Frédéric Brun : « Pas une fin en soi »

Crédit photo Nicolas Gachet - DirectVelo

Crédit photo Nicolas Gachet - DirectVelo

A 28 ans et après trois saisons professionnelles, Frédéric Brun fera son retour dans le peloton amateur en 2017. Il portera les couleurs de Bourg-en-Bresse Ain Cyclisme comme avant son passage chez Auber 93 en 2014. Avec sa dernière équipe, Fortuneo-Vital Concept, Fédéric Brun a notamment participé au Tour de France 2015. Le vainqueur d’Annemasse-Bellegarde en 2013 ainsi que de la Vienne Classic revient sur son expérience avec DirectVelo.

DirectVelo : Retourner à Bourg-en-Bresse, tu l’avais senti venir ?
Frédéric Brun : La saison a été difficile pour l’équipe. Moi-même je n’ai pas fait une grande année et j'avais senti le vent tourner. Dans cette situation, il faut être capable d’aller chercher un résultat sur les dernières courses et ce n’est pas trop mon truc. Et puis encore faut-il être en grande forme pendant cette période…

« PROFITER DE MES TROIS SAISONS PROS »

Est-ce que tu avais eu des indications pendant la saison ?
Quand on regarde l’équipe, il y a beaucoup de changements et je pense qu’ils orientent le groupe vers le sprint. Au final, il y a un sacré turnover. J’ai laissé mon agent gérer. Ce n’était sans doute pas l’hiver pour se retrouver en fin de contrat !

C’est difficile à accepter ?
On connaît les règles quand on signe nos contrats. C’est toujours embêtant quand on apprend la nouvelle car on espère toujours faire une carrière la plus longue possible. J’aurais aimé continuer jusqu’à 35 ans. Je pense aussi avoir apporté à l’équipe mais les leaders n’ont pas gagné de courses cette saison et l’on sait que ça devient vite compliqué dans les équipes. Après, être pro n’est pas non plus une fin en soi pour moi. Il y a un bon niveau en amateur et il faut rester pro dans son attitude pour avoir des résultats.

Ce sera ton objectif en 2017 ?
Si je continue c’est pour avoir des résultats en profitant de mes trois saisons pros. J’ai pris de la force, mais surtout de l’expérience. Il y a plusieurs courses qui me font envie à commencer par le Tour de Savoie Mont-Blanc, le Tour du Jura ou le Rhône-Alpes Isère Tour en Classe 2. L’équipe a candidaté et nous attendons des réponses mais j’espère que l’on pourra y participer. Le Jura et la Savoie, ce sont mes parcours d’entraînement. D’ailleurs je commence à monter quelques cols car il y a beaucoup de brouillard dans la plaine en ce moment ! Je chausserai les skis quand il y aura de la neige.

C’est parti, tu as repris la préparation ?
Oui je profite qu’il ne fasse pas encore trop froid. Pendant l’hiver, j’ai l’habitude d’aller rouler sur le Vélodrome de Genève. Ça permet de travailler le coup de pédale et de rester au chaud.

DEUX ECHAPPEES SUR LE TOUR DE FRANCE

Tu retrouveras Bourg-en-Bresse. C’était un choix logique ?
Complètement. J’étais resté en contact et il y a encore plusieurs coureurs avec qui je courais. C’est pendant mes années à Bourg que j’ai obtenu mes meilleurs résultats. Cette saison, nous repartons avec un groupe très jeune et l’objectif sera de monter en DN1. C’est motivant ! Connaissant le club, je ne me fais pas de soucis. Je pense que l’alchimie va vite se faire et que les anciens montreront l’exemple.

Si tu devais retenir une course de ces trois saisons ?
Le Tour de France sans hésiter ! Même en étant pro, ça reste un rêve. Tout le monde est à bloc pendant la course. On se lève, on mange, on fait la course puis l’on est concentré sur la récupération et ainsi de suite. En plus, j’ai pu sortir deux fois en échappée, sur les pavés et dans les Pyrénées…

Où as-tu le plus profité ?
Même si c’est dur car il faut rouler vite, j’ai profité sur les pavés. Dans les cols, c’est plus difficile. Nous étions une vingtaine à l’avant et je m’accrochais pendant que je voyais les grimpeurs comme Joaquim Rodriguez ou Romain Bardet tourner les jambes. Moi je mettais du braquet pour tenir. Il y a une vraie différence entre grimper sur les courses amateurs où l’on peut passer en force et chez les pros où il faut vraiment avoir un rapport poids puissance excellent. Avec mes 1m90, j’ai souffert mais ça restera un grand souvenir.

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