Dylan Guinet, une victoire entre amis
Celle-ci, Dylan Guinet l'attendait depuis longtemps. Depuis juillet 2017, précisément. “J'ai connu une année 2018 compliquée, alors que je m'attendais à progresser et à monter en puissance. J'étais tellement en difficulté que j'ai même hésité à arrêter le vélo cet hiver... C'est pour dire à quel point j'avais terminé la saison au fond du trou”, rappelle le sociétaire du CM Aubervilliers 93. “Mais j’ai senti que ça revenait bien ces derniers temps, et ça m’a remotivé”.
Ce vendredi midi, le coureur de 22 ans a remporté, au sprint, la deuxième étape du Tour de la Manche. Cette victoire scelle également de façon concrète, et par un résultat significatif, le retour au premier plan d'un coureur qui est donc passé par des moments difficiles, notamment l'an passé, pour ses débuts au sein de la structure francilienne (lire ici). “Gagner, ça compense tout le reste. C'est une concrétisation de tout le dur travail effectué à l'entraînement car quand je fais les choses, c'est à fond. Et ça a payé !”.
« THÉO (SAGNIER) EST MON MEILLEUR AMI, ON SE FAIT ENTIÈREMENT CONFIANCE »
Cette courte étape de 77 kilomètres, tracée autour de la petite commune de Réville - au nord-est du Cotentin - s’est terminée par un emballage massif, et ce malgré plusieurs offensives durant la matinée. “Le milieu du circuit était compliqué, avec des bosses, mais on se doutait malgré tout que ça pouvait arriver au sprint”, explique Dylan Guinet à DirectVelo. Le CM Aubervilliers 93 a tout de même fait le choix de jouer sur tous les tableaux. Au cas où. “Dans l'équipe, nous étions deux à pouvoir faire le sprint : Théo (Sagnier) et moi-même. Du coup, les autres ont pris les coups pendant que l'on a opté pour rester au chaud dans le peloton”.
Dans le final, les deux hommes se sont mis d’accord sans mal pour désigner le sprinteur à protéger. “Avec Théo, on se connaît par coeur, depuis quatre-cinq ans. C'est mon meilleur ami. Alors autant dire que l'on se fait entièrement confiance, et que l'on échange beaucoup pendant les courses. Il m'a dit qu'il était bien sans plus, alors que moi, je me sentais vraiment très bien. Donc on a décidé de rouler pour moi”. Une décision qui s’est avérée payante. “L'arrivée était vent de dos, après pas mal de virages techniques. Il valait mieux être devant assez tôt sur ces routes-là, il était impossible de remonter et de jouer la gagne si tu était 15e au kilomètre... Théo a pris la barre à la flamme rouge et il l'a tenue jusqu'aux 250 mètres. Je n'avais plus qu'à déborder et à tenir jusqu'au bout”.
LE RÊVE PRÉMONITOIRE
Ce premier succès de la saison, le père de Dylan Guinet l’avait visiblement senti venir. Un rêve prémonitoire durant la nuit ? “Ce matin, il m'a envoyé un message en me disant qu'il sentait que je pouvais la claquer, que j'allais faire quelque chose… Pourtant, jusqu'à présent, il ne m'avait jamais dit ce genre de choses. Je ne sais pas ce qu'il lui ai arrivé, c'est un truc de fou”, rigole le lauréat. “J'espère qu'il va m'envoyer des messages avant chaque course maintenant !”, sourit-il encore.
Cet après-midi, espère-t-il remettre ça lors de la 3e étape ? “J'aimerais surtout rendre la pareille à Théo. Et si ça bouge et qu’il n’y a pas de sprint, il faudra être vigilants pour Baptiste (Constantin), car on aimerait bien qu’il aille chercher le classement général”.