Guillaume Annoye est ravi. Le manager de l’AS Bike Cross Team confie être “très satisfait” du comportement de son équipe pour sa première saison dans les sous-bois. Au-delà du titre de Champion de France d’Ugo Ananie, accompagné par la structure UCI, et des performances de Perrine Clauzel notamment, l’Alsacien veut surtout retenir “l’aventure humaine”. Il revient pour DirectVelo sur cette première année d’existence, et évoque la future saison.

DirectVelo : Quel bilan fais-tu de cette première saison ?
Guillaume Annoye : Si on reprend le projet de départ, l’idée était d’accompagner les jeunes et de durer dans le temps. Perrine Clauzel a lancé rapidement la machine. Elle a remporté les deux cyclo-cross de Vittel en C2, la manche de Coupe de France à la Mézière etc. Elle a mis la barre très haut d’entrée. Je ne m’attendais pas à tout ça. Je suis très satisfait du bilan général, avec 43 victoires dont trois manches de la Coupe de France, 25 sélections en Equipe de France, le titre de Champion de France Juniors d’Ugo Ananie, la 3e place de Perrine à Flamanville… Nous avons deux coureurs au Championnat du Monde. J’aurais signé de suite pour avoir ce bilan-là !

Comment as-tu vécu cette saison à titre personnel ?
Il y a beaucoup de sacrifices derrière tout ça. J’ai vendu ma voiture personnelle pour acheter un camion pour l’équipe. Tous nos bénévoles ont travaillé très dur. Je n’ai aucun regret. J’ai pleuré pendant vingt minutes après le titre d’Ugo. C’était un grand bonheur. Je vis ça à 100 %. Je ne suis pas dans le business. Ce sont des émotions très fortes. Je suis quelqu’un d’entier, qui ne triche pas. Il y a un investissement financier mais aussi humain. Mes enfants sont fiers de l’équipe, et c’est important pour moi. Au-delà des résultats sportifs, nous avons été très soutenus. Beaucoup de gens nous félicitent. L’image véhiculée est importante pour moi.

« AMÉLIORER DES PETITES CHOSES »

Comment imagines-tu la suite ?
Nous restons les pieds sur terre. Il faudra confirmer dès l’an prochain. On veut améliorer plusieurs choses, comme la logistique dans son ensemble. J’espère qu’on continuera sur cette dynamique. On veut poursuivre notre travail de formation auprès des jeunes. On veut continuer d’accompagner Ugo et Paul (Anchain), et aller le plus loin possible avec eux. Il faudra savoir les laisser partir ensuite. Nous avons un petit budget par rapport aux grosses équipes UCI. On est dans la peau d’un petit club de foot qui fait un beau parcours en Coupe de France.

A quoi va ressembler l’équipe l'an prochain ?
En Elites, on va conserver Lucas Deloison et Lucas Brondani. Ils ont fait de belles choses. Lucas Deloison a terminé 13e de la Coupe de France Elites, il participe ce dimanche à la Coupe du Monde à Hoogerheide. On accompagnera Ugo et Valentin (Remondet), qui a bien progressé, chez les Espoirs. En Juniors, on aura toujours Paul et nous sommes en contact avec un autre coureur. On va recruter deux Féminines, qui seront aux côtés de Perrine. On veut qu’elles se frottent au haut-niveau, qu’elles gravissent les échelons avec nous. Par ailleurs, nous aimerions avoir un coureur Élite qui peut être dans le Top 5 français. Nous avons des demandes. On a bien conscience qu’il ne faut pas courir tous les lièvres à la fois. On ne veut pas tout miser sur un coureur. Maintenant, il faut durer. Nous avons les finances assurées pour cinq ans, et c’est une bonne chose.

Après cette première année, quel regard portes-tu sur le cyclo-cross français ?
Je suis ravi de voir que Scott-Creuse Oxygène Guéret va monter une équipe UCI la saison prochaine. Il faut travailler main dans la main. J’ai le sentiment  que nous sommes à un tournant. Il y a encore des choses à améliorer notamment côté logistique. Nous avons remonté des choses à la FFC. Je pense notamment aux emplacements pour les équipes sur les rendez-vous nationaux. Il y a deux courses, celle du parking et celle du coureur… Mais on sent une prise de conscience de la part de la FFC pour améliorer ces choses-là, et je les remercie. Tout cela est important pour l’image de nos équipes.