Olivia Onesti vient de signer une grande performance qui en appellera peut-être bien d’autres dans les mois et les années à venir. Souvent au-dessus du lot dans sa catégorie d’âge dans l’Hexagone, que ce soit sur la route, en cyclo-cross ou en VTT, la résidente de Verneuil-sur-Vienne (Haute-Vienne) s’est révélée au niveau international ce dimanche en décrochant la médaille d’argent à l'occasion du Championnat d’Europe Juniors de cyclo-cross, en Italie (voir classement). De quoi lui donner des idées pour les prochains rendez-vous de la saison, dont le Championnat du Monde, qu'elle ne s'interdit plus de pouvoir remporter. Entretien.

DirectVelo : T’attendais-tu à réaliser une telle performance ?
Olivia Onesti : On ne peut jamais être sûre d’y arriver à l’avance mais c’était mon objectif. C’est ma première médaille au niveau international, ça fait vraiment plaisir. C’est différent des résultats que j’ai eu l’occasion d’obtenir jusqu’à présent. Surtout, c’est une médaille qui me motive encore plus pour la suite. Je sais que je suis capable de le refaire.

« C’EST UNE ERREUR QUI M’A COÛTÉ CHER »

Quels ont été les moments clefs de ta course ?
Je n’ai pas pris un super départ et je me suis retrouvée assez loin. Heureusement, j’ai réussi à remonter rapidement plusieurs places. Dans la fin du premier tour, nous nous sommes retrouvées à trois devant puisque j’étais accompagnée des deux Néerlandaises. J’avais beaucoup de mal dans les différents talus et je me suis fait piégée dans l’un d’eux. Je suis restée coincée de longues secondes dans cette boue épaisse. J’ai cafouillé. J’ai eu du mal à remonter sur mon vélo et une fois que c’était enfin le cas, elles étaient déjà parties au loin.

Penses-tu avoir perdu le titre sur cet incident ?
Ce qui est certain, c’est que c’est une erreur qui m’a coûté cher pour la suite. J’ai fait une belle fin de course. J’ai réussi à remonter puis déborder l’une des deux Néerlandaises mais l’autre était déjà trop loin. Je pense que le titre était possible, mais ce n’est pas certain. J’ai vraiment été en difficulté dans tous ces talus. J’y ai souvent perdu du temps alors qu’à l’inverse, je me sentais bien sur les parties à pied et sur les relances, lorsqu’il y avait moins de boue.

« POSSIBLE DE JOUER LE TITRE AU MONDIAL »

On imagine qu’il est difficile de garder son sang-froid lorsque l’on part à la faute dans les talus et que l’on sent la victoire nous échapper…
C’est vrai que c’est stressant. Pourtant, je ne suis pas du genre à stresser en course d’ordinaire. Lors de ma grosse faute sur cette fin de premier tour, je me suis dit de me ressaisir, qu’il fallait que je reparte vite. Mais quand tu es dans le feu de l’action, ce n’est pas simple. Ensuite, il ne me restait plus qu’à essayer de rattraper cette boulette.

Que peut changer cette médaille pour le reste de ta saison ?
Je n’avais jamais disputé une course comme celle-ci, de ce niveau, uniquement face aux Juniors. Je peux maintenant me situer par rapport aux meilleures de ma génération. Mes deux prochains objectifs seront le Championnat de France puis le Mondial. Je me dis qu’il est possible de jouer le titre même au Mondial. Cela dit, j’ai quand même conscience que ce sera dur. Il me reste encore beaucoup de travail, mais je sais après quoi courir. En attendant, ce Championnat d’Europe marquait la fin de mon premier cycle de l’hiver. Je vais couper une semaine avant de remettre en route pour la seconde partie de saison.