Théo Jarnet : « Pas du genre à lâcher »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

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« Une grosse claque ». C’est ainsi que Théo Jarnet qualifie la troisième manche de Coupe de Monde qu'il a disputée à Coxyde dimanche dernier. "Je n’ai jamais réussi à trouver les sensations pour rentrer dans la course. Je n’étais pas bien", déclare-t-il à DirectVelo. Bloqué dès le départ derrière Ben Tulett, le Champion du Monde "très mal parti", le sociétaire du VC Vaulx-en-Velin a vite compris qu’il faudrait compter sans lui sur ce circuit exigeant de la Côte belge. "Les jambes ne répondaient vraiment pas. Je revenais de coupure et je savais que ça allait être compliqué, surtout sur un circuit où le sable rend la chose très physique. Mais je m’attendais vraiment à mieux qu’une 36è place", concède le coureur qui porte un regard sévère sur sa première partie de saison.

« JE ME SUIS FAIT BOUFFER »

"Grosse claque", "dégoûté", "déçu", "coup de massue"… Les mots utilisés par le Juniors 2e année sont sans nuance quand il égrène une à une ses courses nationales et internationales de cette saison de cyclo-cross. Ces termes reflètent une certaine forme d'exigence au regard de résultats qui ne semblent pas si catastrophiques que ça. A commencer par sa 14e place à la Coupe du Monde de Berne le 21 octobre : "J’étais déçu car j’ai fait toute la course devant. Quand tout le monde s’est mis à bloc, j’ai été trop gentil avec mes adversaires et je me suis fait bouffer", explique celui qui a travaillé, depuis, sa préparation mentale avec son ostéopathe. "J'ai totalement confiance en lui. Il m'aide à progresser dans ma capacité à gérer les moments compliqués pendant la compétition, à m'adapter et à recalculer des situations de course que je n'avais pas prévues". 

Le mental et le physique restent toutefois souvent liés comme lors de la première manche de Coupe de France qu'il termine à la 4e place. "A Razes, on fait toute la course à quatre...  et je fais quatrième en craquant dans la dernière partie de sable. C'est dommage !", raconte le coureur qui considère ne pas avoir pris le départ "avec le bon état d’esprit". "J’étais à 70% de mes capacités car en pleine préparation des Championnats d’Europe pour lesquels je n’étais pas certain d’être retenu. J’ai couru pour décrocher ma sélection et pas pour gagner". Objectif toutefois atteint puisque le sélectionneur François Trarieux le retient pour le rendez-vous européen de début novembre. Et quand le tête et les jambes vont bien, c'est souvent la chance qui s'en mêle.

« JE SAIS CE QUE JE VAUX »

A s'Hertogenbosch, théâtre des Championnats d'Europe, c'est un "gros coup de massue" pour Théo Jarnet qui prend pourtant un très bon départ. "Je suis bien parti puisque je passe la ligne à la 9è place". Mais la suite tourne au cauchemar. "C’est tombé dans mon dos et mon vélo est parti de la roue arrière. Je n’ai rien pu faire", raconte le cyclo-crossman qui repart "trop vite", sans vérifier l'état de sa machine, et se retrouve de nouveau arrêté "avec un guidon de travers". Reparti dans les derniers à une dizaine de secondes, il "trouve le mental" pour remonter à la 32e place. "Quand tu portes le maillot de l'Equipe de France, tu te dois de tout donner et d'aller au bout".  Mais la déception est énorme. "Ce n'était pas le résultat escompté. Dès que j’ai passé la ligne, il y avait beaucoup de colère et de tristesse".

Et ce n'est pas la deuxième manche de Coupe de France qui l'a consolé. "A Pierric, c’est le même scénario que Razes avec une course à quatre devant".  Alors qu’il pense avoir fait "le plus gros du travail" en prenant la tête dans le dernier dévers, le coureur "crève de la roue avant" après le dernier poste de dépannage. "J’ai fini sur la jante. J’ai vu Brice (Dujardin) me doubler, puis Antoine (Huby) et enfin Théo (Thomas)….  C’était compliqué pour moi". Loin de vouloir "se trouver des excuses", le cycliste se tourne désormais vers la suite de la saison : "Je ne suis pas du genre à lâcher. Je sais ce que je vaux et sur quoi axer ma préparation".

Sur quoi ? "Je veux être prêt pour les Championnats de France", annonce celui qui se verrait déjà bien "monter sur le podium de Flamanville fin décembre" en guise de préparation. A Besançon, les conditions importeront peu. "Je préfère les terrains boueux, mais je m'adapterai si c'est sec". Objet de toutes les convoitises, le titre de Champion de France "se jouera sur des détails" puisque "tout le monde sera prêt et à bloc pour avoir le maillot ! Il faudra être fort physiquement et mentalement, et ne rien lâcher", conclut-il déterminé.

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