Eduardo Sepulveda (Bretagne-Séché Environnement) s'est imposé ce samedi lors de la 15e édition de la Classic Sud-Ardèche-Souvenir Francis-Delpech (1.1), courue sur 199,8 kilomètres autour de Ruoms (Ardèche). L'Argentin précède le Français Julien Loubet (Team Marseille 13-KTM). L'Italien Fabio Felline (Trek Factory Racing) complète le podium. Eduardo Sepulveda succède au palmarès à son coéquipier Florian Vachon. Retrouvez ci-dessous les réactions recueillies par DirectVelo.com.

Eduardo Sepulveda (Bretagne-Séché Environnement)
Vainqueur de la Classic Sud-Ardèche
« Lorsque je suis sorti, il restait encore une quinzaine de kilomètres. J’ai eu peur de ne pas pouvoir aller au bout, car il y avait encore beaucoup de coureurs en contre-attaque. Mais il fallait que je tente quelque chose. Je savais que je n’aurais pas beaucoup de chance au sprint dans un groupe de 15-20 coureurs. Il fallait anticiper. J’ai pu rentrer sur Julien Loubet avant la dernière côte. Derrière, ils n’ont pas su boucher le trou.
Lorsque j’étais en chasse, je me suis donné à 85%. Je ne voulais pas me donner à fond, au cas où j’aurais été repris. J’ai tout donné au panneau des quatre derniers kilomètres, lorsque l’on m’a dit que j’avais encore 23 secondes d’avance. Là, il ne fallait plus rien calculer.
Dans le dernier kilomètre, j’ai senti que Loubet n’était pas super bien. J’ai voulu faire la différence avant le dernier virage. Je ne voulais pas prendre le risque de l’emmener au sprint, car on ne sait jamais ce qu’il peut se passer dans la dernière ligne droite.
Aujourd’hui (samedi), j’ai pu profiter de ma bonne condition physique. Pourtant, lorsque je suis revenu d’Argentine, je suis tombé malade sur l’Etoile de Bessèges. Puis j’avais tenu à disputer les Championnats du Monde sur piste, pour porter les couleurs de l’Argentine. Ce n’était sans doute pas la meilleure façon de se préparer pour les courses sur route à venir, mais je voulais y aller.
Le gros objectif du début de saison sera Paris-Nice. Ensuite, j'enchaînerai soit avec le Tour de Catalogne, soit le Critérium International. Je garde aussi en tête l’échéance du Tour de France. Faire le Tour est un rêve. »

Fabio Felline (Trek Factory Racing)
3e
« Je savais que j'étais le coureur le plus rapide du groupe de contre-attaquants. Je me suis dit qu'il fallait que je me contente de tenir les roues, pour essayer de régler tout le monde dans la dernière ligne droite. Je me sentais très bien, même dans les bosses. Dans la dernière ascension, j'avais peut-être les jambes pour tenter quelque chose, mais j'ai préféré rester dans les roues, ne pas prendre de risque, en espérant que d'autres coureurs fassent l'effort pour rentrer sur les deux coureurs de tête. Malheureusement, personne n'a pu faire la jonction. J'ai donc du me contenter de cette troisième place derrière les deux échappés. J'étais trop isolé dans le final, même si mes équipiers ont fait un très bon travail toute la journée. C'est la course. Ça reste un bon résultat pour moi. »

Calvin Watson (Trek Factory Racing)
Meilleur Jeune - 27e
« Nous avions une équipe très forte aujourd'hui, avec six mecs capables de jouer la gagne dans le dernier tour. Malheureusement, Fabio (Felline) n'a pas pris la bonne roue dans le final. Il a quand même fait un superbe travail. Je crois que l'on place cinq coureurs dans le Top 20, c'est une très belle performance.
Demain (dimanche), nous aurons une nouvelle fois pour ambition de gagner. Avec une équipe comme celle-ci, il n'y a pas de raison de viser autre chose que la victoire. On a déjà pu avoir beaucoup de bons résultats cette année, avec de nombreux podiums. Espérons que cela puisse continuer encore demain.
Je n'ai pas forcément de grandes ambitions personnelles pour l'instant, je suis encore très jeune. Je disputerai mon premier Grand Tour en mai prochain avec le Giro. Ce sera une grande expérience. »

Guillaume Bonnafond (AG2R La Mondiale)
Echappé
« L'équipe avait envie de bien faire car c'est une week-end qui nous plaît bien, où nous avons souvent réussi. Nous étions offensifs en début de course car nous étions parmi les favoris. Nous ne souhaitions pas avoir le poids de la course sur ce type de parcours usant. Nous avons été au final un peu trop offensif. Sur un groupe de six, nous étions deux de l'équipe dans l'échappée. J'ai suivi un contre, je pensais que d'autres coureurs allaient réagir. Il aurait fallu être une douzaine pour moins se fatiguer. Le peloton n'a pas laissé beaucoup de terrain. Dans le final, Jean-Christophe (Péraud) a durci la course car Romain (Bardet) voulait que ce soit difficile. Mais Romain a eu des problèmes avec son dérailleur. Nous n'allons pas nous démobiliser. Nous essaierons de faire une belle course demain (dimanche). J'ai essayé de finir tranquille pour être tout feu tout flamme demain. Il ne faudra se laisser endormir. »

Pierre Latour (AG2R La Mondiale)
Echappé
« Le but était que je me trouve dans l'échappée pour ne pas que l'équipe ait à rouler. Nous étions finalement deux, avec Guillaume (Bonnafond). Nous avons géré pour essayer d'aller le plus loin possible. Quand nous avons été repris, nous avons essayé d'aider mais nous étions un peu cramés. J'ai ramené Romain (Bardet) dans la bosse de la Vignasse car il a eu un problème mécanique. Je me suis écarté ensuite, j'étais sec. C'était plaisant de passer la journée devant, mais ça se paie... Demain (dimanche), ça sera une course difficile. Le parcours est dur. Il n'y aura pas de vent mais de la pluie, ça sera un gros chantier. »

Julian Alaphilippe (Etixx-Quick Step)
Echappé dans le final
« Je devais aider Gianni Meersman pour le sprint mais ça n'a pas souri pour notre équipe dans le final. Je crois qu'il a été victime d'une chute. Je devais suivre les attaques en début de course. Mais je n'étais pas très bien, ce n'était que ma deuxième course de la saison. Je suis à la recherche de la forme. Il faut que ça revienne. J'ai fait la course mais ce n'était pas terrible. »

Roger Tréhin (Directeur sportif de Bretagne-Séché Environnement)
« Nous avions prévu de protéger pour le final : Eduardo (Sepulveda),  Pierrick (Fedrigo) et Jonathan (Hivert). Dans le final, c'est Eduardo qui est sorti. J'ai eu peur car Julien Loubet creusait. Mais nous avons pu voir qu'Eduardo mettait beaucoup plus petit que Julien Loubet. Je me suis alors dit que si Eduardo revenait, il allait être plus fort que Loubet dans le sprint. Et il avait l'avantage de la piste dans une arrivée un peu casse-cou comme celle-ci.
C'est notre 4e victoire de la saison, c'est important de gagner tôt pour décontracter l'équipe pour le reste de la saison. Nous n'avions pas encore gagné en Europe. J'espère que ça sera un déclic pour Eduardo pour qu'il en gagne deux ou trois cette année. Il était souvent très près de la victoire jusqu'à ce succès. Il ne gagnait pas. Il ne faut pas le cacher, c'est notre leader pour les courses par étapes au même titre que Pierrick ou Jonathan. »