Jérémy Cabot : « Il n'y avait pas à tergiverser »
Et de quinze. Jérémy Cabot a décroché ce vendredi sa quinzième victoire de la saison sur le prologue de la Boucle de l'Artois (Coupe de France DN1, voir classement). Le coureur du SCO Dijon exprime sa satisfaction au micro de DirectVelo.
DirectVelo : Tu t'es offert ta quinzième victoire de l'année !
Jérémy Cabot : Je n'ai pas spécialement préparé ce chrono, mais c'était un objectif. Toutes les courses sont des objectifs, les chronos encore un peu plus, surtout sur une manche de Coupe de France. Je n'ai pas gagné en DN1 cette année encore. J'avais dit que c'était un gros objectif. J'ai gagné ce chrono-là, l'objectif est rempli. Je cours beaucoup en ce moment. J'ai bien repéré le prologue hier (jeudi), je l'ai reconnu encore avant l'étape. Le parcours était assez difficile et ça me correspondait assez bien. Il y avait deux bosses assez compliquées.
« J'AI PRÉFÉRÉ PARTIR TÔT »
Comment as-tu géré ton effort ?
Il fallait être dans le rythme tout de suite, mais ne pas trop en mettre et en garder quand même un peu pour le final. J'ai suivi les temps de mes coéquipiers à la fin. La plupart d'entre eux partaient plus vite ou dans les mêmes temps que moi. Ils sont peut-être partis un peu trop vite. En tout cas, ça veut dire que je suis parti assez prudemment. C'était prémédité. Le haut de la bosse ne basculait pas, je savais que c'était vraiment là où il fallait pouvoir en remettre. Si on partait vraiment à fond dans la bosse, on pouvait se coucher ensuite. C'est mon terrain favori quand il faut remettre du braquet et reprendre de la vitesse. J'ai fait le chrono que je voulais faire. Quand je suis revenu après l'arrivée jusqu'à mon camion, j'ai regardé les données de puissance réalisées. J'ai fait ce que je voulais, j'étais satisfait après mon chrono. J'ai donné 100 % de ce que j'avais.
Tu es parti parmi les premiers concurrents...
Je suis parti tôt car ils annonçaient un vent qui allait forcir dans l'après-midi. Au final, je ne suis pas sûr qu'il ait bougé. Dans le doute, j'ai préféré partir tôt. Il était de face dans la première partie. S'il avait forci, ça aurait été plus difficile. Les endroits techniques étaient secs malgré la pluie du matin. Plein de coureurs l'ont fait avec le vélo de route, mais pour moi, il n'y avait pas d'hésitation possible. Il fallait absolument prendre le vélo de chrono. Sur des bosses assez roulantes, avec un vélo de route, on ne gagne rien, mais on en perd sur les parties roulantes et descendantes. Il n'y avait pas débat pour moi.
« LA BOUCLE DE L'ARTOIS EST GÉNÉRALEMENT DÉBRIDÉE »
Dans quel état d'esprit étais-tu avant ce chrono après l'épisode des 4 Jours des As (lire ici) ?
C'était plus de la colère et de l'injustice que de la déception. On en a rediscuté avec les collègues lundi. Heureusement, quand on gagne beaucoup de courses, ça aide à surmonter ce genre de mésaventure. Je me suis très vite remis dedans. J'étais très motivé pour ce chrono. Il n'y avait pas à tergiverser. En outre, j'étais malade à la fin du week-end. J'avais une angine. Je ne savais pas trop comment j'allais être physiquement. Dès la reconnaissance, j'ai vu que les jambes étaient bonnes.
Tu as désormais le maillot de leader de la Boucle de l'Artois...
Ce samedi, il y aura deux demi-étapes. La Boucle de l'Artois est une course qui est souvent offensive. Ce n'est pas une course classique avec un échappée et où ça roule tranquille derrière. C'est quand même généralement débridé. Par ailleurs, c'est la finale de la Coupe de France. Il y a des équipes qui commencent à calculer pour le général. Ça ne va pas être simple. L'équipe sait faire, tous les week-ends ou presque, ils ont un maillot à défendre. Ils tiennent vraiment bien la route. Si on perd le maillot samedi matin, il reste des étapes pour aller le rechercher. On va prendre les étapes les unes après les autres.