Douze années de carrière dont les six dernières années passées sous le maillot d'AG2R La Mondiale et Sébastien Minard s’est retrouvé sans contrat. A 34 ans, le Picard qui a très peu couru après son abandon sur le Tour d’Espagne voulait reprendre du plaisir dans les sous-bois. "C’est ma passion et c’est là que tout a commencé pour moi", rappelle celui qui avait pris la médaille de bronze d’un Championnat de France Espoirs avant de se classer 4^e du Mondial dans la catégorie. Il était présent, dimanche dernier, à Nommay pour la finale de la Coupe de France où il s’est classé 21e (le classement). Il partage ses envies et sa situation avec DirectVelo.

DirectVelo : Pourquoi avoir décidé de venir à Nommay ?
Sébastien Minard : J’ai l’habitude de faire tous les ans une manche de la Coupe de France ou le Championnat de France. Nommay était symbolique pour moi car c’est ici que j’ai couru mon premier Championnat de France en Cadets 2. C’était en 1998 !

« JE N’AURAIS PAS AIME FINIR DE CETTE MANIERE »

Quelles étaient tes sensations ?
Je me suis fait plaisir en me battant pour la 20^e place. Je n’avais pas disputé le Championnat régional car je ne me sentais pas bien et je ne concevais pas de venir et d’être ridicule. Je voulais montrer que j’étais encore présent. On ne sait jamais… Dans ma situation ça peut-être un signe envoyé. Et puis, j’ai vécu une fin de saison très frustrante. J’ai abandonné sur le Tour d’Espagne. C’était mon premier abandon en douze Grands Tours. Après, j’ai très peu couru donc c’était difficile de se montrer. Je n’aurais pas aimé finir de cette manière.

Justement, où en es-tu ?
Aujourd’hui, il y a 90% de chance que ma carrière s’arrête ici. Je ne m’y attendais pas du tout. J’ai eu un contact sérieux mais ça n’a pas abouti pour l’instant. Je me laisse jusqu’au 31 décembre pour signer dans une équipe, sinon je prendrai ma retraite.

« JE SUIS TOUJOURS HABITE PAR CE SPORT »

Est-il possible de te voir continuer une ou deux saisons dans le peloton amateur ?
Pas du tout ! Sportivement ça ne m’intéresse pas mais par contre je garderai sans doute un pied dans le cyclisme. Je suis toujours habité par ce sport que je pratique depuis mes cinq ans. J’aimerais transmettre aux jeunes. Je profiterai de ces deux ans de battement pour me concentrer sur ma reconversion.

C’est une période qui te fait peur ?
Oui bien sûr. Je me suis toujours battu sur le vélo mais ça fait peur d’arriver dans la vie active à mon âge. Je ne sais pas de quoi je serai capable. Quand on arrive dans le vélo, les anciens nous disent de penser à la reconversion mais on ne s'y attend jamais. Je souhaite profiter de ces deux ans pour découvrir d’autres horizons.

Est-ce que l’on te verra aux Championnats de France de cyclo-cross à Lanarvily ?
Sûrement mais en tant que spectateur et supporter de mon ami John Gadret (rires). J’aime l’ambiance du cyclo-cross et je suis pas mal les courses de jeunes. Mais si je n’ai pas retrouvé une équipe, je ne ferai pas la course. Je préfère arrêter chez moi pour profiter à fond de ma dernière. Je pense que ce sera le 31 janvier en Picardie. Je devrais aussi courir une autre fois après Noël dans la région.