Thomas Denis : « On criait mon nom »
Premier attaquant du Tour de l'Avenir 2018, Thomas Denis a trouvé un terrain familier sur l'étape qui reliait Grand-Champ à Elven (Morbihan). Le natif de Bignan, où était disputé le sprint intermédiaire du jour, a passé 117 des 138 kilomètres de l'étape à l'avant.
« SAVOIR SE FAIRE PLAISIR »
Si le scénario semblait naturel, Thomas Denis n'avait pourtant pas anticipé cette offensive de la première heure sur ses routes d'entraînement. "Au moment du départ, j'ai trouvé l'ouverture, je n'ai pas réfléchi et j'y suis allé, raconte-t-il. On m'a laissé du champ, et j'ai insisté un peu en me disant qu'un groupe allait revenir de l'arrière. Deux coureurs sont revenus, puis mon coéquipier (Joris Vincent, NDLR). Ça a donné une belle journée à l'avant. J'avais pour objectif de prendre le maillot à pois dans la côte de Cadoudal, que je connais bien pour la faire régulièrement à l'entraînement. Après, le Néerlandais (Ide Schelling) était très fort et a attaqué de loin. C'est dommage, mais je suis tout de même récompensé par le prix de la combativité".
Seul pendant les premiers kilomètres de l'étape, le coureur du Vendée U a vu le peloton revenir sur ses talons à l'approche de Camors. "Quand le peloton est revenu à trente secondes, j'ai eu peur d'avoir fait ça pour rien, avoue Denis. Mais on m'a vite prévenu que c'était deux coureurs qui revenaient de l'arrière, et pas le peloton entier. Du coup, j'ai été rassuré. J'ai vu pas mal de spectateurs que je connaissais sur le bord de la route, tout le monde criait mon nom, ça faisait bizarre (rires). Le Néerlandais est venu me demander si j'étais du coin. Une journée comme ça, ça donne de la force pour la suite".
« SAVOIR SE FAIRE PLAISIR »
Élu combatif du jour pour cette étape d'ouverture, Thomas Denis veut continuer à aller de l'avant sur cette épreuve où sont réunis les meilleurs Espoirs mondiaux. "Le Tour de l'Avenir, je n'aurai peut-être l'occasion de le faire qu'une fois dans ma vie, donc autant le faire à fond, profiter, commente-t-il. J'ai envie de dire "sans compter les coups de pédales", mais il faut surtout savoir se faire plaisir, ce que j'ai fait aujourd'hui. J'ai longtemps galéré avec mon dos, ça fait deux saisons maintenant. Me faire plaisir comme ça sur une course, ça me tenait vraiment à cœur et ça donne la banane pour la suite".
Si les étapes qui arrivent l'emmèneront loin de sa Bretagne natale, Thomas Denis sait déjà quelles routes lui conviendront dans les jours à venir, avec le contre-la-montre par équipes dans un coin de la tête. "J'avais regardé le parcours de cette première étape, car je suis à la maison, explique-t-il. Après, quand on arrive vers la fin du Tour, c'est beaucoup plus montagneux, et ce sera beaucoup plus dur. Je vais plutôt profiter des étapes comme aujourd'hui, pour les rouleurs. J'ai également hâte d'être au chrono par équipes pour pouvoir m'exprimer. On va essayer de se défendre avec les armes qu'on a, prendre du plaisir et tout mettre dans la course".