Valentin Paret-Peintre succède à son frère. En effet, six ans après le succès d'Aurélien Paret-Peintre (professionnel aujourd'hui chez AG2R-La Mondiale, NDLR), son frère Valentin s'est imposé ce samedi sur la Classique des Alpes Juniors (voir classement). 2e l'an passé sur cette même épreuve, le coureur d'Auvergne-Rhônes-Alpes revient pour DirectVelo sur sa victoire.

DirectVelo : Que représente pour toi ce succès sur la Classique des Alpes Juniors ?
Valentin Paret-Peintre : C'est énorme. La saison est déjà réussie. J'ai remporté la Classique des Alpes, c'est un sentiment différent des autres courses. Je connais beaucoup de monde ici, ça fait vraiment plaisir de gagner à domicile. Dans le final, je pensais à toute la famille qui était ici, ça me donnait de la force. Je me disais qu'il fallait que je savoure cette dernière ligne droite. Je pense que c'est un moment unique dans ma carrière.

« JE VOULAIS ME LE PROUVER A MOI-MÊME ET PAS AUX AUTRES »

Etais-tu confiant ?
J'ai peut-être effectué un début de saison plus discret. Je ne me suis pas inquiété, je savais ce que je valais. En équipe de France, j'ai plutôt travaillé pour mes leaders. Je savais qu'aujourd'hui, j'avais le niveau pour gagner. Je voulais juste me le prouver à moi-même et pas aux autres. Ça fait beaucoup de bien et c'est un soulagement de gagner ici. Il fallait le faire.

Comment as-tu vécu ces derniers jours ?
Je savais qu'il y avait des attentes. C'est une course qui se fait à la pédale. Je stressais moins de me faire piéger tactiquement. Je savais que j'avais le niveau pour remporter la course. Je m'attendais à avoir plus de pression. Finalement, j'ai bien réussi à gérer ça.

« J'AI FAIT MIEUX QUE MON FRÈRE AURELIEN, J'AI TERMINÉ 2E ET 1ER »

Beaucoup de gens ont dû te parler du fait de succéder à ton frère Aurélien...
C'est sûr que c'est pesant. Moi-même, je me mettais une petite pression par rapport à ça car j'avais envie de gagner comme lui a gagné. J'aurais eu moins de pression s'il n'avait pas gagné. J'ai fait mieux que lui, j'ai terminé 2e et 1er.
On est allé rouler ensemble mercredi. On a grimpé le Mont du Chat. Il m'a donné des conseils et m'a dit ne pas m'affoler en début de course. Malgré tout, il n'a pas trop parlé de la course car je pense qu'il savait que j'avais déjà beaucoup de pression, donc il n'a pas voulu en rajouter.

As-tu été inquiet quand le peloton était relégué à 1'20" des échappés au pied du Mont du Chat ?
Ça me paraissait beaucoup, mais l'équipe a accompli un super boulot avant le pied du Mont du Chat. Dès le début, mes coéquipiers se sont sacrifiés pour réduire l'écart. J'ai attaqué. Alex Baudin a fait le train et quand je l'ai senti, j'ai attaqué. Je suis parti avec le Colombien (Jhon Jairo Alonso Ciprian, NDLR). Je voyais les échappés juste devant, donc je savais qu'on allait revenir.

« J'AVAIS LE COEUR QUI RÉPONDAIT BIEN ET LES JAMBES ONT SUIVI »

Puis, tu as distancé Jhon Jairo Alonso Ciprian...
Il ne fallait pas s'exciter, surtout que le Colombien avait un coéquipier devant, donc il ne voulait pas me relayer. J'avais eu des échos avant la course qu'il était fort. Je ne savais pas à quoi m'en tenir. Du coup, je me méfiais un peu de lui. Après le replat, j'ai attaqué et j'ai vu qu'il a été distancé. Je ne me suis plus posé de questions. J'ai senti dès le premier col que ça montait assez fort. J'avais le coeur qui répondait bien et les jambes ont suivi. Dans le Mont du Chat, c'est allé tout seul.

Et tu n'as plus jamais été rejoint...
Après le Mont du Chat, je me suis dit qu'il fallait que je descende à fond pour creuser le plus gros écart possible. J'ai loupé un virage, mais je n'ai pas perdu beaucoup de temps. Je suis tombé une deuxième fois, mais je suis vite reparti. Après, je ne pensais plus qu'à gagner. Dans le col du Banchet (le dernier col, NDLR), j'arrivais encore à sortir des bons watts. L'écart était de 40 secondes. Du coup, je savais que Lars Boven n'allait pas me rattraper, même si je le connaissait et qu'il avait réalisé d'excellents chronos au Tour du Pays de Vaud le week-end dernier.