Depuis les Championnats d'Europe Espoirs et Juniors, en juillet dernier, l'ordre et le barème des manches de l'Omnium a été modifié. Jusque là, le CLM (Kilomètre pour les hommes, 500m pour les dames) était la dernière des six épreuves et c'est maintenant la Course aux points qui clôt la compétition. Tandis que ce ne sont plus les places aux épreuves qui sont additionnées, mais un barème dégressif (40 pts au premier d'une manche, 38 au deuxième, etc..). A la suite des Championnats de France Elites de Saint-Quentin-en-Yvelines, DirectVelo.com a pris différents avis.

Thomas Boudat
Champion du Monde et de France de la spécialité
« Ce nouveau règlement peut être une bonne chose, mais il peut aussi en être une très mauvaise... La Course aux points est désormais la dernière épreuve, les points marqués dessus sont ceux ajoutés à notre total. Si les gars se marquent et que ça ne fait pas la course, ça va être très difficile. J'espère que ça roulera assez vite et qu'il y aura de belles courses lorsqu'il y aura de grosses carrures au départ. J'ai fait deux omniums de niveau international sur ce format, le premier s'est très mal passé car tout le monde se marquait ! Mais on n'a pas le choix de toute façon, il faut s'adapter. On verra ce que ça donne sur les prochaines compétitions internationales... »

Laurie Berthon
Vainqueur de la Coupe du Monde 2013-2014 et Championne de France de la spécialité
« Tout a changé mais ça reste les mêmes épreuves, dans un ordre différent. Il faut s'adapter... Au niveau international, je n'ai fait que celui de l'Open de Roubaix à la mi-septembre. Je l'avais remporté, mais ce n'était pas le plateau que l'on retrouve sur une manche de Coupe du Monde. J'ai hâte de voir ce que ça va donner sur ces rendez-vous, ainsi que lors des Championnats d'Europe de la semaine prochaine. »

Fabien Le Coguic
3e du Championnat de France
« La nouvelle réglementation est, selon moi, une bonne chose. Ça rend la Course aux points encore plus stressante, beaucoup de choses peuvent changer. Ce nouveau système est pas mal, j'aime bien. Et je ne dis pas ça car je suis passé de la cinquième à la troisième place (rires) ! »

Morgan Kneisky
5e du Championnat de France
« Pour moi, c'est une bonne chose. L'épreuve qui peut rapporter le plus, en l'occurrence la Course aux points, décide davantage que les épreuves chronométrées (Tour lancé, Poursuite individuelle, et CLM, NDLR) en étant dorénavant disputée en dernière. Ça sollicite plus les qualités d'endurance. La course aux points est déjà une épreuve difficile et usante, et elle le sera encore plus après les cinq premières manches. Auparavant, la course aux points de l'omnium n'était pas aussi longue qu'une "vraie" (30 km contre 40). La difficulté est donc encore accrue. Un gars comme moi peut remonter pas mal de places si il est très fort, en prenant un ou deux tours (20 pts par tour pris, NDLR). Sur tous les Grand Prix que j'ai fait, j'arrivais à passer d'une place hors du Top 10 à la cinq ou sixième. Vu que je ne suis pas très bon dans les épreuves individuelles, je n'étais pas dans les coureurs surveillés et je refaisais mon retard. Tous les points comptent donc c'est motivant ! »

Fiona Dutriaux
Vice-Championne de France
« Je pense que c'est une bonne chose, car ça peut basculer d'un côté ou de l'autre jusqu'au bout. On a vu sur les Championnats de France que les filles qui ne vont pas très vite au sprint ne font pas de bons résultats sur le Tour lancé et le 500m, elles peuvent donc profiter d'une plus grande liberté pour essayer de prendre des tours sur la Course aux points. C'est assez compliqué à gérer, il faut rester lucide pour pouvoir calculer les points. Pour le public, le spectacle doit être encore plus beau. »

Crédit photo : Cédric Congourdeau - www.directvelo.com