Saint-Omer sur la côte d'azur

Crédit photo DirectVelo.com

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Le vélodrome Jacques Anquetil de Saint-Omer sera le théâtre de l'arrivée du Championnat de France du contre-la-montre. A 80 km de Roubaix, cette arrivée aura des airs de classique. "L'arrivée sur le vélodrome, c'est quelque chose de vraiment sympa. Les organisateurs ont eu une très bonne idée, ça fait un peu Paris-Roubaix", se réjouit le Nordiste Alexys Brunel (CC Etupes). Sébastien Fournet-Fayard pense aussi aux spectateurs. "Avec tout le public réuni dans un même lieu, ça peut donner une bonne ambiance", apprécie le coureur du Team Pro Immo-Nicolas Roux.

A L'ANCIENNE

Connaisseur de l'histoire de son sport, Emilien Clère apprécie ce clin d'oeil au passé. "C'est bien pour la piste de faire ça. Cette arrivée renvoie à l'ancien temps quand les courses se terminaient sur un vélodrome", rappelle le sociétaire du VS Chartrain. En effet, si Paris-Roubaix et Liège-Bastogne-Liège Espoirs font figure d'exception aujourd'hui, autrefois, la règle des courses en ligne était d'arriver sur une piste. C'était un moyen de faire payer le public et d'organiser une réunion d'attente. En revanche, c'était beaucoup plus rare pour les Championnats de France courus en circuits, même si les épreuves Juniors se sont terminées sur le vélodrome de Rennes en 1991.

A Saint-Omer les coureurs rentreront sur la piste au début de la ligne opposée et devront couvrir la "distance", c'est à dire les 300 mètres entre l'entrée et la ligne d'arrivée. La piste construite en 1892 est longue de 412 mètres en ciment.

DEJA AU TOUR DU LOIRET

Cette année, il y a déjà eu l'expérience d'une arrivée d'un contre-la-montre  sur un anneau, au Tour du Loiret. Mais en raison de la pluie, les temps furent pris à l'entrée du vélodrome de Saint-Denis de l'Hôtel. "La portion de route avant l'entrée de la piste n'était pas en bon état et couverte de mousse", rappelle Emilien Clère, 5e de l'étape ce jour-là. Le demi-tour de piste comptait donc pour du beurre. "Je l'ai négocié avec prudence car, ce jour-là, le tour dans le vélodrome c'était pour le spectacle", ajoute Louis Louvet (SCO Dijon-Materiel-velo.com).

Après la reconnaissance, Emilien Clère estime que "l'entrée sur la piste est belle. L'arrivée est magnifique." Le Champion de France de demi-fond est un habitué de la piste mais ce n'est pas le cas de tous les routiers. Entre la ligne bleue des stayers (la plus haute), la ligne rouge du couloir des sprinters, la noire à la corde et la côte d'azur à l'intérieur, il faut choisir sa voie.

SUIVEZ LA LIGNE NOIRE

Interrogé par DirectVelo, Morgan Kneisky, le quadruple Champion du Monde, livre ce qui lui semble la meilleure technique pour aborder ce passage : "il ne faut pas oublier que sur une piste, même les lignes droites sont en dévers. Il faut profiter de la pente, ne pas freiner et rouler le plus près de la ligne noire." Alexys Brunel a bien compris qu'il ne fallait se tromper de couleur pour mettre tous les atouts de son côté. "Il faudra être vigilant et faire le bon choix. Si tu te mets sur la bande noire ou sur la rouge ce n'est pas pareil", remarque-t-il. Sébastien Fournet-Fayard met aussi en avant un argument géométrique : "avec les grandes manivelles qu'on utilise pour le contre-la-montre, il vaut mieux rester en bas."  

Pistard émérite, Kévin Fouache (Creuse Oxygène Guéret) arrivera pour la première fois sur un vélodrome avec un vélo de chrono. "Je resterai bien à la côte d'azur pour faire le moins de distance possible. Si on voulait gagner de la vitesse, il faudrait aller chercher la balustrade et profiter de la pente en plongeant. Mais après une heure d'effort, je ne pense pas que ce soit le bon calcul", glisse-t-il.

OBLIGE DE PRENDRE DES RISQUES

Le titre de Champion de France du contre-la-montre peut-il se jouer sur ces 300 mètres en ciment ? "Ça peut être un piège pour un routier qui n'a pas l'habitude", prévient Morgan Kneisky. "Ce n'est pas sur le vélodrome que va se jouer le chrono", pense Alexys Brunet. Le tenant du titre, Yoann Paillot est plus mesuré. "Si ça se joue à la seconde, on est obligé de prendre des risques", affirme-t-il. Sébastien Fournet-Fayard connaît bien ces fins de courses où les centièmes et les dixièmes font des secondes."On ne sait jamais, l'an dernier le podium m'a échappé pour trois secondes. Cette année, ça se jouera peut-être sur le vélodrome", lance le sociétaire du Team Pro Immo Nicolas Roux.

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