Tour de France : Sur les traces de… Dylan Groenewegen

Crédit photo Elisa Haumesser

Crédit photo Elisa Haumesser

C’est reparti pour un Tour ! Une nouvelle fois, tout au long de la “Grande Boucle”, DirectVelo vous propose de partir “Sur les traces de” coureurs du Tour de France, en évoquant grâce à un coéquipier, un adversaire, un dirigeant ou un proche, ses saisons dans les catégories de jeunes, ou en Amateurs. Aujourd’hui, le Néerlandais Dion Beukeboom - qui se prépare actuellement pour tenter de battre le record de l’heure sur la piste de Mexico - nous parle de son ami et compatriote Dylan Groenewegen, qu’il a connu très jeune, et dont il était le coéquipier jusqu’en 2014, au Team De Rijke.  

« Je connais Dylan depuis très longtemps. Nous étions dans le même club depuis gamins. Je roulais déjà avec sa soeur alors qu’il n’avait que huit ans. Je me souviens qu’au début, il avait un vélo bien trop grand, il était pratiquement assis sur son cadre… Lorsqu’il est arrivé dans l’équipe De Rijke, il était encore très jeune. Nous avions, dans l’équipe, beaucoup de sprinteurs bien plus âgés et plus expérimentés. Dans ces conditions, c’était difficile pour lui de s’imposer comme le sprinteur N°1 du groupe. C’était assez difficile à vivre pour moi, parfois. Mais on a quand même très vite vu qu’il avait un gros moteur.

« SI LES CHOSES NE TOURNAIENT PAS ROND, IL ÉTAIT EN COLÈRE »

Il se battait toujours très fort, et il n’abandonnait jamais une course. Je crois que son grand déclic aura été une étape de l’Olympia’s Tour, en 2013. Il y avait des conditions climatiques vraiment difficiles ce jour-là, mais ça ne l’avait pas empêché de terminer 2e de l’étape derrière Dylan Van Baarle. Personnellement, je ne l’imaginais pas capable d’un tel résultat à ce moment-là.

A cette époque, Dylan était un garçon timide, qui avait besoin d’avoir son cocon familial autour de lui. Si les choses ne tournaient pas rond, il était en colère. Mais plus envers lui-même qu’envers les autres. Il était frustré de ne pas gagner mais il n’en voulait pas à l’équipe, il ne faisait pas de reproches. A l’époque, je ne pense pas qu’il avait une grande confiance en lui. Une chose est sûre en revanche : il faisait tous les sacrifices nécessaires pour réussir dans le cyclisme. Il avait mené de grandes études mais finalement, il avait tout arrêté pour le cyclisme. C’était un risque, mais c’était surtout un grand acte de courage.

« IL N’A JAMAIS FLANCHÉ »

Je ne l’ai jamais vu montrer trop d’émotions mais je crois que c’est un garçon plutôt tendre et gentil, en tout cas pour un sprinteur (sourires)... Pour l’anecdote, je me suis embrouillé avec lui une fois à l’entraînement, chez les Juniors, car il avait cassé l’éventail que l’on avait fait. Parfois, il s’investissait presque trop. Il pouvait tout prendre à coeur. Mais bon, je suppose que c’était dans le caractère de Dylan, il avait besoin de tout faire à fond ! Et heureusement, en réalité, car avec l’équipe De Rijke, nous avions des camps d’entraînements très lourds, avec beaucoup d’heures de travail, à une grande intensité. La première année, cela ne devait pas être facile pour lui, mais il n’a jamais flanché. Mieux que ça, je peux dire qu’il se tuait à la tâche. Par contre, c’était un malin ! Quand il pouvait ruser, il ne se gênait pas. S’il fallait qu’il aille rouler, il n’hésitait pas à demander un arrêt pipi. Ou alors, il ratait un virage et se retrouvait ainsi en dernière position du groupe, sautant ainsi un relais.

Ce qui m’a toujours marqué chez lui, c’est son habilité. Il était extrêmement adroit sur sa machine… Je me souviens qu’un jour, tout le groupe était tombé dans un virage, et c’était le seul qui était passé au travers. Il avait sauté par-dessus les vélos des autres et nous avait dit : “eh bien c’était tortueux !”. Tranquille… ».

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Dylan GROENEWEGEN