Alan Boileau : « Un rêve de gosse »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

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Alan Boileau s'est fait peur. Alors qu'il était en tête de la troisième et dernière étape de la SportBreizh (Élite Nationale), le sociétaire du Team Pays de Dinan a failli crier victoire... au moment d'entendre le son de la cloche retentir. Le coureur de 19 ans a ensuite manqué de tout perdre suite au retour d'Alexis Renard (Côtes d'Amor-Marie Morin-Véranda Rideau) à 300 mètres de l'arrivée. Alan Boileau s'en est finalement bien sorti puisqu'il a réussi à devancer son compagnon d'échappé au sprint. Le Finistérien revient sur son succès avec DirectVelo

DirectVelo : Pour un Breton, que représente un succès à la SportBreizh ?
Alan Boileau : C'est ma plus belle victoire sur une course en ligne à ce niveau-là. Comme je suis Finistérien, la SportBreizh, c'est un rêve de gosse. Je n'y crois toujours pas. Je savais que j'avais des jambes, mais je ne me suis jamais dit que j'allais gagner, je me suis juste dit que j'allais essayer.

« JE N'Y CROIS TOUJOURS PAS »

Comment s'est passée ta journée ?

Ça a été une sacrée course d'attente. Je pensais qu'un coup pouvait partir en début de course, mais ça ne s'est pas fait. Chambéry a bien contrôlé. Sur les chemins, pareil, ça a cassé un peu, mais c'est rentré. Il y avait toujours Damien (Poisson) et Léo (Danès) devant. J'ai vu que ça rentrait petit à petit. Je me suis dit que quand il ne resterait que 30'', j'allais y aller. Comme je me sentais vraiment bien, j'ai essayé de faire le jump tout de suite. J'ai fait la bosse à fond et je suis rentré au pied de l'autre bosse, de l'autre côté du circuit.

Et tu as ensuite décidé de partir seul !
J'ai fait un tour avec eux. Comme ils avaient fait beaucoup de bornes devant, ça commençait à être dur pour eux. Je me suis dit que j'avais les bonnes jambes, donc je suis parti. À un tour de l'arrivée, j'étais dans l'euphorie. Je pensais que c'était l'arrivée. Je n'y croyais pas, je me sentais vraiment bien. Je pensais vraiment gagner. Quand j'ai vu qu'il restait encore un tour, j'étais dégoûté.

« TOUT BON POUR MOI »

Tu as tout de même réussi à retrouver ta concentration...
Oui ! Je suis reparti, mais les écarts étaient très faibles. À 300 mètres de l'arrivée, Alexis (Renard) est rentré sur moi. J'ai voulu jouer au bluff. Il allait plus vite que moi au sprint, en théorie. Sur un sprint court en bosse, je me suis dis que je pouvais l'avoir. Je l'ai laissé passer. J'ai réussi à le déborder dans le virage et j'y suis allé tout de suite. Le temps qu'il réagisse, c'était trop tard. Je pensais que j'allais prendre du champ au début et qu'il allait rentrer sur la fin. Finalement, il a coincé. C'était tout bon pour moi.

As-tu le sentiment d'avoir franchi un palier après tes très bons Championnats de France de la saison dernière ?
J'ai eu du mal à confirmer. D'ailleurs, je ne l'ai toujours pas encore vraiment fait, même si j'ai gagné un contre-la-montre au Circuit du Mené. Gagner une course en ligne, il n'y a rien de mieux pour moi. J'ai du mal à voir si j'ai passé un cap, mais ce week-end, c'est vraiment la première fois que j'ai senti que les jambes étaient là. Cette victoire me motive et va me faire prendre conscience que j'ai justement passé un cap. L'an dernier, même en forme, j'étais incapable de gagner.

Dans quel état d'esprit arrives-tu pour les Championnats de France ?
J'ai beaucoup couru, mais je n'ai pas trop préparé le chrono. J'ai quand même un peu bossé dessus. J'aimerais bien confirmer au Championnat de France du contre-la-montre. Je ne sais pas exactement ce que je vaux sur une distance longue. Ça ne me fait pas peur. Je suis même content que ça soit si long. J'espère que les sensations seront là. Si c'est le cas, il peut y avoir un résultat au bout. Un Top 10 serait bien. Et un Top 5, ça serait le rêve. Ils annoncent de la chaleur et généralement, ça me convient bien. Je n'ai pas encore reconnu le parcours. Je vais le faire mercredi. Je vais bien récupérer et essayer de bien bosser jusque-là.

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