Remco Evenepoel : « C'est comme une médaille d'or »

Crédit photo Corentin RICHARD - DirectVelo

Crédit photo Corentin RICHARD - DirectVelo

Remco Evenepoel n’est pas passé loin d’un nouvel exploit XXL. Déjà surprenant lauréat du Championnat d’Europe chrono, du Tour de Belgique et de la Clasica San Sebastian cette année, le coureur de 19 ans - qui sort tout juste des rangs Juniors - n’a été devancé que par le seul Rohan Dennis, ce mercredi, à l’occasion du Championnat du Monde contrel-a-montre Élites (voir classement). Le tout nouveau médaillé d’argent, habituel coureur de la Deceuninck-Quick Step, est revenu sur sa performance pour DirectVelo.

DirectVelo : Ces derniers mois, tu as souvent déclaré être surpris de tes performances. Est-ce encore le cas sur ce chrono ?
Remco Evenepoel : Bien sûr. Je savais que certains gars ici seraient très durs à battre et Rohan (Dennis) étaient l’un d’entre eux. Il me met plus d’une minute… Mais bon, cette médaille d’argent, c’est comme une médaille d’or pour moi. Je ne suis pas déçu du tout de ce résultat ! 

« L'ANNÉE PROCHAINE, JE SERAI PLUS FORT »

Quel était le principal challenge sur cet effort chronométré ?
Réussir à tenir le rythme, comme pour tout le monde, je pense. C’était l’un des plus longs chronos pour tout le monde ici. Je ne crois pas qu’il y ait beaucoup de chronos de cette longueur, hormis en chrono par équipes. La gestion était importante.

Tu as été devancé de 1’09” par Rohan Dennis ce mercredi. T’imagines-tu le battre à court ou à long terme ?
C’est un gars avec un grand coeur… Et une belle histoire. C’est un honneur d’être battu par un coureur comme lui. Il a été exceptionnel aujourd’hui. Mais l’année prochaine, le circuit sera plus dur. Je serai plus fort, je l’espère. Je vais travailler dur, mais lui aussi. On verra bien, mais il y a encore un an à passer d’ici là. Beaucoup de choses peuvent changer pour lui, pour moi et pour les autres coureurs.

Qu’attends-tu de la course en ligne de dimanche ?
Si j’étais prêt pour le chrono, alors je devrais l’être aussi pour la course en ligne. Mais Phil (Philippe Gilbert) et Greg (Van Avermaet) sont là, dans l’équipe… Je travaillerai pour eux. Phil était très fort à la Vuelta, et Greg au Canada. Ils seront dangereux pour toutes les autres équipes. Nous pourrons jouer beaucoup de cartes différentes sur cette course en ligne.

« LES DEUX GRANDS AXES DE MON ANNÉE 2020 »

Courras-tu encore après le Mondial sur route ?
Non. Je devais arrêter après le chrono mais vu mes dernières performances, on m’a mis aussi sur la course en ligne. Ensuite, j’arrêterai ma saison.

Projetons-nous déjà vers 2020. Après cette exceptionnelle saison 2019, que viseras-tu pour ta deuxième année chez les pros ?
J’ai gagné ma place pour les Jeux Olympiques chrono et ce sera mon objectif principal l’année prochaine. Et je viserai ensuite le Mondial chrono qui sera plus montagneux que celui de cette année, donc ça me conviendra mieux. Ce seront les deux grands axes de mon année 2020.

Depuis le début de la saison, tu attires toute l’attention des médias du monde entier. Comment le vis-tu ?
Disons que ça fait partie du boulot. Si tu as de bons résultats, ça devient de plus en plus sérieux pour les médias qui sont de plus en plus nombreux… Je sais qu’en début d’année, j’étais une grande attraction, avec ce challenge d’être en WorldTour en tant qu’Espoir 1. Mais j’ai montré au fur et à mesure que j’avais ma place dans ce peloton. Je n’aurais jamais imaginé faire tout ça, je suis super content. Je serai très motivé l’hiver prochain pour confirmer tout ça en 2020 avec les deux objectifs principaux que je viens d’évoquer.

« ON IRA SE MANGER UNE BONNE BARQUETTE DE FRITES BELGES »

L’an passé, tu écrasais la concurrence sur les Mondiaux Juniors d’Innsbruck, en Autriche. Qu’est-ce qui a changé, en un an ?
Beaucoup de choses ! J’ai déjà changé en tant qu’homme, mais on ne va pas forcément détailler cette partie-là (sourires). Surtout, j’ai évolué en tant que coureur, en gagnant déjà cinq fois chez les pros, notamment au Championnat d’Europe. Je progresse et je pense être sur la bonne voie pour la suite.

Les médias insistent toujours sur ton âge, 19 ans… As-tu la sensation de n’avoir que 19 ans, ou te sens-tu plus âgé que tu ne l’es véritablement ?
J’ai l’impression d’avoir 50 ans, après un chrono comme celui-là (rires). Plus sérieusement, j’ai l’âge que j’ai… J’ai plein de potes plus jeunes que moi, qui boivent de l’alcool, qui vont en soirée. Ce sont de vrais amis et ils respectent mon style de vie comme je respecte le leur.

Beaucoup de personnes se demandent comment tu supportes cette nouvelle pression, énorme autour de toi au quotidien ?
Pour la pression, ça va. Il faut faire la part des choses. Après la course de dimanche, on ira se manger une bonne barquette de frites belges. Belges hein, pas françaises (rires, référence au nom “french fries" à l’étranger, NDLR). Il faut savoir profiter, aussi !

 

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