Cédric Delaplace : « Rester était la meilleure solution »
Il fut l’une des révélations de la saison passée marquée par son titre de Champion de France Amateurs à Lannilis. A 21 ans, Cédric Delaplace entre dans sa dernière saison Espoir, la quatrième. Et il la fera toujours sous les couleurs de Sojasun espoir-ACNC. Malgré l’arrêt de l’équipe professionnelle, le Normand a fait le choix de rester au sein de l’équipe bretonne, une formation qui lui a permis de réaliser sa plus belle année sur le vélo. Alors qu’il envisageait de passer professionnel dans la même structure que son grand frère Anthony, il repart pour une saison qu’il espère fructueuse. Il sait d’ailleurs qu’il doit "encore faire [ses] preuves" auprès des recruteurs des équipes pros. Avant de débuter sa saison le week-end prochain sur les Courses au Soleil, le Champion de France s’est confié à www.directvelo.com.
DirectVélo : Que retiens-tu de ta saison dernière ?
Cédric Delaplace : En réalité, mon année 2013 était plutôt inattendue. Etre Champion de France, ce n’était pas prévu. Je dois dire que je reviens de loin après mes soucis de santé passés (dont une lourde chute au Tour d’Auvergne en 2011 (lire ici et ici). Je m’imaginais faire du vélo que pour le plaisir en fait après deux saisons Espoirs peu réussies. Je m’étais dit que ma 3e saison Espoir serait ma dernière à fond et que je me concentrerais sur la suite de mes études. Finalement, ce ne fut pas le cas (rires) !
« LE DECLIC SUR LE TOUR DE NORMANDIE »
Où est intervenu le déclic ?
Le déclic s’est produit au Tour de Normandie, j’étais vraiment bien physiquement, et ma 3e place sur Redon-Redon aussi m’a fait du bien mentalement. Ma victoire à Dozulé sur le Maillot des Jeunes fut bonne pour la confiance par la suite. Il ne me manquait plus que de lever les bras. Ensuite, tout s’est enchaîné. L’année 2013 m’a aussi permis de voir sur quel terrain j’étais le plus à l’aise. Je sais ainsi que je ne suis pas spécialement un adepte des courses toutes plates mais je tire avantage des parcours assez usant, quand la route ne rend pas. J’adore les courses d’un jour en circuit aussi, mais je déteste encore la pluie (sourires) !
Après ta première partie de saison, as-tu pensé à être stagiaire chez Sojasun ?
J’aurais pu prétendre à une place de stagiaire oui. Sur le moment je ne comprenais pas trop mais avec le recul je me dis que je n’aurais sans doute pas couru. J’avais un bon programme avec l’Equipe de France, ça m’a fait du bien. Je vois déjà qu’en fin de saison, j’étais bien « cramé ». C’est d’ailleurs la raison pour laquelle je n’étais pas spécialement déçu de ne pas participer au Championnat du Monde, d’autant que le parcours ne m’aurait pas spécialement convenu. Par contre, j’espère bien être du voyage en septembre prochain.
Avec le recul, porter le maillot de Champion de France, qu’est-ce que ça a changé pour toi ?
Le maillot m’a fait gagner en confiance en moi c’est sûr. Je suis d’une nature réservée alors là j’ai dû parler aux médias plus souvent, ça m’a fait le plus grand bien également. Après en course, porter un tel maillot évidemment, c’est assez stressant car on se sait attendu sur toutes les épreuves. Mais maintenant, c’est une pression que j’ai apprise à gérer.
« L'ARRET DE L'EQUIPE SOJASUN M'A FAIT REFLECHIR »
A l’automne, Stéphane Heulot a annoncé l’arrêt de l’équipe Sojasun. Cela a dû te faire réfléchir…
Oui l’arrêt de l’équipe Continentale Pro Sojasun m’a fait réfléchir sur mon avenir. Je me suis renseigné et j’ai démarché un peu les équipes continentales, BigMat-Auber 93 était notamment intéressé. Mais ça ne s’est pas concrétisé. Du côté de Bretagne Séché où est parti mon frère Anthony, Emmanuel Hubert m’a dit de refaire une grosse saison chez les amateurs, de faire mes preuves et que nous verrions à la fin de la saison. Sur le papier, avant cela je n’avais aucun résultat. Il aurait fallu faire une grosse saison en Espoir 2 pour prétendre à un contrat pro.
Pourquoi es-tu resté chez Sojasun alors que tu étais courtisé ailleurs ?
J’ai fait le choix de rester à Sojasun espoir car c’était la meilleure solution pour moi. Au début, je me disais que peut-être je pouvais changer d’équipe pour passer à l’échelon supérieur à la fin 2014. J’ai été tenté par le Team U Nantes Atlantique, le BIC 2000 qui me proposait un contrat de stagiaire avec Bretagne Séché mais en réalité aucune garantie de passer pro ensuite. Toutefois, je dois avouer que souvent on change d’équipe parce que ça n’a pas fonctionné la saison précédente, ce qui n’est pas mon cas. L’équipe DN1 de Sojasun reste aussi performante, nous avons un très bon collectif. L’arrivée de Fabrice (Seigneur) m’a aussi encore plus convaincu de rester. Benoît Poitevin et Paul Ourselin également, ce sont des guerriers. Et le club est à côté de chez moi. Je n’aurai pas de rôle particulier. A Sojasun espoir-ACNC, chacun à sa chance, même le moins expérimenté. Je pense qu’on n’a pas eu un effectif aussi costaud depuis longtemps avec Julien Guay qui est resté aussi. Nous avons tous des profils différents, le challenge est intéressant.
« ENCORE DEUX ANS POUR PASSER PRO »
Comment s’est passé ton hiver ?
Ma préparation avec Jean-Baptiste Quiclet s’est bien passée. J’ai coupé un mois comme d’habitude avant de reprendre assez rapidement l’entraînement sur la route. Je pense être en avance par rapport à l’an passé.
Par rapport à l’an passé, tu as du revoir tes objectifs. Quels sont-ils ?
Mes objectifs sont ceux de passer professionnels à la saison 2015. Je suis Espoir 4 c’est le moment. Après je ne me dis pas non plus, « c’est l’année ou jamais », je me donne encore deux ans. Mes autres ambitions seront de me distinguer sur les épreuves Classe 2, la Coupe de France et le Tour de Normandie. J’aimerais aussi avoir un programme intéressant avec l’Equipe de France Espoirs. En ce début de saison, j’espère être bien sur les Classiques bretonnes que ce soit Manche-Atlantique, ou encore la Louison Bobet que je connais par cœur. Avec le Tour de Normandie, je serai de suite mis dans le bain avant d’aborder le Tour de Bretagne et le Rhône-Alpes Isère Tour que nous allons faire pour la première fois.
Crédit Photo : Etienne Garnier - www.velofotopro.com