Matteo Jorgenson a fait le grand saut. Après une première année Espoirs au sein de la formation Continental Jelly Belly, l'Américain a rejoint pendant l'intersaison l'Europe et le Chambéry CF. Le coureur de 19 ans, qui arrive déjà à s’exprimer en Français, vient d'obtenir son premier résultat significatif en prenant la 6e place d'Annemasse-Bellegarde. A l'issue de la classique haut-savoyarde, il a fait le point avec DirectVelo.

DirectVelo : Que retiendras-tu d'Annemasse-Bellegarde ?
Matteo Jorgenson : Ça s'est très bien passé, ce fut une belle course d'équipe. Nous avions Simon Verger dans l'échappée qui est sorti juste avant la première montée significative. Ça nous a enlevé de la pression. Sur une section plate, avant Bonneville, nous avons eu Antoine Raugel dans un contre. C'était encore une bonne chose.

Tout s'est joué dans la montée de Chez Padon...
Le plan était de laisser les autres équipes rouler jusqu'aux rampes les plus dures. Ça passait d'un seul coup de pas très difficile à très pentu. Nous avons bien manœuvré, je me suis retrouvé à l'avant. J'ai effectué un gros effort pendant toute la montée pour distancer le plus de coureurs possibles et rendre le groupe le plus petit possible. Au sommet, il restait une dizaine de coureurs. Après le GPM, ça descendait un peu avant de remonter légèrement ensuite. Avec Clément Champoussin et Nicolas Prodhomme, nous avons roulé afin de lâcher d'autres coureurs. Il restait encore un peu moins de 30 kilomètres. Nous avons creusé un gros écart, environ 1'30". Nous nous sommes retrouvés à treize pour la victoire. Hélas, j'ai eu un problème avec mon vélo. J'ai levé le bras cinq-six fois pour appeler mon directeur sportif. Il n'est jamais venu à ma hauteur car il était bloqué par les arbitres derrière le peloton, avec les autres voitures. C'est dommage. J'ai essayé de faire du mieux possible mais je n'ai pas pu sprinter comme j'aurais voulu, à cause de problème.

« J'ÉTAIS TRÈS EXCITÉ »

C'était tout de même une bonne journée pour toi...
J'avais de très bonnes sensations. Je suis excité pour le futur. C'était une journée positive d'une manière générale. Nous avons réalisé un vrai travail d'équipe. Cette course est toujours importante pour le Chambéry CF. Aurélien Paret-Peintre et Benoît Cosnefroy ont gagné cette épreuve par le passé. Nous n'habitons qu'à une heure de route d'Annemasse. Nous avons reconnu le parcours mercredi dernier. J'étais très excité par cette course, je voulais gagner mais ça ne passe pas toujours comme on le veut.

Pourquoi avoir rejoint la France et le Chambéry CF cette année ?
Je voulais déjà venir à Chambéry CF l'an passé. En fait, Chambéry me donne la meilleure opportunité pour grandir et progresser en Europe, sans trop courir de grosses courses UCI tout le temps.  Il y a un mixte intéressant de courses Elites et UCI. Et je pense que c'est très bien pour développer ses capacités. J'ai appris un peu le français ces derniers mois. Ça se passe très bien depuis mon arrivée.

LE RHÔNE-ALPES ISÈRE TOUR ET LA RONDE DE L'ISARD, DES OBJECTIFS

Faut-il te considérer comme un grimpeur ?
Je ne sais pas si je suis encore un grimpeur ! Quand j'étais dans les rangs Juniors, j'étais un grimpeur mais depuis, j'ai grandi. Je suis assez grand maintenant. Qui sait, peut-être que les montées courtes sont bien pour moi. Mais je ne sais pas honnêtement si je suis un grimpeur.

Quels sont tes principaux objectifs cette année ?
Le Rhône-Alpes-Isère-Tour et la Ronde de l'Isard sont mes gros objectifs à venir. J'adore le Rhône-Alpes-Isère-Tour, c'est une belle course, j'aime courir quand c'est dur toute la journée avec des montées et des descentes sans cesse, sans parties plates. La qualité du peloton est toujours très élevé là-bas. J'avais terminé à la 9e place du général l'an passé, avec la sélection américaine. J'aimerais bien obtenir un bon résultat cette année encore. En juin, je retourne aux Etats-Unis pour disputer le championnat national. J'espère faire une belle performance lors du contre-la-montre.