Le vélo lui manquait trop. Yoann Moreau (ESEG Douai), qui avait annoncé au mois d’avril la fin de sa carrière à seulement 19 ans, vient de se raviser. Le jeune coureur, qui avait débuté la saison au sein de l’ESEG Douai (son père Francis en est l’un des directeurs sportifs, NDLR), avait, en avril dernier, "complétement craqué mentalement" (lire ici), après de longs mois de galère. Une dernière chute en mars provoquée par la collision avec une voiture aura eu raison de son moral : "De plus, je voyais mes copains travailler, j’ai voulu passer de l’autre côté de la barrière", explique-t-il à DirectVelo.com.

Aussitôt le vélo rangé dans le garage, Yoann Moreau s’est activé pour rechercher du travail. Lui qui avait gardé un pied dans le vélo, en restant éducateur sportif au lycée Condorcet de Saint-Quentin, s’est retrouvé intérimaire sur les chantiers : "Un changement radical avec le vélo, sourit-il. Grâce à cette expérience, je me suis rendu compte que le vélo me manquait trop." Il sent qu'il va tirer profit de cette période : "Ca ne peut être que bénéfique. Travailler avec des horaires de fou, ça ne peut que m’endurcir".

« JE REPONDRAI AUX CRITIQUES SUR LE VELO »

Son départ avait fait beaucoup de bruit au sein des pelotons, et également sur les réseaux sociaux : "je me suis senti critiqué, avance le vainqueur du Grand Prix de Saint-Souplet en 2014. Certaines personnes me trouvaient indécis. Même mes proches ne comprenaient pas mon choix…"  Yoann Moreau a décidé de riposter sur son réseau à lui : "Ces gens là, je leur répondrai sur le vélo".

Pendant ces deux mois d’inactivité cycliste, il a aussi appris à redevenir un quidam. Celui qu’on appelait « le cycliste » au lycée Condorcet, qui ne mangeait plus sainement, a vite ressenti le manque de cette pression du haut niveau qui le transportait. "Au début, c’était drôle. Ne pas se mettre de pression, manger à sa faim, un vrai soulagement. Mais c’est dur pour un cycliste de redevenir anonyme. Couplé au plaisir que je prenais encore sur mon vélo lors de mes quelques sorties hebdomadaires, j’ai senti qu’il était temps de reprendre".

Pour la reprise, Yoann Moreau est très enthousiaste. Au sortir d’un stage à Nice cet été, il reprendra la compétition entre la mi-Juillet et début Août, en Belgique. "Je n’ai pas pris trop de gras. Je pense être vite compétitif." Par ailleurs, il a déjà coché le Paris-Tours Espoirs en fin de saison, même s’il se concentre d’avantage sur l’année 2016, au sein de l’ESEG Douai, "qui m’a beaucoup soutenu".

Crédit photo : Dominique Bécart