Guillaume Martin : « Un cercle vicieux »
Le Tour de Romandie, où il a pris la 44e place du classement général à 4'26'' de Richie Porte (BMC Racing Team), marque la fin de la première partie de saison de Guillaume Martin. Le grimpeur de Wanty-Groupe Gobert espérait bien mieux. "J’ai le sentiment que ma saison n’a pas encore commencé", confie le Normand qui découvrira en juillet prochain le Tour de France. Il fait le point pour DirectVelo.
DirectVelo : Quel bilan fais-tu du Tour de Romandie ?
Guillaume Martin : Le résultat est une nouvelle fois négatif. Du côté des sensations, en revanche, on va retenir le positif… C’était plutôt bien notamment lors de l’étape de montagne et du début du chrono de dimanche. Il y a hélas toujours des petites erreurs, parfois de mon fait. Je pense notamment à l’étape de montagne. J’étais mal placé au pied de la montée finale vers Leysin. J’étais avec Froome et même pour lui il n’y a pas eu de miracle. Je fais la même montée que lui, et on termine juste derrière le groupe principal qui sprinte pour la 5e place. Au chrono final, j’ai un problème mécanique qui me casse complètement mon contre-la-montre. J’aurais bien aimé voir à la régulière ce que j’aurais pu faire… J’avais des bonnes sensations à l’échauffement et sur les trois premiers kilomètres. C’est rageant et frustrant, à l’image de mon début de saison…
« CAPABLE D’ASSUMER LA PRESSION »
On dirait que ta saison n’a pas encore commencé…
C’est exactement ça. L’analyse est juste. J’avais couru à l’envers sur le GP La Marseillaise alors que j’avais des bonnes sensations. J’ai peu couru depuis et tout s’est fait dans le mauvais sens… J’ai été malade presque un mois après le Tour d’Oman. J’ai actuellement une douleur derrière le genou, un début de tendinite… J’ai fait des erreurs tactiques et de positionnement sur les Classiques. Je n’ai pas non plus toujours été au niveau de l’an dernier. Au Tour de Romandie, j’avais des bonnes sensations mais étant donné les pépins évoqués, j’ai ce sentiment en effet que ma saison n’a pas encore commencé… Je pense que c’est pour ça qu’une coupure s’impose. Je vais repartir sur des nouvelles bases. J’ai la chance que l’équipe participe cette année au Tour de France. Si je réussis mon Tour, ma saison sera malgré tout réussie… Sinon on pourra dire que c’est une saison de merde ! (sourires) On va attendre juillet…
Tu as abordé la saison en étant leader de l’équipe Wanty-Groupe Gobert… Est ce que ce nouveau statut a pu jouer sur ton rendement ?
Je n’ai pas ce sentiment. La pression n’est pas non plus démesurée. Je ne suis pas chez Sky… J’ai eu de plus l’habitude de la gérer l’an dernier et chez les jeunes. C’est quelque chose que je me sens capable d’assumer. J’ai surtout l’impression qu’un cercle vicieux s’est installé et il faut le rompre.
« ME FOCALISER DÉSORMAIS SUR LE TOUR DE FRANCE »
Un nouveau cycle va donc débuter ?
Je devais participer à partir de mercredi au Rhône-Alpes Isère Tour (2.2) mais je préfère jouer la carte de la prudence et annuler ma participation. Je vais couper quelques jours. Ensuite, j’irai en stage à Prémanon (Jura) pour reconnaître deux étapes du Tour. Je me tâte à aller dans les Pyrénées également. Je reprendrai la compétition en Classe 2, au Tour du Jura, fin mai. J’enchaînerai avec le Dauphiné et sans doute un stage en altitude, peut-être au col du Lautaret. Et il y aura ensuite le Tour de France.
Tu y penses depuis longtemps au Tour de France ?
Nous sommes obligés d’y penser, notamment pour organiser les stages et le programme de courses. J’ai peu couru dans cette perspective. L’an dernier, j’avais commencé tard ma saison en raison d’une blessure, et j’avais été bien en fin de saison. J’avais donc envie de recréer cela artificiellement cette année. A partir de maintenant, je vais me focaliser sur le Tour. Mais jusqu’à aujourd'hui, je ne traitais pas à la légère les courses auxquelles je participais.