Le nouveau Champion du Monde Espoirs se nomme Sven Erik Bystrøm. Le Norvégien – qui avait fait le point sur sa carrière pour en août dernier (lire ici) - s’est imposé au solitaire sur les routes de Ponferrada (Espagne), piégeant les Australiens de Caleb Ewan, lequel doit se contenter de la deuxième place. La médaille de bronze revient à un autre norvégien, Kirstoffer Skjerping. Retrouvez les impressions des trois hommes recueillies par DirectVelo. 

Sven-Erik Bystrøm (Norvège) 
Champion du Monde sur route Espoirs
« C’est la meilleure façon de finir la saison. Je n’avais rien fait de spécial cette année avant aujourd’hui. En fait, je n’avais absolument rien gagné (rires). Et là je me retrouve Champion du Monde. C’est un sentiment très plaisant et très particulier bien évidemment. 
Ce midi avant la course, on s’était dit qu’il valait sans doute mieux attendre le dernier tour pour tenter quelque chose, que ce serait peine perdue les tours précédents. Quand j’ai vu que l’Australie contrôlait dès les premiers kilomètres, cela a confirmé mon point de vue. Il fallait attendre. Et c’est ce que j’ai fait. A chaque fois que des mecs sortaient, je ne m’inquiétais pas car je voyais l’équipe Australienne avoir encore cinq coureurs autour de Caleb Ewan. Ils allaient tout faire pour rentrer, c’était certain. Il fallait s’adapter, piéger l’équipe Australienne. J’ai simplement essayé de sortir au meilleur moment. Je sentais que j’avais de superbes jambes, alors je voulais vraiment tenter. Avec tout le respect que j’ai pour l’équipe australienne, je sentais quand même qu’ils commençaient à accuser le coup dans les derniers kilomètres. Et effectivement, personne n’a pu revenir. Je suis très heureux que cette attaque ait marché.
La course est dure mais pas tant que ça. Peut-être que les sprinters pourront gagner chez les pros.
Je suis stagiaire chez Katusha depuis le début de l’été. L’an prochain, ce sera ma première saison professionnelle avec eux. Je pense que je peux devenir un coureur de Classiques. Les couses comme aujourd’hui sont typiquement celles qui me conviennent le mieux. Je suis attiré par des courses comme la Flèche Wallonne ou Liège-Bastogne-Liège, mais aussi le Tour des Flandres ou Paris-Roubaix. Cela dit, mon objectif, comme je l’avais déjà dit (lire ici) sera avant tout d’aider l’équipe et en particulier Alexander Kristoff, au moins dans un premier temps.
Ce titre est en tout cas un moment crucial dans ma carrière. »   

Caleb Ewan (Australie)
2e
« L’équipe était si forte aujourd’hui ! Quand on est arrivé sur cette course, on s’était dit que c’était tout pour le sprint alors que dans l’absolu, étant donné les gars présents ici pour l’Australie, on avait d’autres possibilités. D’autres coureurs auraient pu jouer leur propre carte. Seulement, les gars m’ont fait confiance. Je suis tellement heureux d’avoir une équipe comme celle-là.
Du coup, je suis forcément un peu déçu de ne pas avoir la médaille d’or mais on ne pouvait rien faire de plus à la fin. 
Si je pouvais refaire la course, je referais exactement la même chose. On n’a pas gagné, mais la façon dont on a couru était selon moi la bonne. J’avais vraiment besoin de préserver mes jambes le plus possible. Les gars roulaient à un tempo élevé dans les bosses, mais pas trop vite non plus, ce qui m’a évité de me mettre dans le rouge trop tôt. Il n’y avait pas grand-chose à faire de plus. La stratégie était la bonne. Seulement, à deux kilomètres de l’arrivée, mon dernier équipier a eu un problème mécanique. Ce n’’est pas de chance. Mais le meilleur a gagné aujourd’hui.
Derrière, j’ai compris dans la dernière ligne droite que j’allais me battre pour la deuxième place. Le sprint n’était pas évident. De toute façon, tous les sprints sont chaotiques. Sur un Mondial, c’est encore plus spécial. Personnellement, cela ne me pose jamais de problèmes. Le point positif, c’est que l’on fait beaucoup de critériums et de piste en Australie, donc j’ai l’habitude. J’essaie de rester calme et de sortir au moment idéal. Je me suis pas trop mal débrouillé pour accrocher le podium. »

Kristoffer Skjerping (Norvège)
3e
« Le cyclisme prend de plus en plus d’ampleur en Norvège évidemment. Thor Hushovd a été un grand exemple pour nous tous. Une grande source d’inspiration. Avoir deux norvégiens sur le podium est encore un pas important. Aujourd’hui, c’était une journée parfaite pour l’ensemble de l’équipe. Attaquer dans le dernier tour comme l’a fait Sven était le coup parfait. Je lui avais parlé quelques kilomètres avant. Il m’avait dit qu’il voulait attaquer. Moi, j’attendais tranquillement derrière. Je savais que j’étais capable de faire un gros truc au sprint. Finir troisième, c’est la meilleure chose que je pouvais faire aujourd’hui. Le plus important, c’est évidemment d’avoir la médaille d’or dans l’équipe. »

Crédit photo : Nicolas Mabyle - www.directvelo.com