Senne Leysen, plus fort que son père
Ce mardi, Senne Leysen a disputé le Championnat du Monde contre-la-montre. Le Junior belge a terminé 20e de l'épreuve chronométrée, sous les yeux attentifs de son papa, un certain... Bart Leysen. "Je suis très fier", reconnait l'ancien professionnel. "Il fait beaucoup pour son sport, il montre énormément d'envie de s'entraîner. Si tu peux faire un sport que tu aimes et tout donner pour, c'est super d'arriver à franchir le pas nécessaire à pouvoir participer aux Championnats du Monde. Maintenant, il doit juste essayer de faire la meilleure prestation possible."
Si la semaine est particulière pour tout coureur, elle le sera encore plus pour Senne, qui sera encouragé par son papa. Directeur sportif chez Lotto-Belisol, il a en effet peu de temps pour suive les performances de son rejeton pendant l'année mais a choisi de rester à Ponferrada pour soutenir son fils. "J'ai souvent le temps de le suivre à l'entrainement, mais en course beaucoup moins car je suis occupé avec Lotto", regrette le père. "C'est peut-être dommage, mais il doit se forger sa propre expérience. En course, il faut apprendre des erreurs qu'on fait, et pour ça, je ne peux rien changer. Il apprend beaucoup, j'en suis sûr. Je peux donner des conseils, mais c'est mieux qu'il le vive lui-même. Ainsi, il répètera moins souvent ses fautes. On peut toujours donner des conseils, je sais que c'est important, mais il doit un peu se chercher seul."
RESISTER, UN POINT FORT
Pronostiquant un top dix sur le chrono, le père, directeur sportif chez Lotto-Belisol s'est trompé. Senne a terminé vingtième, la faute à un ennui mécanique. Pour la course en ligne, le vainqueur du GP E3 et du Schal Sels espère voir son fils à l'avant. "J'espère qu'il sera dans le groupe des "survivants" qui se battra pour la victoire ou les places d'honneurs. Qu'il soit parmi les 20 derniers, puis dans un bon jour, tout est possible. Un Championnat du Monde, c'est imprévisible. Chez les Jeunes, il faut surtout résister et je pense que c'est un de ses points forts. Et puis dans un petit groupe, il peut faire quelque chose de bien au sprint. C'est toujours bien quand tu sais que tu es rapide, tu es en confiance. Il faudra bien suivre, ne pas faire d'effort inutile puis on verra..."
Catégorisé comme rouleur-sprinteur, le fils Leysen a sû se faire violence pour s'adapter au parcours escarpé espagnol. "Il a beaucoup plus roulé dans les côtes cette année", observe l'ancien vainqueur de la Flèche Ardennaise. "Pour moi, quand ça monte, il est plus fort que moi par le passé" Si une preuve est nécessaire, la deuxième place de Senne lors de l'étape reine d'Aubel-Thimister-La Gleize. "Il était blessé suite à une chute survenue deux jours avant, sur la première étape. Quand tu es bien en côte alors que tu n'es pas à 100%, c'est magnifique."
A côté du vélo, Leysen est étudiant en droit. "Il ne veut que le meilleur, tant sur le vélo que dans ses études", admire le papa. "S'il parvient à combiner les deux pendant deux ou trois ans, on verra bien où il arrive. Il ne se met pas encore la pression en disant je vais devenir pro, je vais ceci, je vais cela. Il est très flegmatique. Il veut être un bon coureur, et sinon, il fera autre chose. En ce sens, il est très adulte. C'est un garçon très calme, tout le contraire de moi", conclut le papa.
Crédit photo : Maxime Segers - www.directvelo.com