Jérôme Chevallier ne s'en lasse pas

Crédit photo Antoine Pouillard / DirectVelo

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Jérôme Chevallier est loin d'avoir dit son dernier mot sur le vélo. À plus de 43 ans, le sociétaire du VC Ornans reste toujours compétitif et passionné. Dans la boue du Championnat de Bourgogne-Franche Comté de cyclo-cross, le Doubiste a croisé le fer avec la jeune génération à laquelle il a donné du fil à retordre. 4e sur la ligne d'arrivée, l'ancien coureur de l'AC Bisontine échoue au pied du podium mais pour lui, l'essentiel est ailleurs. ''C'est la fin de la saison et c'était un peu cette course qui allait décider si je continuais ou non. Quand on arrive dans des conditions difficiles comme cela, qu'on ne marche pas et qu'on est à la rue, ce n'est pas très marrant. Franchement, je me suis fait plaisir, j'avais de bonnes sensations'', déclare-t-il auprès de DirectVelo.

« ÇA VAUT LE COUP DE S'ENTRAÎNER »

Sur le sol gras du circuit de Saint-Apollinaire, Jérôme Chevallier était comme un poisson dans l'eau. ''Le terrain me convenait bien, j'aime quand ça glisse et que ça devient physique'', explique celui qui s'est appuyé sur sa grande expérience pour réaliser une solide prestation, malgré un début de course mitigé. ''J'ai été gêné dans les premiers mètres. Il y a eu des chutes au départ dans lesquelles j'ai été pris. Après, tout s'est parfaitement déroulé : je ne suis pas tombé, je n'ai pas fait d'erreurs, je n'ai pas glissé, j'avais des bonnes traces, ce qui comptait énormément pour ne pas perdre trop de vitesse et éviter de relancer en étant embourbé. J'étais bien lucide. Le circuit évoluait donc il fallait s'adapter. De manière générale, à chaque fois, j'ai pris la bonne décision'', apprécie-t-il.

Le Franc-comtois se rassure suite à un début de saison au deçà de ses espérances où les problèmes mécaniques se sont accumulés. ''Je n'avais que des ennuis. Je crevais, je cassais des dérailleurs, des chaînes au départ, c'est la première année que ça m'arrivait à ce point là. Sur toutes les courses que je pouvais gagner, j'ai fait des places de deuxième, quatrième ou cinquième. Je suis assez fataliste donc je me disais que c'était comme ça'', regrette celui qui s'est tout de même remotivé dans le froid bourguignon. ''Je me dit que ça valait vraiment le coup de s'entraîner la semaine même si c'est difficile avec mon magasin de cycles. Il y a vraiment moyen de se faire plaisir le week-end'', confie le sixième de Troyes-Dijon 2014.

« TOUJOURS LA PASSION DU VÉLO »

En dépit de ses 43 ans, Jérôme Chevallier n'envisage nullement de raccrocher le vélo. Mais qu'est-ce qui peut bien le pousser à continuer à se faire violence dans les sous-bois ? ''Simplement le plaisir : de m'entraîner, de courir.... Le jour où je n'en prendrai plus, je n'arrêterai pas totalement le vélo, car j'aurai toujours la passion du vélo, mais j'arrêterai de courir'', reprend le médaillé de bronze des Championnats de France Elites de cyclo-cross 2007, qui alterne le cyclo-cross avec d'autres disciplines, notamment la route, le VTT et le BMX qui lui permettent de conserver sa motivation et de ne pas saturer. ''Les années défilent et je ne me lasse pas tant que ça. Il y a des périodes où j'ai moins d'envie mais un mois après, c'est reparti''. Si l'expérience qu'il a accumulé tout au long de sa carrière l'aide à pallier le déclin physique, l'ancien sociétaire du CC Etupes entend, aujourd'hui, la partager. ''J'essaie d'en faire profiter à un jeune et à une féminine. J'aime transmettre aux gens mes connaissances car je suis quasiment sûr que ça va réussir. Ce sont des choses que je ressens et que je connais, ce n'est pas un cours théorique''.

Cette année, pour la première fois, Jérôme Chevallier a participé aux Championnats de France Masters de cyclo-cross. Devancé par David Derepas, le 8e Tour du Chablais 2011 a été contraint de se contenter de la médaille d'argent. ''Je suis un petit peu déçu surtout parce que c'était des amis avec qui je cours depuis 17 ans qui organisaient l'épreuve. De plus, le circuit me convenait excessivement bien que cela soit physiquement ou techniquement. J'y avais déjà gagné six fois. Je venais avec l'envie de m'imposer mais il y a eu des aléas. J'ai déraillé et crevé. Devant, David Derepas roulait vite, je n'ai pas pu revenir'', admet celui qui n'envisage pas de concourir régulièrement dans les catégories Masters afin de privilégier le plaisir dans les rangs Élites.

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