Mondial Elites : « Un sprinteur plutôt qu'un train »
Les coureurs les plus rapides au Monde ont rendez-vous ce dimanche sur les routes de Doha (Qatar) pour le Championnat du Monde sur route Elites. Après des mois de préparation, c'est sur un sprint de 300 ou 400 mètres que devrait se jouer le maillot arc-en-ciel. Certes, il y a toujours des risques de bordure, de cassures ou de chutes, mais la probabilité d'un sprint plus ou moins massif reste immense. Dans ces conditions, l'Equipe de France de Bernard Bourreau aura deux cartes maîtresses en la personne de Nacer Bouhanni et d'Arnaud Démare. Alors, quelle stratégie adopter ? Les Français peuvent-ils rêver du sacre ? Elements de réponse avec deux sprinteurs français d'expérience : Samuel Dumoulin et Romain Feillu.
DEUX EQUIPES DE FRANCE ?
"Je pense qu'il y aura deux équipes. Nacer (Bouhanni) a l'habitude de travailler avec ses gars, qui vont l'accompagner. Même chose pour Arnaud (Démare) et selon moi, c'est vraiment bien". Romain Feillu est catégorique. Pour le coureur d'HP BTP-Auber 93, Bernard Bourreau a eu raison d'emmener deux sprinteurs à Doha. "Cela permet de multiplier les chances de victoire. Il y aura tellement d'équipes avec des costauds pour emmener, qu'il est presque trop aléatoire d'avoir une équipe autour d'un seul gars", poursuit-il. Même son de cloche pour Samuel Dumoulin. "Ce ne sera pas plus mal de faire deux groupes. Avec un seul train, tu peux perdre tout le monde et donc toutes tes chances sur une seule chute".
Deux sprinteurs, et des équipiers de confiance pour les épauler au mieux. "Les deux méritaient d'y aller, tout comme Bryan Coquard d'ailleurs, mais ça semblait compliqué d'emmener trois sprinteurs car il fallait aussi des mecs pour les entourer et les aider durant l'ensemble de la course", précise Feillu. Mais quel sera donc le rôle d'Adrien Petit, équipier de... Bryan Coquard durant toute la saison ? "Il ne sera peut-être pas le dernier lanceur d'un des deux sprinteurs, car il n'a pas de repères avec ces gars cette année. Il aura surement un autre rôle. En tout cas, il servira, c'est certain".
S'UNIR SUR LA PREMIERE PARTIE DE COURSE
Mais alors, sprint ou pas sprint ? "Le circuit final est essentiellement en ville. Même s'il y a du vent, ça ne devrait pas trop avoir d'incidence. Il y aura de grosses équipes comme l'Angleterre et surtout l'Allemagne qui sera dans la même situation que nous avec Kittel et Greipel", ajoute Feillu. Pour Dumoulin, il faudra tout de même rester prudents. "Les gars ont plutôt intérêt à s'unir sur la première partie de course, si d'autres nations font la course. Je pense par exemple à la Belgique, qui n'a pas forcément le sprinteur le plus rapide mais des mecs qui pourraient bouger si ça bordure. Dans ces cas-là, il faudra faire bloc", prévient le pensionnaire de la formation AG2R La Mondiale.
Et ce fameux sprint alors, que peut-on en espérer du côté des Bleus ? "Nacer (Bouhanni) a un sens de la course inné. Il sait bien se placer. Même chose pour Arnaud (Démare) : s'il est dans les bonnes roues au bon moment, il peut gagner aussi. Ils ont de belles chances. On peut même espérer avoir deux coureurs sur le podium", se réjouit Romain Feillu, qui voit le Champion sortant, Peter Sagan, comme l'un des principaux favoris. "Dans un contexte comme celui-là, où ça va se croiser de partout et qu'il faudra se faufiler, il peut gagner".
« UN PETIT CÔTE LOTERIE »
"C'est forcément un gars rapide qui va s'imposer. On sait qu'il y a quatre-cinq sprinteurs qui se tiennent au sommet de la hiérarchie. Ca alterne suivant les périodes de l'année. Il faudra un peu de réussite", ajoute Dumoulin. Et à Feillu de conclure : "Un mec fort s'imposera, mais pas forcément le plus fort. Il y aura quand même un petit côté loterie, surtout s'il y a un petit peu de vent de face. En tout cas, je vois un sprinteur plutôt qu'un train s'imposer".