Nicolas Prodhomme : « Un nouveau départ »
Nicolas Prodhomme s'apprête à changer d'environnement en 2020. Au terme de deux saisons sous les couleurs de Chambéry Cyclisme Formation, le Normand a décidé de rejoindre le VC Villefranche Beaujolais (voir ici). Lauréat de l'Orlen Nations Grand Prix, une manche de Coupe des Nations Espoirs, le coureur de 22 ans n'a toutefois pas réussi à décrocher un contrat professionnel. Loin de se résigner, il espère prochainement parvenir à ses fins. À l'aube d'un nouveau défi, il a fait le point avec DirectVelo.
DirectVelo : Pourquoi avoir décidé de rejoindre le VC Villefranche Beaujolais ?
Nicolas Prodhomme : J'étais en contact avec une équipe professionnelle, mais ça a traîné et ça m'a fermé les portes d'une autre équipe. J'étais également en contact avec Villefranche. C'était plus simple. Il y a une bonne ambiance et une belle équipe. Ce n'est pas si loin d'où ma copine habite. J'avais entendu parler en bien de ce club, notamment par l'intermédiaire de Nicolas Durand. C'est quelque chose qui a joué. Je suis ambitieux. Je vais changer de cadre. C'est un nouveau départ.
Beaucoup de choses vont changer pour toi !
Ce sera totalement différent. À Chambéry, on vivait ensemble. Toute l'équipe était logée dans les appartements du club. À Villefranche, ça va complètement changer. Le fonctionnement du club n'est pas celui d'un centre de formation. Il y aura également des différences d'âge entre les coureurs. Ce sera enrichissant. En tout cas, l'équipe va envoyer du lourd. Ils viennent de gagner la Coupe de France et l'effectif restera pratiquement le même.
« JE ME SUIS GRILLÉ »
Selon toi, pourquoi n'as-tu pas réussi à décrocher un contrat professionnel ?
Il y a plein de facteurs qui peuvent l'expliquer comme l'arrêt de Katusha-Alpecin. Il y avait donc plus de coureurs sur le marché. J'avais le même profil que Clément Champoussin. AG2R La Mondiale recherchait un néo-pro avec un profil de pur grimpeur. Malheureusement, je suis plutôt un coureur complet. J'ai également attendu la réponse d'une équipe pro et ça m'a grillé. J'aurais pu passer professionnel dans une autre formation, mais je l'ai fait attendre.
Cette saison, tous les autres lauréats d'une manche européenne de la Coupe des Nations sont passés professionnels...
C'est ce que je ne comprends pas et mon entourage non plus. Je pense que c'est vraiment dû à la situation actuelle et l'arrêt de Katusha-Alpecin. Étant donné que j'avais un maillot AG2R La Mondiale, beaucoup de personnes pensaient que j'allais y passer. Dans ces conditions, c'est à toi d'aller démarcher les équipes. Peut-être qu'elles se disent que si l'équipe WorldTour ne m'a pas fait signer, c'est qu'il y a une raison...
« PAS TROP VIEUX »
Dans quel état d'esprit vas-tu aborder la prochaine saison ?
Je ne suis plus Espoirs, mais je ne suis pas non plus à la retraite (sourire). Je vais être motivé, sinon je ne repartirais pas en DN1. Il y a une bonne ambiance au VC Villefranche. Je les connaissais déjà un peu. Là-bas, tout le monde est à fond. Il y a beaucoup de bénévoles. Ils viennent par plaisir. Ce n'est pas pareil qu'à Chambéry. Ça reste du vélo, mais c'est totalement différent.
Te sens-tu capable de franchir un nouveau cap ?
D'année en année, je passe des caps. Je pense que je ne suis pas trop vieux pour pouvoir en passer d'autres. Cette année, je n'avais pas tant de kilomètres que ça, au final. Je pense que ce n'est pas mon palmarès qui ne m'a pas fait passer, mais la conjoncture. Si ça trouve, je vais refaire la même saison et je passerai professionnel.
Quel bilan tires-tu de ta saison 2019 ?
Il y a cinq ans en arrière, quand je posais mes prises électriques, je ne pensais pas gagner une Coupe des Nations. Je suis vraiment content de ça. Après, en deuxième partie de saison, il me manquait quelque chose. Je ne sais pas ce que c'était. J'aurais espéré faire mieux à la fin, mais je ne pense pas avoir commis d'erreurs. J'avais un problème intestinal qui m'a gêné.