Florian Hudry : « Il faut savoir s'adapter »
La saison est lancée. Partagé entre la France et l'UCI Asia Tour, Florian Hudry a entamé son exercice 2018, la semaine dernière, au Sharjah Tour (2.1). "Je me sens mieux que prévu, appréciait pendant l'épreuve le coureur d'Interpo-Stradalli. Je devais commencer au Tour d'Indonésie, car c'est plus montagneux, plus pour moi. Mais comme j'ai eu quelques soucis en décembre, je suis venu à Sarjah car c'est un peu plus facile pour reprendre." Il a finalement pris la 42e place du classement général.
Âgé de 23 ans, c'est après ses années Espoirs que le Savoyard a pris sa décision de partir à l'étranger. "J'avais décidé que je devais passer pro ou arrêter, explique l'ancien coureur du Team Vulco-VC Vaux-en-Velin et de l'UC Monaco. Je n'ai pas que le vélo dans ma vie, je suis moniteur de ski, j'ai autre chose à côté, mais j'aime le vélo plus que le reste. Après avoir fait trois ans en DN, j'avais besoin d'une motivation supplémentaire, de changer d'air. C'est là que j'ai eu l'opportunité d'aller au Japon. Je me suis lancé dans l'aventure, et ça s'est plutôt bien passé dès l'an dernier. On a fait quelques courses en France comme les Boucles de la Mayenne, le GP de Plumelec, les Boucles de l'Aulne, la Ronde de l'Oise... À la fin de la saison, les dirigeants étaient contents, donc on a décidé de prolonger l'aventure".
« ON S'EN SORT BIEN »
À l'aube de sa deuxième saison chez Interpro, la barrière de la langue est tombée pour le coureur français. De nouvelles recrues internationales ont rejoint les rangs de la formation japonnaise. "Je m'y sens vraiment bien, apprécie Hudry. Le fait que ce soit une équipe étrangère force à parler anglais, et c'est vrai qu'à l'école, je n'étais pas très bon en anglais... Et pour cause, j'ai eu 6 au Bac (rires). Mais j'ai fait ma dernière année Espoirs à Monaco, où j'étais le seul Français. C'est là que j'ai commencé à vraiment pratiquer l'anglais. L'an passé, l'équipe avait une forte dominance japonaise, et j'ai passé 3 mois là-bas, au printemps. Cette année, on a passé un cap, et l'équipe est un peu plus internationale. Il y a eu de bonnes recrues comme Ken-Levy Eikeland, qui est Norvégien, Daniel Whitehouse, qui est Anglais, ou encore Jayson Rousseau".
Sur les circuits mondiaux, les déplacements sont parfois plus difficiles que sur les courses européennes, où le cyclisme est plus ancré dans les cultures. "Les petits soucis avec les à-côtés arrivent parfois, notamment en Afrique, commente-t-il. Il faut savoir s'adapter à l'endroit où l'on court. Par exemple, en arrivant la veille de la course (du Sharjah Tour) à 6 heures du matin, il a fallu hausser un peu le ton pour avoir une chambre... On a aussi eu une valise de roues qui n'est pas arrivée. On sait que ce sont des choses possibles, on a connu quelques galères, mais dans l'ensemble on s'en sort bien".
« JE SUIS PLUS LIBÉRÉ »
Loin d'être entamé par les petits soucis du quotidien, Florian Hudry semble avoir trouvé son équilibre dans la formation Interpro Stradallis Cycling Academy. "Je n'ai même pas cherché à aller ailleurs, explique-t-il. Je me sens bien dans cette équipe, l'ambiance est assez familiale. La mentalité est très différente de celle du milieu français, où les coureurs ont beaucoup de pression. On fait le job sérieusement, mais on n'a jamais l'impression qu'une mauvaise course représente la fin du monde comme ça peut être le cas parfois en France. Ce fait de prendre la course avec moins de pression, avec un bon esprit, ça me réussit mieux. Avant, j'étais très stressé, et maintenant, je me sens plus libéré".