Steven Henry : « Un Championnat, c'est pour rapporter des maillots »
La troupe de l'endurance française s'en est retournée d'Apeldoorn avec les musettes bien remplies. Avec trois maillots étoilés et quatre médailles en tout, "le contrat est rempli", assure Steven Henry. Toutefois, l'avenir olympique de l'équipe de poursuite masculine est loin de s'éclaircir, comme le reconnaît l'entraîneur national qui revient sur le Championnat d'Europe pour DirectVelo.
DirectVelo : Que s'est-il passé pour l'équipe masculine de poursuite, au premier tour, face à la Pologne ?
Steven Henry : Nous étions partis dans l'objectif d'un temps inférieur à 3'53" mais nous avions un athlète un peu juste à cause d'un virus et dans les deux derniers tours et demi ça s'est un peu grippé. Il est mal retombé dans les roues et à ces allures, ça ne pardonne pas (1). La qualification pour les JO ne s'est pas arrangée mais nous restons mobilisés pour réaliser un gros temps dans les deux prochaines manches de Coupe du Monde, moins de 3'53".
Avec sa quatrième place, l'équipe féminine se rapproche de la qualification...
Avec les filles, on est plus dans le match. L'objectif était de terminer devant les Belges (classées 5e, NDLR), de jouer le Top 4 et de prendre de l'expérience avec trois poursuites dans le même tournoi. Nous espérions mieux en terme de temps (4'21") mais nous avons dû modidifier l'équipe à cause de maladies pendant la semaine. Les cinq filles ont tourné, elles avaient un bon niveau de performance. Les manches de Coupe du Monde devraient nous permettre de passer devant les Belges.
« CORENTIN EN FORME COMME JAMAIS »
Le nouveau plan de relais (deux relais par coureur, lire ici) a-t-il porté ses fruits ?
C'est concluant. On pourrait même allonger les relais des coureurs en forme pour permettre aux autres de récupérer plus longtemps dans les roues.
Corentin Ermenault a aussi explosé son record de France (lire ici)...
Corentin est en forme comme jamais. Nous étions partis sur un tableau de marche de 4'12"-4'13". Mais il est bien parti, il a bien maintenu son effort et il a aussi profité du point de mire du Polonais Szymon Krawczyk. Il s'est bien remobilisé après la poursuite par équipe et il revient au niveau international.
QUATRE CANDIDATS POUR L'AMERICAINE
Benjamin Thomas a été impressionnant à l'Omnium...
Il est très en jambes. La nouvelle programmation de l'Omnium en Coupe du Monde, avec les quatre épreuves en moins de trois heures, va l'avantager car la récupération est un de ses points forts. Benjamin s'adapte à toutes le situations de course. Il a répondu présent partout. Il est très solide, très fort.
Benjamin Thomas a retrouvé Morgan Kneisky à l'Américaine. Quel bilan tires-tu de la course ?
Chez les hommes, nous sommes en période de test. Ce ne sera pas la même équipe à Minsk, ni à Moscou. On constate que Morgan a trouvé un niveau de performance intéressant mais il y a encore quelques erreurs techniques et tactiques. C'est un retour satisfaisant. Pour courir avec Benjamin, il y a plusieurs candidats possibles : Morgan, Bryan Coquard, Donavan Grondin et Florian Maître. Corentin a été trop longtemps absent de la discipline pour avoir assez de pratique.
« CLARA AVAIT LE PODIUM DANS LES JAMBES »
Chez les filles, comment s'est comportée la paire Copponi-Le Net ?
C'est un essai concluant qui offre de belles perspectives, d'autant que Marie n'était pas à 100%. C'est une association jeune, la première fois c'était au Championnat d'Europe Espoirs en juillet. Mais nous allons faire un peu tourner car Clara sera sollicitée pour l'Omnium après ce qu'elle a démontré aux Europe. Elle avait le podium dans les jambes. Elle a été très active dans la course aux points et cela lui apporte de l'expérience.
Bryan Coquard a rapporté deux médailles à lui tout seul...
Il est arrivé fatigué. Avec lui, au bout de cinq-six tours de piste, je vois à sa tête s'il est bien ou pas. Après quelques jours, il n'avait plus la même tête. Il a fait une course aux points intelligente, sans s'affoler au début. Il a ciblé ses sprints. Il est aux 6 Jours de Londres et disputera le scratch et l'Américaine à Minsk.
Quel bilan général tires-tu de ce Championnat ?
Cela faisait longtemps que nous n'avions pas réussi de bons Championnats, depuis Berlin en 2017. Je n'oublie pas Coralie Demay, 4e en course aux points. On en avait besoin. Un Championnat, c'est fait pour rapporter des maillots et des médailles. Le contrat est rempli.
(1) Aux 3 km, l'équipe de France est passée en 2'55"176, mieux que les Suisses ou les Anglais qui ont tous les deux terminé en 3'52" et qui se sont qualifiés pour la petite finale.