Avant Alkmaar, Arnaud Démare voulait « faire des efforts »

Crédit photo Hugo Barthélemy - DirectVelo

Crédit photo Hugo Barthélemy - DirectVelo

La soixantième victoire professionnelle d’Arnaud Démare, ce mardi, sur les routes de la 4e étape du Tour de Wallonie, ne ressemble à aucune autre. Après avoir passé une grosse partie de la journée à l’avant, dans une échappée, le sprinteur de la Groupama-FDJ a tout juste eu le temps de reprendre sa place dans le paquet et de souffler quelques minutes avant de livrer bataille dans la dernière ligne droite. Le Picard s’impose finalement avec la manière (voir classements), alors qu’il n’avait pas eu l’occasion de véritablement jouer sa carte lors des trois premières journées de compétition (lire ici). En pleine préparation des prochains Championnats d’Europe, l’athlète de 27 ans est satisfait de ses sensations actuelles, comme il l’a expliqué auprès de DirectVelo.

DirectVelo : Voilà ta soixantième victoire en carrière !
Arnaud Démare : 60, c’est ça… On peut dire que ça commence à faire ! Hier (lundi), je m’étais pris les pieds de barrière dans le sprint et j’avais donc cassé les deux roues. Je suis content de gagner aujourd’hui (mardi). Je n’avais pas forcément prévu ça car j’étais parti devant, en échappée, pour travailler, car je n’imaginais pas du tout un sprint sur cette étape. C’était aussi l’occasion d’accumuler les efforts avant le prochain Championnat d’Europe.

« IL FALLAIT QUE JE M’ACCROCHE »

Tu n’as pas l’habitude de tenter des coups de loin...
Ce n’est pas mon style d’être devant. Cela dit, dans l’échappée, je me donnais sans me donner. Quand on n’avait qu’une minute d’avance, je savais que ça allait rentrer, et qu’il restait une soixantaine de coureurs dans le peloton. Lorsque c’est finalement revenu, j’ai pris le temps de récupérer quelques kilomètres. J’avais déjà passé les plus grosses difficultés. Je me suis dit qu’il fallait que je m’accroche encore, même si j’étais à la rupture. Je me suis replacé dans le dernier kilomètre pour faire le sprint. Quand un sprinteur sent la ligne d’arrivée pas loin, il lui reste toujours de l’énergie.

Comment as-tu géré ton final ?
A la bascule, à quatre kilomètres de l’arrivée, il y avait un fort vent de côté. C’était à la limite de la bordure, ça faisait mal à tout le monde. J’étais encore en quarantième position à ce moment-là… Ça s’est goupillé comme il le fallait. J’ai eu l’ouverture au kilomètre. Je me suis retrouvé dans la roue de Coquard aux 300 mètres et il a directement lancé le sprint. J’étais dans la roue puis je l’ai passé. Ensuite, c’était un mano-a-mano avec le coureur de la CCC (Szymon Sajnok, NDLR)

Que doit t’apporter cette participation au Tour de Wallonie pour la suite de la saison ?
Toutes les victoires font du bien. C’est une excellente course pour remettre en jambes. Il y a énormément de rythme et un gros niveau. On voit que les Belges ont fait beaucoup de kermesses au mois de juillet. Même si on s’entraîne fort à la maison, quand on voit le Tour de France à la télé, ça donne envie de courir…

« J’AVAIS QUAND MÊME UN PETIT PINCEMENT AU COEUR »

Justement, comment as-tu vécu ce Tour de France fort en émotions du côté de ta formation Groupama-FDJ ?
C’était un très beau Tour de France pour l’équipe. Mais forcément, on était déçu car Thibaut s’attendait à mieux. Il faut quand même voir les points positifs. Ils ont gagné une étape, contrairement à beaucoup d’équipes.

As-tu regretté, en ce mois de juillet, de ne pas avoir été de la fête ?
C’était un choix fait avec l’équipe dès le mois de décembre. Je voulais faire le Giro. Même si c’était mon choix, j’avais quand même un petit pincement au coeur au moment du départ à Bruxelles. Quand je voyais ces sprints très ouverts cette année sur le Tour, même si Caleb Ewan a gagné les trois derniers, ça faisait quelque chose. Je regardais ça en ayant quand même un peu les boules.

Suite à ce Tour de Wallonie, tu seras le leader de l'Équipe de France lors des Championnats d’Europe d’Alkmaar, aux Pays-Bas…
Le parcours est atypique. Il y aura beaucoup de virages. On ne va pas dire que ce sera comme une kermesse, mais sur un circuit de onze kilomètres, ça va être très nerveux. 



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