Avec un podium en Elites samedi dernier, et une victoire en toutes catégories le lendemain, Cédric Delaplace affiche la couleur dès ce début de saison. "C’est un week-end très réussi qui me permet de relâcher déjà la pression pour les prochains mois. Dorénavant, je ne chercherai pas des places. Je vais courir pour la victoire...ou rien", déclare-t-il à DirectVelo.

« J'AI VRAIMENT JOUE LA GAGNE »

Souvent à contretemps les années précédentes au Grand Prix de Saint-Hilaire-du-Harcouët (Manche), le sociétaire du Team Bricquebec Cotentin était cette fois-ci pile au rendez-vous pour ce premier objectif de la saison. "J'avais à coeur de bien faire et j'ai eu de la réussite cette année". A l'avant après une heure de bataille, le Manchois et ses quatre compagnons résistent au retour du peloton. "Romain Bacon a voulu sortir : je pense que c’était lui le plus fort. Mais c’est arrivé au sprint et Alexandre Billon était plus rapide. J’ai tenté ma chance en lançant de très loin avec le vent de dos. Mais Billon et Millasseau m’ont passé sans problème. Je fais troisième sans regret ; Il n’y avait pas photo sur la ligne d’arrivée !".

Le lendemain, Cédric Delaplace prend le départ de Plaintel-Plaintel (Côtes-d'Armor) complètement relâché. "J’ai vraiment joué la gagne. Je me suis caché la première heure de course en restant en queue de peloton. C’était vraiment contre nature pour moi qui ai tendance à attaquer tout le temps. Ensuite, je suis remonté, j'ai suivi les coups. On était une quinzaine sur le circuit final et on est parti avec Salmon (ES Torigni). On s’est bien entendu et l’avance a vite grimpé. J’ai réussi à faire la différence dans la longue bosse finale et je gagne avec une quinzaine de mètres d’avance."

« FORMER ET TRANSMETTRE MON SAVOIR »

Ces deux résultats confortent le choix du Champion de France amateur 2013 d’être resté au sein du Team Bricquebec Cotentin alors que se posait la question d’un retour en DN1 au sein de l’équipe Côtes d'Armor-Marie Morin (voir ici). "En DN1, je me serais remis de la pression et je ne voulais pas forcément cela. Même si je sais qu’avec Côte d’Armor, qui est une équipe que j’apprécie beaucoup, ça se serait bien passé. Ils ont un état d’esprit qui me correspond bien en prenant le vélo à la cool tout en étant des guerriers, explique le coureur. Mais finalement, je préfère courir pour le plaisir sur des régionales et faire des bons résultats. Ce qui a joué aussi, c’est le recrutement. Quand j’ai appris que des jeunes viendraient à Bricquebec, je n’ai plus hésité. C’est une satisfaction de former et de transmettre mon savoir. Je préfère être capitaine de route de mon équipe où je me sens bien, plutôt que le sixième pion d’une DN1."

Commercial à temps plein depuis début 2017, Cédric Delaplace apprécie sa nouvelle vie qui s’articule autour de deux activités très prenantes. "J’arrive à gérer mes journées entre magasin, route et vélo. Je finis entre 17 et 18h et je roule après le travail. Je ne suis pas le seul dans ce cas et je sais que c’est compliqué pour tous. Il faut s’adapter et écouter ses sensations, et savoir faire une pause quand le corps le demande", explique celui qui apprécie d'avoir pu prendre "[sa] première semaine de congés mi-février pour faire un bon bloc d'entrainement et de courses dans le Var". 

« FAIRE MONTER L'EQUIPE EN DN2 »

Libéré de toute pression, l'ancien vainqueur du Circuit du Pertre va désormais aborder chaque course dans l’optique de la gagner. "Je n’ai pas d’objectifs précis, mais j’ai une préférence pour les compétitions vers chez moi comme la Gainsbarre, le Tour de la Manche ou encore les Trois jours de Cherbourg en fin de saison, affiche-t-il. J’aimerais aussi gagner une manche de Coupe de France DN3 avec l’objectif de faire monter l’équipe en DN2". Des ambitions encore intactes pour le coureur de 25 ans qui, "même si c’est parfois compliqué de se motiver pour aller s’entrainer après le travail", compte bien briller dans les pelotons encore quelques années. "Tant que je prends du plaisir et que je suis un bon compétiteur, je continuerai", conclut-il.