Marine Strappazzon, sans course ni élève

Crédit photo Christophe Dague - DirectVelo

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Alors qu’elle devait lancer sa saison dans les semaines à venir, Marine Strappazzon subit comme l’ensemble du peloton les annulations de courses en raison de l’épidémie de coronavirus. “D’abord on est déçu, mais rapidement on s’aperçoit de la situation et c’est la santé avant tout. On accepte de laisser le vélo de côté et on se protège en respectant les règles”, reconnait-elle. Victime d’une tendinite durant la saison de cyclo-cross, la sociétaire de St-Michel-Auber 93 relativise sur sa situation. “C’est plus compliqué pour les pros dont c’est le métier. On verra avec les directives qui arrivent, mais moi je continuais de rouler jusqu’à présent, ce sera sans doute compromis par la suite".

Marine Strappazzon doit surtout s’adapter pour son métier de professeur d’EPS en lycée, à Paris. "Les projets tombent à l’eau, on devait aller au ski, c’est évidemment annulé. C’est bizarre de ne plus voir les élèves, mais on va continuer à proposer des exercices en vidéo. Pour l’athlétisme et la musculation, c’est possible de proposer des activités intérieures. Faire du sport c’est une bonne chose dans ces périodes, mais on verra les dégâts à la rentrée", tente de plaisanter la Haute-Savoyarde, qui reconnaît que sa matière n’est pas la plus embêtante en vue des examens. Et constate l’originalité de la situation. “On se croirait dans un film, tout le monde est dans le flou. Moi je peux travailler par internet, mais mes parents tiennent un magasin de sport et sont obligés de fermer".

« JE PEUX PÉTER UN PLOMB »

Sur le plan personnel, Marine Strappazzon reconnaît que la vie sans vélo peut être difficile. "M’enlever ma passion, je peux péter un plomb et être insupportable”. Mais rappelle néanmoins la nécessité des mesures prises. Pas de comparaison possible avec son métier, qui sont pour elle deux choses différentes. “C’est deux points qui coupent de la réalité. On s’habitue au train de vie boulot puis vélo, puis du jour au lendemain on ne peut plus rien faire”. Une situation qu’elle avait néanmoins déjà un peu connu au moment de sa fracture du bassin le printemps dernier. “J’étais restée un mois et demi au repos, et j’ai trouvé de quoi m’occuper. Donc là c’est pareil, il faut laisser le temps faire son œuvre”.

Et la sociétaire de St-Michel-Auber 93 a déjà quelques idées pour passer le temps. "On va se concentrer sur les activités intérieures. En sport, du home-trainer et renforcement musculaire. Puis dans le cadre de mon métier, préparer des projets pour les élèves. Sinon je me suis mise au string art, donc c’est l’opportunité de développer sa créativité et être avec la famille”. Si elle était prête à attaquer sa saison, Marine Strappazzon va devoir suivre ses homologues : s’armer de patience.

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