Rémy Mertz : « De la réussite, mais pas le fruit du hasard »

Ses larmes traduisaient toute la joie qui l'animaient en franchissant la ligne de la deuxième étape du Tour de Namur (2.12). Il revient de loin, Rémy Mertz. Excellent (et triomphateur) sur les routes du Tour des Carpathes, il devait se faire hospitaliser une semaine plus tard, alors engagé (pour la première fois sous les couleurs nationales) à la Course de la Paix. "Depuis mon opération de l'appendice, en juin, je cours après des sensations", soupire-t-il de soulagement. "Au Championnat de Belgique, elles étaient là, mais il me manquait de la réussite."

FIER DE TRAVAIL ACCOMPLI

"Je n'ai pas souvent eu de chance, j'ai vécu pas mal de grosses chutes. Puis j'ai dû me faire opérer de l'appendice quand je me retrouvais en top forme en équipe nationale. Mais ici, je suis super heureux d'avoir pu contrer tous ces soucis. Fier d'avoir traversé tout les contrecoups durant les dernières semaines. Je suis la preuve humaine qu'en travaillant, en s'accrochant, malgré la malchance, on peut aller loin." Un long chemin de croix conclu (espérons pour lui définitivement) par une magnifique victoire au sprint en petit comité, devant Gianni Vermeersch, sur la seconde étape du Tour de Namur.

Pourtant, jusqu'à trois kilomètres de l'arrivée, rien ne prédestinait l'Espoir de Color Code-Aquality Protect à s'imposer. Mais il y a comme ça des jours où la faculté est avec soi. Emmenant le peloton à toute allure pour son sprinteur, Lionel Taminiaux, il s'est finalement retrouvé en tête de course, par hasard. "J'ai pris conscience dans la dernière bosse qu'on était échappés", raconte-t-il. "Je ne pensais aucunement gagner. J'étais déjà content d'être dans le bon coup car mes jambes étaient assez mauvaises suite à mes efforts superflus."

UN BRIN DE REUSSITE

Gérant parfaitement son sprint, en agile pilote, comme aux Carpathes où il avait maitrisé les derniers virages glissants pour s'imposer. "J'ai produit mon effort aux 300 mètres, car le vent était de dos. Oui, c'était une arrivée pour kamikaze. Certes, il faut un peu de réussite. Mais ce n'est pas le fruit du hasard, je pense vraiment mériter ce succès."

Un cri de libération et quelques larmes de joie plus tard, il se concentre déjà sur sa fin de semaine et le classement général, avec un contre-la-montre vallonné, samedi, qui devrait limiter son désavantage. "Mes sensations sont indéniablement meilleures qu'au Tour de Liège. De là à dire qu'on a retrouvé le grand Rémy Mertz, il y a un pas. On verra", sourit-il.

Crédit photo : Hervé Dancerelle - www.directvelo.com

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