Roubaix-Lille Métropole : Douze coureurs en 2018 ?

Crédit photo Julie Desanlis / DirectVelo

Crédit photo Julie Desanlis / DirectVelo

La formation Roubaix Lille Métropole vit une saison 2017 particulièrement délicate. Pour la première fois depuis plus d'une décennie, l'équipe nordiste pourrait bien terminer la saison sans le moindre succès au compteur. Surtout, les rose-et-noir n'ont pas été épargnés par les pépins physiques, la plupart des coureurs ayants été au sol au moins une fois depuis le mois de février dernier. Daniel Verbrackel, le manager général de la formation Continentale, fait le point sur cette saison auprès de DirectVelo. Sans oublier d'évoquer 2018.

DirectVelo : L'équipe n'a toujours pas décroché la moindre victoire cette saison. Comment le groupe vit-il cette situation ?
Daniel Verbrackel : C'est forcément compliqué et décevant. C'est notre onzième saison à cet échelon et c'est la première fois que nous n'allons peut-être pas remporter la moindre course. Ce ne sont jamais des situations agréables à vivre mais il faut faire avec. Surtout, i lne faut pas être trop négatifs. On a quand même eu des moments de bonheur avec, par exemple, le Championnat de France. Julien Antomarchi nous a fait une fin de course extraordinaire puis Jérémy Leveau a décroché la médaille de bronze (voir classement). Médiatiquement, cette troisième place valait largement une victoire en Coupe de France. On l'a vu au niveau des médias, c'était un beau moment à vivre. 

Vos coureurs ont collectionné un nombre incalculable de chutes en 2017 !
Ne pas être épargnés est une chose mais là.... On pouvait difficilement faire pire. Je crois qu'hormis Jérémy Leveau et Julien Antomarchi, tous les mecs ont chuté au moins une fois, et même deux ou trois fois par certains. On n'a pratiquement jamais été au complet depuis le début de saison. Ca a commencé dès les toutes premières courses et la roue n'a jamais tourné. Il reste un peu plus d'un mois de compétition alors espérons être enfin tranquille mais un gars comme Jérémy Cabot (victime d'une fracture de la clavicule sur le Tour du Poitou-Charentes, NDLR) n'aura pas le temps de revenir.

Parmi les satisfactions de la saison, l'équipe va permettre à deux coureurs de passer à l'échelon supérieur l'an prochain...
Oui ! Tous les ans, nous avons des coureurs qui passent "au-dessus". Ce sera le cas de Jérémy Leveau et de Jérémy Lecroq cette saison (respectivement chez Delko Marseille-Provence KTM et Vital Concept, NDLR). Jérémy Lecroq est également sélectionné pour les Championnats du Monde en Norvège. Ca prouve que l'on continue de faire du bon travail de formation. Il ne faut pas oublier que les Continentales doivent être un tremplin pour passer au niveau au-dessus et c'est pour ça que l'on ne garde pratiquement jamais un coureur plus de trois ans.

« IL VA FALLOIR DE LA PATIENCE, MAIS ON TRAVAILLE AU MIEUX »

A l'inverse, on a récemment appris que Dylan Kowalski allait mettre un terme à sa carrière à la fin de saison. Vous comprenez son choix ?
Dylan (Kowalski) est un personnage attachant. Sa chute à Bessèges l'a complètement perturbé. C'est un garçon qui a la tête sur les épaules et qui est très professionnel. Il va terminer la saison avec nous et je le remercie pour cela. Je ne m'inquiète pas pour la suite. Je sais qu'il a plein de projets et qu'il fera de belles choses.

L'équipe pourrait beaucoup changer l'an prochain. Où en êtes-vous ?
On est une belle équipe et on véhicule une belle image, mais certains coureurs préfèrent aller en Conti Pro ou en WorldTour directement alors ce n'est pas toujours évident pour nous de faire venir tous les coureurs que nous souhaiterions. C'est plus facile de recruter quand on a un projet ficelé sur plusieurs saisons comme Auber ou l'Armée, qui ont des projets de Conti Pro à moyen terme. On a un projet aussi, mais ça prend plus de temps. Tout reste compliqué même s'il y a de grosses entreprises sur Roubaix et qu'il y a des possibilités. Pour ce qui est des éventuelles recrues, on a déjà reçu plus d'une quinzaine de candidatures de coureurs intéressés. On aimerait notamment trouver un sprinteur pour la saison prochaine car dans le cyclisme actuel, 80% des courses se terminent au sprint.

De par les nombreux blessés, l'effectif n'a pas pu beaucoup tourner tout au long de saison. La situation évoluera-t-elle l'an prochain ?
C'est vrai qu'on ne peut pas trop tourner. D'ailleurs, à titre d'exemple, nous n'alignerons que six coureurs sur le Tour du Doubs ce dimanche. C'est quand même dommage. Et du coup, on aimerait que ça change l'an prochain. J'aimerais que l'on passe de dix à douze coureurs. C'est l'objectif. On a rendez-vous avec un éventuel partenaire à la fin du mois de septembre. On verra bien mais on met toutes les cartes de notre côté pour que ça réussisse. Il va falloir de la patience mais on travaille au mieux. En tout cas, je ne prendrai aucun risque pour notre structure malgré tout.

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