Mathieu Gaye « Se battre pour avoir un Enfer du Sud en 2017 »
"Je n’ai pas pu présenter l’arrêté municipal à la préfecture en temps et en heure. J’ai préféré arrêter maintenant que m’acharner et organiser la course dans de mauvaises conditions", lâche Mathieu Gaye. L’Enfer du Sud devait accueillir, le 3 avril prochain, la première manche de la Coupe de France DN2. Il n'en sera rien (lire ici).
UN BUDGET MULTIPLIER PAR SIX
"La Mairie de Fabrègues souhaitait que je réunisse les trois communes traversées par la course, le conseil général et régional, la métropole avant de signer l’arrêté communal. J’ai tenté en vain de contacter ces institutions mais je n’ai jamais obtenu la moindre réponse, explique l'organisateur. La mairie connaissait ma situation, je pense qu’elle aurait pu nous aider mais après plusieurs réunions, elle n’a jamais contacté la moindre personne."
Si la mairie de Fabrègues (Hérault) souhaitait le renfort d'autres collectivités, c’était pour faire face à l’augmentation du budget de la course, dû à son intégration au calendrier de la Coupe de France de DN2. Avec cette labellisation, Mathieu Gaye espérait avoir de nouveaux partenaires. Cela n'a pas été le cas. "Pour organiser une manche, j’ai dû multiplier mon budget par six, regrette-t-il. Le cahier des charges est très lourd. Il y a le défraiement des équipes mais surtout la venue des arbitres la vieille qui implique logement et repas, la photo-finish, les arches... Ce qui me laisse totalement désabusé, c’est que depuis le communiqué qui annonçait l’annulation de la course (fin janvier), je n’ai reçu aucun appel. Ni de la FFC, ni du Comité Languedoc-Roussillon. C’est d’autant plus dommage que nous étions la première manche du calendrier, peut-être que l’on aurait pu déplacer la course en fin de saison pour gagner du temps. Au départ, nous avions candidaté pour organiser une manche de DN3. Ça aurait représenté moins de frais pour nous mais la fédération nous a attribué une manche DN2".
« UN ECHEC DUR A ENCAISSER »
A 28 ans, Mathieu Gaye est un jeune organisateur, président de club et artisan qui consacre du temps et de l’énergie à sa passion comme beaucoup d’autres en France. "Depuis 8 mois, c’est deux heures par jour pour tenter de relancer des partenaires. Sur le coup, l’échec est dur à encaisser mais je suis un compétiteur, je vais continuer. L’année prochaine, il y aura de nouveau un Enfer du Sud, nous allons nous battre pour ça", assure-t-il.
Une chose est sûre, si la course renaît, elle ne partira pas de Fabrègues et ne candidatera pas à la Coupe de France. "J’ai d’autres idées de parcours, nous allons commencer à y réfléchir. Ce sera une course toutes catégories. Ce qui est dommageable, c’est qu’il y ait aucun accompagnement des clubs, que ce soit des mairies, du comité ou de la FFC. Pourtant nous organisions une randonnée la veille de la course, et la seule course féminine de la région en lever de rideau de la Coupe de France. On s’est heurté aux désintérêts de la mairie et des institutions mais à force de taper aux portes, elles vont bien finir par s’ouvrir", termine l'organisateur de l'épreuve qui avait la particularité d'emprunter des chemins de terre.
Crédit photo : Floriane Verne - www.veloracingnews.fr