Alan Riou sait lire à l'envers
Il en fallait dans le "chou" pour gagner la Gainsbarre samedi à Port-Bail (Manche). Alan Riou a fait travailler ses méninges pour pouvoir d'abord se retrouver à l'avant et ensuite imposer sa pointe de vitesse (voir le classement).
Dans le Nord Cotentin, le sociétaire du Team Pays de Dinan était loin de ses bases. "C'était ma première participation à cette course mais j'avais bien repéré le parcours", indique-t-il à DirectVelo. Dans le bon coup qui se joue la victoire il se trouve aussi face à des coureurs inconnus. "Je ne connaissais pas grand monde autour de moi", reconnaît celui qui devance le Belge Cériel Desal (EFC-L&R-Vulsteke).
« JE LIS MIEUX LA COURSE »
La Gainsbarre est la quatrième victoire de la saison du coureur de tout juste 21 ans. "Je sens que j'ai passé un cap depuis mon stage l'an dernier (avec Fortuneo), physique mais aussi tactique. J'arrive à mieux lire la course", ressent le 3e du Grand Prix d'Isbergues 2017. Cette science de la course lui a bien servi dans les boucles du circuit de samedi où les occasions de faire la différence ne sont pas si nombreuses. "Derrière les quatre échappés, j'ai senti le bon moment pour ressortir quand j'ai vu que tout le monde était un peu dans le dur dans le peloton", raconte le vainqueur du Circuit du Morbihan qui emmène avec lui un petit groupe de coureurs.
Une fois dans la "bonne" de treize, le lauréat du Tour du Pays de Lesneven fait le choix de miser sur sa pointe de vitesse. "La bosse était trop loin de l'arrivée et il y avait vent de face pour rejoindre la ligne. Je suis allé chercher deux-trois attaques dans le final". Au fil des passages, Alan Riou peut s'imprégner de la dernière ligne droite, sauf que les coureurs l'empruntent dans le sens inverse jusqu'au dernier tour. Il fallait lire la course à l'envers ! "J'ai vu que le vent serait favorable pour le sprint. J'ai décidé de lancer de loin, aux 300 mètres. J'ai conservé mon avance prise au démarrage jusqu'à l'arrivée", analyse-t-il.
Après ce succès, le Breton était "un peu plus marqué le lendemain", pour la Gislard. "Avec l'équipe, nous n'avons pas pris la course dans le bon sens. Nous avons été obligés de rouler derrière une échappée pour provoquer un regroupement. Les jambes étaient bonnes mais nous n'avons pas couru à la perfection", reconnaît le 9e de ce Souvenir André-Gislard.
DES CHEMINS A L'ENTRAÎNEMENT
La suite de son programme va passer par la première manche de la Coupe de France DN2, au Tour du Lot-et-Garonne. Les chemins ne le dérangent pas, au contraire. "A l'entraînement, il m'arrive d'aller rouler sur des ribins, j'aime bien". Il sera ensuite temps de récupérer un peu avant son premier gros objectif : le Tour de Bretagne (2.2), à partir du 25 avril.
Comme l'an dernier, Alan Riou portera les couleurs noir-et-blanches du Comité Bretagne. Mais cette fois-ci, les ambitions seront plus élevées. "Avec Thibault (Guernalec NDLR), nous avons prouvé l'an dernier qu'on pouvait jouer notre carte sur une Classe 2. Je pense que cette année nous avons les moyens de faire quelque chose sur une étape", estime le futur pro de Fortuneo-Samsic.