour l’année prochaine, et de toute façon je ne compte pas me contenter de trente jours de course encore une fois l’année prochaine. A l’heure actuelle, ma seule véritable inquiétude est de savoir si je vais pouvoir courir en fin de saison. Pour le reste, je sais que j’ai le niveau et les jambes pour faire quelque chose. Il me faut simplement les occasions de le prouver. »
Crédit Photo : Pauline Baumer - www.directvelo.com