Maladies au Tour de l'Avenir : Erreur de jeunesse ?
Cette vague de gastro a emporté au moins une vingtaine de coureurs sur le Tour de l'Avenir. De nombreux autres restent en course ce samedi pour la dernière étape en direction du Col de la Croix de Fer, mais ils sont très affaiblis. Presque toutes les équipes ont été touchées, avec plus ou moins de sévérité. La France est sans doute une des seules rescapées sur les 24 sélections nationales participantes. L'épidémie dure depuis le matin de la deuxième étape.
A première vue, la maladie est un classique pour les cyclistes. "Elle s'explique certainement par le coup de froid de la première étape", estime Henri Olagnier, l'un des médecins de l'épreuve. Il faisait en effet 13°C et quelques gouttes de pluie samedi dernier entre le Puy-en-Velay et Veauche. Le lendemain, le thermomètre montait de dix degrés. Bonjour, le choc thermique !
Jean-Claude Anen, mécanicien pour l'Equipe du Luxembourg, penche aussi pour une contamination à partir de la première étape. A ce détail-près que les conséquences de la maladie n'ont pas toujours été traités avec sérieux, selon lui.
LE PROBLEME DES GELS ENERGETIQUES
"Les coureurs sont jeunes et commettent facilement des erreurs, confie ce coursier amateur de la fin des années 60 à DirectVelo. Par exemple, ils se transmettent le virus en se serrant la main le matin pour se saluer". Une négligence assez impossible dans certaines équipes pros. Ainsi, les Anglo-saxons n'échangent pas de poignée de main en règle générale. Par-dessus le marché, le Team Sky et quelques autres formations disposent des bouteilles de gels antivirus et antibactéries dans leurs bus ou à la table des repas, partout à portée des coureurs...
"On voit aussi des erreurs dans l'alimentation, qui peuvent avoir des incidences sur l'estomac, ajoute Anen. Encore trop de coureurs prennent des gels énergétiques à dix kilomètres de l'arrivée. C'est trop tard pour en avoir les bienfaits avant le sprint. Mais c'est suffisant pour se nouer l'estomac, surtout en cas de forte chaleur".
Le Norvégien Amund Jansen, vainqueur d'étape dimanche, maillot jaune jusqu'à l'entame de la montagne jeudi, est une des nombreuses victimes de la gastro. Bonne hygiène, bonne nutrition. Il ne sait pas exactement l'origine du mal. Toujours est-il qu'il souffre depuis mardi matin. Jeudi, pour le début de la haute montagne, il a passé tous les cols une minute derrière le gruppetto, parvenant à rentrer dans les descentes. Vendredi, après un petit déj' très léger de cinq yaourts, il a explosé d'entrée de jeu, dans l'ascension de l'Iseran. Mais il s'est accroché pendant 120 km et il a terminé l'étape. Sur la ligne à Valmeinier, il accuse 31'58'' de retard sur Nick Schultz (lire ici).
Jansen souffle : "J'ai plus de mérite à m'accrocher dans les cols qu'à aller chercher une victoire d'étape sur le plat. Je n'ai jamais autant souffert sur un vélo...".