Nouveau cycle pour le VC Rouen 76

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

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Le VC Rouen 76 est à l’aube d’un nouveau cycle. Cet hiver, la formation normande a perdu plusieurs de ses cartes maîtresses et doit composer, en 2020, avec un effectif considérablement remanié. Pour pallier les départs, Jean-Philippe Yon et Pascal Carlot ont décidé de faire place à la jeunesse. “On a perdu tous nos leaders : Matis Louvel et Jordan Levasseur qui sont passés chez les pros et Dylan Kowalski qui nous a quittés. On aurait préféré que Dylan reste avec nous, mais il avait besoin de voir autre chose. Le point positif, c’est que l’on est fier d’avoir envoyé trois coureurs chez les professionnels avec Maximilien Picoux. C’est notre vocation d’essayer de former des coureurs pour aller chez les pros”, explique Jean-Philippe Yon à DirectVelo.

Pour le VC Rouen 76, la priorité sera très clairement donnée à la formation. Au sein de l'effectif normand, seuls Jean-Lou Watrelot et Dylan Guinet ne figurent plus dans les rangs Espoirs pour la première année. Forts de leur expérience, ces deux coureurs auront pour rôle de transmettre au côté des plus jeunes. “Tout s’est fait tardivement pour la perte des leaders. Fin août, notre recrutement en ce qui concerne les jeunes était terminé. Il fallait donc attendre l’éventuel passage de certains chez les pros. Une fois que cela s’est fait, début octobre, il n’y avait plus l’opportunité d’avoir des coureurs confirmés libres. On avait déjà quatorze coureurs donc nous n’avons pas eu la volonté de faire monter les enchères au risque de mettre en péril le club”, souligne Jean-Philippe Yon qui estime qu’il “manque juste un ou deux coureurs confirmés”.

« DES POSSIBILITÉS POUR TOUS »

Avec sa jeune garde, le technicien normand veut voir sur le long terme. “L’objectif sera de travailler sur l’avenir. On a une moyenne d’âge de moins de vingt ans. Dans le groupe, quelques coureurs ont de sacrées qualités. Ça sera à eux de travailler pour éclore au plus haut niveau et de confirmer leur potentiel”. Parmi les coureurs dont il attend le plus, Jean-Philippe Yon cite Enzo Anti. “Il est à sa quatrième année chez les Espoirs. Ça doit être son année. Il a montré beaucoup de choses intéressantes en fin d’année 2019. Il a passé un palier dès le stage en Espagne et doit s’affirmer. Il a les moyens d’aller chez les professionnels”. Nouvelle recrue du club de Seine-Maritime, Dylan Guinet figurera également parmi les hommes clefs. “Il a d’énormes qualités et un peu le style de Dylan Kowalski. Il est apte à passer chez les pros si sa santé va bien”. Enfin, le directeur sportif du VC Rouen 76 attendra également beaucoup de Baptiste Gourguechon, autre renfort de l’hiver. "Il travaille bien, il va vite au sprint et passe bien les bosses. On va essayer de le faire passer en deux ans”.

En 2020, Jean-Philippe Yon estime que le fait de ne pas avoir conservé ses anciens leaders peut s’avérer être un mal pour un bien. Au sein de son nouvel effectif, il espère parvenir à créer une émulation collective. “Il y aura des possibilités pour tous de s’affirmer dans l’équipe. Il faut que la relation soit bonne entre les coureurs et l’encadrement qui a pas mal d’expérience”. En course, les coureurs les plus chevronnés auront pour rôle de chapeauter le tout. “Jean-Lou (Watrelot) et Enzo (Anti) sont chez nous depuis longtemps. Ils connaissent notre philosophie tactique. Ils devront être capables de prendre leurs responsabilités”.

« INCOMPRÉHENSIBLE »

Pour l’exercice 2020, le VC Rouen 76 disposera d’un “très joli calendrier allegé entre les gros événements” pour ne pas excessivement user les organismes. Les Normands se testeront notamment sur les "grosses épreuves" comme le Grand Prix de Lillers, le Tour de Normandie, le Tour du Loir-et-Cher, le Grand Prix de la Somme, l’Essor Breton, le Tour de la Manche, Paris-Roubaix Espoirs, le Tour du Loiret, le Tour de Loire Atlantique, la Ronde de l’Oise ou encore la SportBreizh. Cette année, les épreuves de Classe 2 constitueront leur fil rouge, sans que la nouvelle Coupe de France ne soit considérée comme un objectif majeur. “Ce sera compliqué d’y voir clair et d’établir une hiérarchie avec cette formule. Les manches ne sont pas forcément bien placées : il y en a deux sur quatre qui sont en mai, le mois le plus chargé de l’année où les équipes sont submergées de courses par étapes. C’est incompréhensible”, peste Jean-Philippe Yon pour qui l’ambition première de son équipe sera de “bien figurer sur l’ensemble des courses, faire évoluer le groupe et donner un avenir chez les pros à deux ou trois coureurs”.

Pour le directeur sportif normand, la Coupe de France a perdu son ADN. “Comme il n’y a plus de montées et de descentes, il n’y a pas d’enjeu. C’est rédhibitoire pour les équipes et leur progression. Je ne vois pas comment il sera possible de se surpasser pour cette épreuve. Ça ne va pas refléter le vrai niveau des équipes qui vont pouvoir se laisser vivre”. De même, il estime que les quatre manches seront insuffisantes. “Une équipe a toujours des périodes de forme et de méforme. L’équipe qui va se louper sur une manche ne pourra pas se rattraper. J’aurais préféré que les épreuves soient plus espacées et qu’il y ait plus de temps pour préparer le contre-la-montre par équipes”. Jean-Philippe Yon l’assure : la Coupe de France sera reléguée à degré d’importance moindre. “Si une manche de l’épreuve était tombée en face du Tour de Normandie, ma meilleure équipe aurait été au Tour de Normandie”. En 2020, ses priorités semblent déjà clairement établies.

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