Une page de quatorze années se tourne pour Julien Antomarchi. Quatorze années vécues très naturellement dans le club de sa région, le VC La Pomme Marseille, fidèle licencié (même pendant son passage au Team Type 1 en 2012) et coureur dans l'équipe Continentale (quatre saisons). "Ça n'a pas été simple mais j'ai accepté les choix [du Team Marseille]. La page est tournée", dit à DirectVelo.com le Provençal, qui a traversé la France cet hiver pour le Team Roubaix-Lille Métropole.

Il n'est pas du genre à s'épancher sur ses états d'âme, Antomarchi. Mais il est surtout content d'avoir trouvé un nouvel employeur, qui croit en ses aptitudes et souhaite le relancer. "Je ne suis pas passé loin d'arrêter ma carrière, rappelle-t-il. La proposition de contrat est arrivée en novembre, quand j'ai gagné le Tour de Hainan, en Chine."

A 30 ans, il veut retrouver le chemin de la victoire en Europe, comme en 2011, dans sa première saison pro, lorsqu'il avait devancé Thomas Voeckler sur une étape du Tour du Haut-Var. "J'ai conscience que c'est l'année où il ne faut pas se rater", admet-il.

Dimanche, Antomarchi étrennera son maillot nordiste sur le Grand Prix La Marseillaise. C'est chez lui. Membre d'une échappée, il s'était classé 9e en 2011 (lire ici). Il s'entraîne au moins une fois par semaine dans le Col de l'Espigoulier, l'un des juges de paix au parcours. "Mais je vais avant tout travailler pour nos sprinters, précise-t-il. Ce sont eux qui ont les meilleures chances de l'emporter. Quant à moi, je me sens en bonne forme mais je ne suis pas encore au maximum, parce qu'avec une fin de programme tardive en Chine, j'ai repris l'entraînement deux à trois semaines plus tard que la plupart des coureurs."

Entendez qu'Antomarchi veut faire honneur à sa nouvelle équipe, dans le Nord de la France. Sur les Quatre Jours de Dunkerque, propices à ses qualités de puncheur, et sur les Trois Jours de la Flandre Occidentale. L'épreuve belge, qu'il s'apprête à disputer pour la première fois, inclut un contre-la-montre individuel, un autre domaine qui lui plaît bien.

Ses dirigeants souhaitent lui confier un rôle de capitaine d'équipe, aux côtés d'une autre recrue, Thomas Damuseau. Ils attendent de lui des points en Coupe de France, sur des terrains cabossés comme à Paris-Camembert (lire ici).

"Le Team Roubaix-Lille Métropole est une équipe sérieuse et chaleureuse", décrit Julien Antomarchi, qui s'estime déjà bien intégré. Ses dirigeants n'ont pas manqué de plaisanter à son arrivée : "Bienvenue chez les Ch'tis !". Au cas où il faudrait en rappeler l'histoire, cette comédie met en scène un autre habitant des Bouches-du-Rhône (postier de son état) qui tente sa chance dans le Nord de la France. Ici, le déménagement a franchement bien réussi (et le film aussi).

Crédit photo : Jean-Marc Hecquet / Team Roubaix-Lille Métropole