Léo Vincent : « J'ai trop voulu jouer »
Vainqueur d'étape en 2015, Léo Vincent a encore été le week-end dernier l'un des principaux animateurs du Tour de Savoie Mont-Blanc (2.2). Le grimpeur du CC Etupes a porté le maillot jaune de leader lors du contre-la-montre, avant de prendre la 4e place du classement final (voir ici). Il fait le bilan pour DirectVelo.
DirectVelo : Que retiens-tu de ton Tour de Savoie Mont-Blanc ?
Léo Vincent : Je suis un peu déçu de ne pas être rentré avec un maillot distinctif ou une victoire d'étape... J'ai "participé" tous les jours à la course. J'ai porté le maillot jaune pendant le contre-la-montre... C'est un bon bilan. Je ne m'attendais pas forcément à cela.
« IL N'Y AVAIT PAS GRAND CHOSE A FAIRE SUR LE CHRONO »
Est-ce frustrant de ne pas porter le maillot jaune sur une belle étape de montagne ?
Je m'attendais à perdre le maillot vu les écarts. J'avais fait un bon chrono en 2015 sur cette épreuve mais là il y avait davantage de stress. J'étais leader, je partais en dernière position... C'est une situation bien plus stressante à gérer. Dans la première côte, cela s'est bien passé. Mais dans la descente, j'ai eu peur de tomber. A l'arrivée, Jérôme (Gannat) m'a dit que j'aurais dû plus me libérer. Mais j'ai préféré assurer le coup, je ne voulais pas tout perdre ! Il y avait une petite déception samedi soir. Cependant, les deux premiers du général (Enric Mas et Tao Geoghegan Hart) étaient proches de remporter le chrono alors qu'ils sont partis sous la pluie ! Il n'y avait donc pas grand chose à faire.
Et le dernier jour, tu perds ta place sur le podium...
Oui, je rentre bredouille... J'aurais bien aimé terminer 3e du classement général mais j'ai sans doute voulu trop jouer lors de la dernière étape. Aurélien Paret-Peintre et Frédéric Brun étaient en tête avant la Colombière. Je me suis dit que j'avais loupé le bon coup. J'ai tenté de rentrer. Quand j'ai repris Aurélien (Paret-Peintre), je savais que ça allait être difficile de revenir sur Frédéric Brun. C'est un coureur pro qui a de la force, et le début du col étant plutôt roulant, il était avantagé. Mon objectif était qu'il me voit pour m'attendre, ça aurait été plus facile à deux. Mais je n'ai pas réussi à me rapprocher suffisamment... Je me suis donc relevé, O'Connor (Avanti-IsoWhey Sports) m'a contré.
« PAS EVIDENT DE GERER LA PRESSION POUR VESOUL »
Tu n'as pu ensuite accompagner Enric Mas, Tao Geoghegan Hart et Ben O'Connor...
J'ai été repris dans la partie la plus difficile, j'ai accusé le coup. Il y a eu plusieurs petites attaques quand Jhonatan Narvaez, qui roulait pour Enric Mas, s'est écarté. Les changements de rythme m'ont mis dans le dur car j'avais déjà beaucoup donné, j'étais un peu cramé. Ensuite, je me suis retrouvé avec Feillu et Costa... J'ai été distancé dans la descente de la Colombière. J'ai pris moins de risques que si je jouais une victoire. Et dans ces cas-là, on perd vite du temps !
Cette quatrième place doit te donner beaucoup de confiance pour le Championnat de France ?
J'essaie de ne pas trop y penser. J'ai repéré une dernière fois le parcours ce lundi, et je n'y retournerai sûrement pas d'ici samedi. Je vais essayer de rester tranquille mais c'est vrai que tout le monde m'en parle... Cela met la pression (sourires). Beaucoup me disent qu'ils vont venir me voir. Ce n'est pas évident à gérer ! Le Championnat se dispute chez moi, à Vesoul... Ce n'est pas comme si c'était à Besançon par exemple ! Je pense en tout cas que le Tour de Savoie Mont-Blanc était une bonne préparation. Nous avons monté des bosses raides, notamment lors de l'étape de vendredi autour de Chambéry. C'était une bonne chose pour préparer le Championnat.