Jordan Levasseur : « Montrer ce que je vaux »
Jordan Levasseur ne perd pas de temps. Dès son retour au sein des pelotons amateurs, après la disparition de l'Armée de Terre, le sociétaire du VC Toucy a trouvé le chemin de la victoire. Il s'est en effet imposé, dimanche dernier, sur le Grand Prix d'Onjon (Toutes catégories) devant Nicolas Debeaumarché et son coéquipier Mathieu Urbain. “La saison est bien lancée”, se réjouit celui qui est parti en stage en Guyane au mois de janvier avant d’enchaîner avec le rassemblement espagnol de son club en février. DirectVelo fait le point avec le coureur de 23 ans.
DirectVelo : C'est la reprise parfaite pour toi...
Jordan Levasseur : L'hiver a été bon, j'ai repris très tard mais avec de bonnes bases. Je suis encore loin d'être en forme mais j'ai réussi à gagner dès ma première course, c'est de bon augure. Ce qui m'importait le plus, c'était la course d'équipe même si ce n'était pas moi qui gagnait. Le groupe est bon et il y a déjà beaucoup de mecs en forme. Je ne me fait pas de soucis pour la suite de la saison, les résultats devraient suivre. Personnellement, je n’avais pas de doutes puisque je sortais d'une bonne saison chez les professionnels.
« TOUT S’EST FAIT NATURELLEMENT »
Comment as-tu décroché ce succès ?
Après une course animée, on s'est retrouvé à quatre à l'avant de la course à un tour et demi de l'arrivée. Avec Mathieu Urbain, on a bien manœuvré et on est arrivé au sprint tous les quatre. J'ai pris le dernier virage, aux 200 mètres, en deuxième position. Je n'avais plus qu'à faire ce que je sais faire de mieux : sprinter. Cet hiver, avec Grégoire Terrier, mon entraîneur, on a travaillé ma pointe de vitesse. En principe, je devrais aller plus vite que la saison dernière dans les arrivées groupées. Pas mal de courses se terminent au sprint, ça devrait me servir.
Il va falloir que tu trouves tes marques au sein du collectif du VC Toucy...
Tout s'est déjà bien goupillé avec l'équipe, tout s'est fait naturellement. On rentrait d'un stage d'une semaine en Espagne avec l'équipe de DN, les Juniors et des autres membres du club. On a fait un bon bloc de travail avant d'aborder le Grand Prix d'Onjon. On a vraiment bien manœuvré, on s'est tous parlé au fil de la course. Cela prouve que le groupe est soudé. Tout était bien calé.
« LE CHAMPIONNAT DE FRANCE SERA UN BON TREMPLIN »
T'attendais-tu à gagner si vite ?
J'ai repris le vélo seulement à la mi-décembre. L'hiver a été difficile avec pas mal d’intempéries donc j'ai loupé des jours d’entraînement. J'ai fait un maximum de kilomètres en Guyane sans faire de travail spécifique. J'ai continué avec un gros bloc de travail en Espagne où je rallongeais les sorties. Je ne pensais pas forcément être bien au Grand Prix d'Onjon mais finalement, les jambes étaient bonnes.
Quels seront tes objectifs cette saison ?
Les manches de Coupe de France DN2 et les Classe 2, pour montrer ce que je peux faire et ce que je vaux. Le Championnat de France sera une course très importante pour moi. Mon pic de forme est programmé pour mai-juin. Il y aura pas mal de courses à courir et à gagner. J'aimerais repasser professionnel en 2019. Le Championnat de France sera un bon tremplin.
« J’AI EU UN COUP DE MOINS BIEN, MAIS IL Y A PIRE DANS LA VIE »
Comment as-tu vécu la disparition de l'équipe de Armée de Terre ?
C'était la mauvaise surprise. Au début, je me suis dit que ça pouvait arriver à n'importe quelle boutique et qu'il fallait relativiser. Le problème, c'est que l'on a su cette nouvelle au dernier moment. Je l'ai appris sur DirectVelo. J'ai eu un coup de moins bien pendant ma coupure, c'était un peu long mais j'avais mon entourage avec moi. J'ai eu un passage à vide mais je me suis fait une raison. Il y a pire dans la vie. J'ai continué à croire en ce que je valais et j'ai bossé plus que d'habitude. Avec le Grand Prix d'Onjon, je me dis que j'ai bien fait de ne pas m'affoler. Il faut continuer à travailler.
Jusqu'à présent, tu n'as que très peu couru au sein du peloton amateur…
Je suis sorti des Juniors en 2012. J'ai fait la saison 2013 à l'Armée de Terre, chez les amateurs et dans la foulée, j'ai décroché un contrat professionnel avec eux. Je n'ai couru qu'une petite année chez les amateurs et encore, je n'étais pas trop dans le coup, je n'avais pas beaucoup couru. En fait, je vais découvrir le monde amateur !