Quentin Grolleau : « C’est le destin »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Quentin Grolleau garde le sourire. Et relativise. Sa saison 2019 n’aura pourtant pas été des plus simples, et c’est un euphémisme de le dire. Victime de deux très lourdes chutes, en début puis en fin de saison, le Provençal a accumulé les gros pépins. Après avoir eu “le visage défiguré” après une chute à près de 80 km/h lors d’Annemasse-Bellegarde (lire ici), il a encore été victime d’une chute sérieuse lors du Championnat de France sur piste, alors qu’il était en lice pour une médaille à l’Omnium. “Je me suis rapidement remis de ma fracture au coude. C’était une bonne surprise, si l’on peut dire. En revanche, ma fracture à la main a mis beaucoup plus de temps à guérir car une articulation était touchée”, explique-t-il auprès de DirectVelo. Trois mois après cet incident sévère, Quentin Grolleau va beaucoup mieux. “Je ne ressens plus aucune douleur et j’ai repris l’entraînement”.

PROFESSEUR DES ÉCOLES

Meurtri dans sa chair, le coureur originaire d’Allauch (Bouches-du-Rhône) a également mal vécu psychologiquement ces périodes difficiles. “C’était dur. J’ai galéré toute l’année. Outre ces deux grosses chutes, j’ai aussi souvent été malade, tient-il à rappeler. Sur le coup, après ma dernière chute, j’étais vraiment abattu. Je venais tout juste de retrouver mon niveau. J’avais de gros espoirs pour le Championnat national sur piste mais aussi pour le Championnat de France sur route Espoirs qui arrivait quelques jours plus tard. Mais je n’ai même pas pu essayer…”. Dans ces conditions, il préfère relativiser et y voir un signe. “Je me dis que c’est le destin, que ça devait se passer comme ça. Il faut passer à autre chose”.

Pendant cette période sans vélo, le lauréat du Grand Prix de la Saint-Romain à la Motte (Toutes Catégories) en a profité pour se concentrer pleinement sur la fin de ses études, lui qui a débuté sa dernière année de Licence en STAPS. Pour cette troisième année post-bac, il a décidé de se spécialiser dans la filière de professeur des écoles. Ce qui entraîne un emploi du temps particulièrement chargé. “C’est énormément de boulot entre les mises en situation, les dossiers, les oraux… Il faut tenir le rythme. C’est exigeant mais c’est une superbe expérience”.

UN DÉBUT DE SAISON 2020 AMÉNAGÉ

Il sera ainsi très occupé par ses études jusqu’au mois de mai prochain. Conséquence directe : un calendrier sûrement allégé en début de saison 2020, toujours du côté de l’AVC Aix-en-Provence. “J’en ai parlé avec Jean-Michel (Bourgouin) et il comprend ma situation. Il va me laisser du temps”. Le plan : assurer la validation de son diplôme puis, à partir de l’été prochain, se donner deux ans pour tenter de percer dans le cyclisme. “Suivant comment ça se passe d’ici-là, si je vois que je ne peux vraiment pas percer, je repartirai sur un Masters et poursuivrai donc mes études”.

Quentin Grolleau dit avoir “les pieds sur terre” et conscience qu’il ne sera “sans doute jamais un grand champion”. Pas question non plus, a contrario, de quitter le monde du cyclisme sans avoir eu l’occasion de disputer une saison pleine. “J’aimerais au moins voir ce que je vaux vraiment, pour être fixé sur mes capacités. Comme me l’a dit Jean-Michel, pour l’instant je n’ai jamais exploité plus de 80% de mon potentiel. Ce serait dommage d’arrêter là-dessus”. En espérant être, cette fois-ci, épargné par les pépins physiques et les chutes.

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