Herman Terryn : « La sélection sera plus facile pour les filles »

Crédit photo Fédération française de cyclisme

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Les sprinters français ont conclu le Championnat du Monde sur piste, comme ils l'avaient commencé, par une journée sans médaille. Le bilan de Berlin 2020 est de deux médailles, grâce au kilomètre, de Quentin Lafargue et Michaël D'Almeida. Dimanche, Mathilde Gros a dû se contenter de la petite finale du keirin. De leur côté Sébastien Vigier et Quentin Caleyron n'ont pas dépassé les 1/8e de finale de la vitesse individuelle.

« DES QUESTIONS SUR LA PLACE QU'ON DONNE À LA VITESSE PAR ÉQUIPES »

Peut-on parler de spirale négative à partir de la 4e place de la vitesse par équipes le mercredi ? "Commencer par une médaille, ça soulage. Nous mettons beaucoup l'accent sur cette VPE et ça nous fait nous poser des questions sur la place qu'on donne à cette discipline, s'interroge Herman Terryn auprès de DirectVeloEst-ce qu'ils n'ont pas du mal à mettre en route pour la suite ? Mais si nous avons une médaille à Tokyo en vitesse par équipes, on ne dira pas qu'on s'est trop concentré dessus.  Les coureurs nous suivent dans cet élan, ils partagent ce choix car c'est notre plus grosse chance de médaille".

Le chronomètre est aussi un bon baromètre du niveau des sprinters tricolores dans le concert international. "En vitesse par équipes, sur le 500 mètres, il y a des temps de passage intéressants. On retire des choses positives", estime l'entraîneur national. Mais il prévient, "la vitesse par équipes doit aller plus vite" et donc mieux finir le dernier tour à Tokyo qu'à Berlin.

Herman Terryn attendait mieux de Sébastien Vigier sur le 200 mètres lancé (9"595). "À l'entraînement, il était meilleur que ça mais il avait aussi plus de fraîcheur. Le jour de la vitesse, il y avait un peu la fatigue de la vitesse par équipes et du keirin mais ce n'est pas une excuse. D'autres ont fait les mêmes courses et ils font 1 et 2". Le coureur de l'US Créteil a été sorti par une vieille connaissance, Jair Tjon En Fa, en 1/16e de finale. "Le premier tour, c'est toujours compliqué pour lui".

Pour son deuxième Championnat du Monde, Quentin Caleyron a, lui, battu son record (lire ici). "Il l'améliore largement. Il progresse sur le plan tactique mais ça demande plus de matchs à haut niveau", constate le technicien. Les "borneurs" ont eux aussi battu leur record mais ça n'a pas suffi. "Quentin (Lafargue) fait les deux meilleurs chronos de sa carrière, dont le meilleur temps du tournoi, mais en qualification. Michaël et lui sont sur le podium, c'est la preuve qu'ils sont là physiquement", poursuit-il. "On a vu de belles choses chez nos athlètes, mais le niveau est dense et il manque le petit truc qui fait qu'on va au bout".

« UN ÉNORME POTENTIEL MAIS NOUS NE SOMMES PAS LES SEULS »

Avant le tournoi de keirin féminin, l'entraîneur de Mathilde Gros attendait de la Championne d'Europe "qu'elle fasse jouer sa petite expérience". Au final, elle échoue en demi-finale et doit se contenter de la petite finale (9e). "Dans les moments cruciaux, elle ne prend pas les bonnes décisions. Elle temporise trop et a du mal à lancer le braquet. Un moment, elle a perdu cette confiance qui lui permettait de lancer la course à 2 tours", analyse-t-il.

La sprinteuse retient de ses deux compétitions "des bonnes choses au 200 mètres" et aussi qu'elle fait partie des adversaires dont on se méfie. "Quand Laurine van Riessen me bat, elle lève le bras car elle est super contente de m'avoir battue". Dans l'optique de Tokyo, l'entraîneur national ne se cache pas. "Je suis le premier à savoir que ça sera compliqué pour les Jeux même si elle a fait des performances en début d'olympiade. Elle n'est pas favorite. Il faut travailler son explosivité. Pour l'expérience, il n'y a plus de grande compétition d'ici Tokyo. Il reste la vidéo mais il ne faut pas reproduire les erreurs". Les performances d'Emma Hinze, de deux ans son aînée, Championne du Monde de vitesse par équipes, de vitesse individuelle et de keirin, la stimulent. "C'était son jour, son Championnat, et pas le mien, mais la roue tourne et ça me motive à aller la chercher", assure-t-elle, déterminée.

Herman Terryn pense que les meilleures chances de médailles à Tokyo reposent sur la vitesse par équipes et le keirin. "On a un énorme potentiel mais nous ne sommes pas les seuls". L'entraîneur national est sûr d'une chose : "La sélection ne va pas être facile chez les hommes. Elle sera plus facile pour les filles".

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