Nans Peters : « Le Giro n’a pas tout changé »
Nans Peters continue sur sa lancée. Régulier depuis le début de saison, brillant sur les routes du Tour d’Italie, le sociétaire de la formation AG2R La Mondiale fait encore parler de lui ce week-end, à l’occasion de la Route d’Occitanie. Ce samedi, durant l’étape reine de l’épreuve, il a pris part à la grande échappée du jour, avant d’être repris dans l’ascension finale. DirectVelo a fait le point avec le coureur élu le plus combatif de la journée.
DirectVelo : Tu as passé une grosse journée à l’avant de la course !
Nans Peters : On est parti à une quinzaine dans le premier grimpeur. Ensuite, on s’est retrouvé dans une situation très bizarre car Stéphane Rossetto et Pierre Rolland sont ressortis à deux dans le deuxième GPM. Je savais que Rossetto allait être le moteur de cette échappée. Je me suis dit qu’il était en préparation du Championnat de France chrono et qu’il allait bourriner. Il valait donc mieux que l’on soit tous unis, ensemble. Alors j’y suis allé pour essayer de tuer leur initiative. Je voulais que tout rentre dans l’ordre. Je n’ai pas roulé avec eux. Mais ils ne voulaient pas que je reste là… Aucun des deux n’était content que je sois là. J’ai fini par me relever. J’ai gardé mon calme dans le groupe de contre, mais ça ne s’entendait pas du tout. L’ambiance était merdique. On a même failli se faire reprendre par le peloton lorsqu'il est revenu à 45 secondes.
Mais les coureurs d’Euskadi-Murias, présents à trois autour de leur leader Oscar Rodriguez, ont bien relancé ce groupe de contre !
C’était avant le pied du Port de Balès. Grâce à eux, on a repris jusqu’à deux minutes d’avance sur le peloton. Ensuite, on a bien résisté. J’ai ré-attaqué sur le sommet et on s’est retrouvé à quatre en tête (avec Oscar Rodriguez, Hubert Dupont, et Pavel Sivakov, lequel était revenu de l’arrière, NDLR). Dans la montée finale, nous n’étions plus que trois, mais nous étions tous cuits. Sauf peut-être Rodriguez, qui nous l’a fait peut-être un peu à l’envers, puisqu’il a ré-attaqué au pied (sourires). Je me suis fait reprendre dans l’ascension. Je n’en pouvais plus, après 170 bornes d’échappée. Malgré tout, ça restera une bonne journée. Globalement, on a bien couru collectivement. Nous étions deux devant avec Hubert (Dupont), alors que Tony (Gallopin) a couru avec les leaders. On jouait sur les deux tableaux.
« C’EST BIEN DE FINIR UN CYCLE DE CETTE FAÇON-CA »
Il ne devrait pas se passer grand-chose sur la dernière étape, ce dimanche. Que retiendras-tu de cette Route d’Occitanie ?
J’ai vu que j’avais bien récupéré du Giro où j’ai pris de la force. J’ai surcompensé depuis et je suis à nouveau en bonne condition. C’est bien de finir un cycle de cette façon-là. Je peux couper en étant encore en bonne forme, et pas complètement cramé.
Peut-on dire qu’il y aura un avant et un après Tour d’Italie pour toi, physiquement comme psychologiquement ?
Oui et non… Le Tour d’Italie a été marquant car j’ai gagné une étape et que j’ai porté le maillot blanc. Mais en début de saison, déjà, je marchais bien et je jouais la gagne, même si ça se voyait peut-être un petit peu moins. J’étais déjà devant dès le Laigueglia, puis au Tour du Haut-Var, etc. Le mois de mars avait été un peu plus compliqué car j’étais malade, mais j’avais bien remis en route par la suite. On peut dire que je suis régulier. Forcément, il y a eu un petit déclic sur le Giro, mais ça n’a pas tout changé non plus. J’avais déjà des certitudes. Je savais que j’avais passé un cap cet hiver.