Tour de France : Le bilan d'Alexis Vuillermoz #5

Au bout de trois semaines d’efforts, Alexis Vuillermoz (Sojasun), 25 ans, vient donc de boucler son premier Tour de France. Et ce en tant que coureur néo-professionnel. Pour www.directvelo.com, Alexis Vuillermoz fait le bilan sur ces vingt-et-unes journées de course riches en émotions.

« Je suis vraiment cramé (rires). Samedi (hier), j’ai vraiment tout tenté avec le peu de forces qu’il me restait dans les jambes. Je me devais d’essayer quelque chose, mais il n’y avait malheureusement rien à faire face aux coureurs de Katusha ou Movistar, qui voulaient absolument ramener tout le monde dès le pied du Semnoz.

« A FOND JUSQU'AU BOUT »    

J’avais quand même les bonnes jambes. J’ai d’abord raté le bon coup lorsque l’échappée est sortie. Heureusement, j’ai eu l’occasion d’attaquer dans le Mont Revard, un col que je connaissais bien, et j’ai pu boucher le trou assez rapidement sur le groupe de contre-attaque. Par la suite, j’ai essayé de m’économiser un maximum pour en garder en vue de l’ascension finale. Il y avait de gros clients dans mon groupe à l’image de Tejay Van Garderen ou Pierre Rolland. D’ailleurs, on est ressorti tous les trois au pied de la dernière difficulté, mais le peloton était déjà tout près et je me suis fait avaler à dix kilomètres de l’arrivée. C’était la dernière grosse difficulté de ce Tour de France et j’ai donc tenu à faire la montée à fond jusqu’au bout (20e à 4’36’’ de Nairo Quintana, NDLR).

« BEAUCOUP DE SOUVENIRS »    

J’ai vécu des moments difficiles dans cette dernière semaine de Tour de France. Notamment sur l’étape de l’Alpe d’Huez, puisque je suis tombé dans la descente de Sarenne, alors que j’essayais de boucher le trou avec le groupe maillot jaune. Plus de peur que de mal finalement. C’était quand même une journée délicate, même si je garderai longtemps en mémoire cette foule impressionnante sur les pentes de l’Alpe d’Huez. J’en avais forcément des frissons. Je vais garder beaucoup de souvenirs de ce type d’étapes. Je suis bien évidemment très heureux d’avoir pu participer à toutes ces grandes étapes de montagne, et plus généralement à ce très beau Tour de France.

« DES HAUTS ET DES BAS »   

Je me suis vraiment surpris sur cette Grande Boucle. Au départ de Corse, je me suis vraiment mis dans l’idée de prendre les étapes les unes après les autres, et c’est ce que j’ai fait. Je partais vraiment dans l’inconnu à vrai dire. Finalement la première semaine, je me sentais de mieux en mieux au fil des jours de course. Sur les étapes de plaine, je dois admettre que j’ai eu de plus en plus de difficultés à partir de la deuxième semaine. Ça roulait vraiment très fort à chaque fois et j’avais du mal à suivre le rythme. Il m’est arrivé de subir la course. Ce que je vais retenir en priorité, c’est que j’ai malgré tout très bien tenu la distance. Pouvoir encore attaquer, en haute montagne, au bout de vingt jours de course, c’est un signe fort. Surtout que c’était quand même la plus grande course au monde. J’ai bien noté également qu’une course de trois semaines est immanquablement faite de hauts et de bas. Les jambes ne répondent pas toujours comme on le souhaiterait d’une étape à l’autre, et on est obligé de faire avec.  

« LE TOUR, C'EST UNE AUTRE DIMENSION »    

Je pensais participer à ce 100e Tour de France de façon presque anonyme. Finalement, j’ai été très encouragé tout au long des trois semaines. Cela m’a touché. Le soutien du public est précieux, et différent de toutes les autres courses du calendrier. Au niveau médiatique aussi, c’est différent de tout le reste. Le Tour, c’est une autre dimension. J’ai été sollicité régulièrement, par différents médias, dont certains que l’on ne voit pas sur les autres courses d’ailleurs (rires). C’était impressionnant, il y en avait de partout. Ce n’est pas toujours évident à gérer. Il faut essayer de jongler entre les attentes des médias, importantes pour la communication de l’équipe, et mes priorités personnelles comme la récupération. Pour tout cela, le Tour de France ne ressemble à aucune autre course, et je suis fier d’avoir pris part à cette grande fête du cyclisme. »

Alexis Vuillermoz (Sojasun) termine à la 46e place du Tour de France à 1h40'05'' de Christopher Froome (Sky).

Crédit Photo : Christelle Gachet
 

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