AC Bisontine : « La DN1 serait une juste récompense »
Pascal Orlandi et l'Amicale Cycliste Bisontine voient plus loin. À l'aube de la nouvelle réforme fédérale qui réorganisera la Division Nationale 1 (voir ici), le président du club doubiste entend postuler à l'élite. Il a détaillé son projet à DirectVelo.
DirectVelo : L'Amicale Cycliste Bisontine sera candidate à l'accession en DN1 en 2020 !
Pascal Orlandi : Nous souhaitons profiter de la réforme fédérale pour le faire. Il y a plus de dix ans que l'Amicale Cycliste Bisontine évolue en DN2. Sportivement, jusqu'à présent, nous n'avons pas pu postuler à la montée puisqu'elle était réservée aux trois premières équipes du classement de la Coupe de France DN2. Ce n'était pas forcément notre ambition. Nous n'avons jamais eu vocation à recruter des « mercenaires » afin de monter sportivement. De ce fait, cette nouvelle réforme est intéressante car elle concerne les clubs comme le notre. L'Amicale Cycliste Bisontine assure une formation chez les Cadets, chez les Juniors, le tout dans plusieurs disciplines, et se diversifie avec le sport adapté. Le club rentre dans la disposition du vélo pour tous et pas seulement du vélo pour les Élites. Si on ne tente pas de passer le pas, on loupera le bon wagon. Nous souhaitons également motiver l'ensemble du club par de tels projets.
« POURSUIVRE CE QUE JEAN DE GRIBALDY FAISAIT »
La formation sera-t-elle le cœur de votre projet ?
Nous avons une politique de formation de longue date. Par exemple, nous avons accueilli Romain Seigle alors que personne ne le connaissait. Il venait du VTT et les équipes de DN1 ne s'y intéressaient pas. On aime détecter les coureurs. On aime poursuivre ce que Jean De Gribaldy faisait : découvrir les talents. On souhaite trouver les potentiels et les amener au plus haut niveau. On croit fortement en la réussite de ce projet. Cela serait une juste récompense pour un club où de nombreux coureurs sont passés dans les rangs Cadets ou Juniors et qui évoluent maintenant chez les pros. Actuellement, les bons coureurs Juniors filent dans les DN1 une fois chez les Espoirs. Les DN2 ne les intéressent pas. Beaucoup de nos anciens jeunes sont partis et ont réussi dans d'autres structures, mais d’autres ont échoué car ils ont été dans des clubs avec une politique différente, qui ne leur convenait pas. Notre objectif est de conserver la même philosophie : former et apprendre aux jeunes. On est obligé de s'adapter : on ne veut pas toujours moisir en DN2 avec une Coupe de France qui n’intéresse pas vraiment les jeunes. On souhaite les sortir de leur routine et bien les encadrer. Je pense que l'on ne sera pas trop à trois équipes de DN1 dans notre région (avec le CC Etupes et le SCO Dijon, NDLR).
Quels seront vos objectifs sportifs ?
On n'aura pas les moyens des grosses cylindrées de DN1. On ne va pas dire que l'on va directement rivaliser avec eux, sinon cela serait prétentieux. Nous allons apprendre à courir auprès de ces équipes qui courent mieux que nous. Elles sont plus armées que nous, donc ça prendra du temps. Mais pourquoi pas parvenir à pouvoir les concurrencer dans trois ou quatre ans. Il faut apprendre. Nous aurons de très bons coureurs dans nos rangs en vue de la saison prochaine.
« LES COLLECTIVITÉS SONT PRÊTES À NOUS SUIVRE »
L'équipe aura-t-elle l'accent étranger en 2020 ?
On a des coureurs étrangers de talent qui nous écrivent car ils savent que notre travail est sérieux et que le club est un bon tremplin pour eux. Être en DN1 donne accès à d’autres épreuves que la DN2. On va rester dans les limites imposées par la fédération. Notre structure les accompagne. Nos deux Australiens (Mathew Ross et Harrison Bailey) seront encore là. Ce n'est pas qu'un choix sportif lorsque nous recrutons de coureurs étrangers : nous souhaitons avoir des coureurs capable de s'adapter et de vivre en société.
Qu'en est-il de l’aspect financier ?
À Besançon, l'Amicale Cycliste Bisontine dispose d'une bonne notoriété grâce à ses organisations et sa qualité de formation. Nous avons une bonne relation avec la ville, le département et la région. Je pense que l'accession en DN1 serait une juste récompense. Les collectivités sont prêtes à nous suivre. C'est assez rare dans le contexte actuel, mais le club s'implique dans les animations de la ville et effectue notamment des actions avec les jeunes des quartiers. Cet été, nous avons mis en place un parcours de cyclo-cross pour les jeunes pendant deux mois. Il existe une vraie relation de partenariat avec la ville et le club. Nous ne faisons pas que de recevoir des subventions : nous sommes aussi partenaires de la ville.
« NOTRE PROGRAMME SERA ENRICHI »
Le calendrier sera-t-il plus fourni en DN1 ?
Cela nous ouvrira les portes de certaines épreuves internationales en Classe 2 avec les pros. Notre programme sera enrichi. On ira en Belgique et en Italie pour former les coureurs. En plus, depuis cette saison, la Continental Groupama-FDJ est basée à Besançon. Cela peut également être un tremplin pour les jeunes qui viennent chez nous. Presque tous les dirigeants de l'équipe sont passés par l'Amicale Cycliste Bisontine. Cela permet d'échanger et de travailler ensemble.
Francis Mourey sera-t-il au cœur de ce projet ?
L'arrivée de Francis Mourey dans l'encadrement du club est en cours de projet. Cela devrait se concrétiser si la fédération valide notre accession en DN1, ce qui impliquerait de créer des emplois supplémentaires. Francis veut travailler avec nous sur la partie cyclo-cross, mais il souhaite également transmettre son expérience sur route et mettre le vélo en avant grâce à des animations. Francis Mourey pourra apprendre des choses à notre directeur sportif, Alexis Brodbeck, qui réalise déjà un très bon travail.