Fallait-il neutraliser la 2e étape de l'Etoile de Bessèges jeudi, balayée par un vent violent ? Les avis divergent dans le peloton, qui a mis pied à terre trois fois, et a finalement accepté de rallier l'arrivée aux Fumades, avec un sprint massif réglé par Roy Jans (Wanty-Groupe Gobert).

Plus que le froid (la température oscillait entre 0 et 5°C), c'est le vent qui a perturbé la course, provocant la chute spectaculaire de Florian Vachon à peine 200 mètres après le départ. "Un courant d'air s'est formé entre deux rues et Florian a été retourné par une grosse bourrasque", raconte son directeur sportif Roger Tréhin, à DirectVelo.com. Une fracture de la clavicule a d'abord été suspectée. Le coureur de Bretagne-Séché en est quitte pour des contractions au dos et contusions à la fesse.

Certains déplorent que l'étape ait été maintenue. "C'était un peu n'importe quoi, estime Julien Loubet (Team Marseille 13-KTM). Nous avons l’impression de ne pas être pris en considération. Il faudrait prendre les bulletins météos moins à la légère, et trouver des solutions avant le départ pour rassurer tout le monde."

"Psychologiquement, la journée a été difficile", observe Alexis Gougeard (AG2R La Mondiale).

31,3 km/h de moyenne : les trois premières heures ont été parcourues à un train de sénateur. Les coureurs se sont interrompus dès le kilomètre 6 pour s'interroger sur la conduite à tenir, récidivant au premier passage sur la ligne d'arrivée (km 55) et encore trois kilomètres plus loin. Ils ont été exhortés à repartir par Vincent Lavenu, le patron d'AG2R la Mondiale, ou encore Thomas Voeckler (Team Europcar), qui a ensuite porté une attaque.

"Quand tout le monde s'est arrêté, je me suis dit : « Si tu veux quitter la course, le mieux est d'aller au bus, prendre ta douche et rentrer chez toi », rappelle Tim Kerkhof (Team Roompot), lui aussi échappé. Mais tant que tu es dans la course, tu dois la faire jusqu'au bout...".

Le leader du classement général, Kris Boeckemans (Lotto-Soudal), n'avait pas à cœur de prendre une décision pour ses pairs, encore moins de mener une fronde : "Je me suis plié à l'avis général".

Les organisateurs et les commissaires UCI avaient pour leur part décliné de neutraliser l'étape, précisant que tout concurrent qui se réfugierait dans son bus serait déclaré hors course.

"Par respect pour les organisateurs, on ne pouvait pas annuler", estime Roger Tréhin. Même point de vue pour Vincent Lavenu : "C'est de plus en plus dur d'organiser une épreuve aujourd'hui...".

L'Etoile de Bessèges se poursuit ce vendredi avec une étape de 152,6 km tracée autour de Bessèges (Gard).

La course sera à suivre en direct intégral sur DirectVelo.com à partir de 12h45.

Crédit photo : Gaël Biraud