Du derrière motos dans la pampa pour Antoine Gaudillat
Pendant une semaine, Antoine Gaudillat a roulé en manches courtes et cuissard court. En Espagne ? Non, mais il a quand même entendu parler espagnol toute la journée. Le coureur du VS Chartres est parti en Argentine disputer le Tour de Mendoza (une course nationale) du 11 au 19 février. "Il faisait 40°C. Le changement de température est plus supportable dans ce sens-là", observe le coureur.
Il n'a pas fait le déplacement seul. "Steeve Houanard qui vient d'arriver à Chartres, avait des contacts pour disputer cette course et il nous l'a proposé", explique le coureur du Val de Loire à DirectVelo. Un troisième coureur du club d'Eure-et-Loir est de l'expédition : Ludovic Bideau.
ENTRE DESERT ET MONTAGNE
Mendoza est à l'Ouest de l'Argentine, au pied de la Cordillière des Andes. "D'un côté, c'était le désert tout plat et de l'autre la montagne." Le menu était donc varié avec un prologue sur un vélodrome, des arrivées au sommet. Sous le soleil argentin, leurs adversaires avaient depuis longtemps des marques de bronzage. "Nous étions face à des mecs qui étaient en fin de saison. Deux équipes, S.E.P. San Juan et Shania ont cadenassé la course de A à Z. On a couru des étapes de 130 à 150 km à 48 de moyenne. A la fin de la course, j'avais l'impression d'avoir couru une semaine derrière motos", analyse le Champion de France de demi-fond 2015.
Cette course exotique lui a donné le virus des courses lointaines. "Au début, j'hésitais à y aller. Mais une fois rendu là-bas, je n'ai pas regretté le prix du billet d'avion", avoue-t-il. "Nous sommes en pourparlers pour aller disputer le Tour du Sénégal (2.2) à partir du 22 avril. C'est agréable d'allier voyages et vélo", annonce-t-il.
« UNE COURSE DE CADET »
Au milieu des motards argentins, Antoine Gaudillat est ressorti avec la poignée. "Mais j'ai mal géré mon retour en France. J'ai voulu rouler tout de suite au lieu de récupérer et je suis tombé malade", regrette-t-il. Cela ne l'a pas empêché de partir plein pot pour sa première course en France de la saison, à Châteaudun, dimanche dernier. "J'étais tellement frustré de ne pas avoir pu faire la course en Argentine que je suis parti tout seul au 2e tour. J'ai fait une course de cadet ! J'appuyais de toutes mes forces et à la cloche j'ai dû bâcher", raconte-t-il.
Avant son voyage à Mendoza, Antoine Gaudillat était en retard dans sa préparation. "Je supporte de moins en moins le froid", constate-t-il. Mais quand il n'était pas sur le vélo, le coureur de 28 ans ne restait pas les mains dans les poches. "Cet hiver j'ai moins roulé car je dois aussi développer ma marque de cadres et roues personnalisés Yadigo (Gaudillat en verlan NDLR). J'ai réussi à trouver un local à Saint-Ouen-l'Aumône (Val d'Oise) pour recevoir mes clients. C'est plus facile pour leur montrer les peintures et d'établir le design des cadres ou de mes nouveaux modèles de roues." Le chef d'entreprise peut même compter sur ses équipiers . "Au stage en Espagne avec le VS Chartres, plusieurs coureurs m'ont donné des idées de décoration", apprécie-t-il.
Dimanche, il va retrouver ses équipiers et les motos. "Guy Gallopin, notre directeur sportif, nous organise un stage de derrière scooter pour préparer Bordeaux-Saintes." De la Pampa à la Beauce, rien de tel que le derrière moto pour trouver la forme.