Marlon Gaillard : « Aucune raison de cogiter »

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Marlon Gaillard ne veut surtout pas se prendre la tête et encore moins tirer de conclusions hâtives. Après un début de saison intense et difficile pour ses premiers pas en tant que coureur professionnel chez Total Direct Energie, le coureur de 23 ans attend tranquillement la fin de l’épidémie de coronavirus pour retrouver la compétition et continuer de prendre ses repères au plus haut niveau mondial. En difficulté sur les courses de février mais également stoppé en pleine période d’apprentissage, le garçon a conscience de manquer encore de caisse, mais peut compter sur le soutien du staff de la ProTeam vendéenne. Entretien.

DirectVelo : Comment vis-tu le confinement actuel ?
Marlon Gaillard : Pendant les deux premières semaines de confinement, j’ai fait beaucoup de course à pied et très peu de home-trainer. Je ne voulais pas enchaîner trop tôt les séances de home-trainer pour éviter de vite me lasser mais cette semaine, je m'y suis remis plus sérieusement. Pour le reste, je prends mon mal en patience comme tout le monde. Je passe le temps.

Lors des premières courses de la saison, as-tu déjà trouvé certaines réponses aux questions que tu pouvais te poser durant la trêve hivernale ?
Je n’ai fait que quatre courses, j’ai besoin de temps. Forcément, il y a un bon palier à franchir entre les amateurs et les professionnels. J’ai pris une petite claque, j’ai vu que ça roulait bien plus vite. Je sais que je dois encore progresser dans tous les domaines, il n’y a pas de secret.

Est-ce inquiétant pour la suite ?
Le staff se montre assez rassurant malgré tout. Ils ne me mettent pas au fond du seau et savent que ça viendra avec le temps. Il faut passer par là. J’ai même envie de dire que ça fait du bien et ça me montre le niveau que je dois atteindre pour espérer performer. Je ne peux pas juger sur quatre courses non plus… De toute façon, le tout début de saison n’est généralement pas une période qui me convient bien et le niveau était particulièrement élevé sur ces courses cette année. Alors ça faisait sans doute beaucoup.

« J'ESPÈRE NE PAS FAIRE DE HOME-TRAINER PENDANT TROIS MOIS »

Durant cette longue période de confinement, tu pourrais avoir le temps de cogiter et de repenser à ces fameuses “claques” prises en début de saison…
Je n’ai aucune raison de cogiter. Je ne me refais pas les courses. Franchement, je ne me faisais pas d’illusions sur le fait de marcher en début de saison. Je savais que je n’allais pas directement faire ce que je voulais chez les pros. Si c’était aussi simple pour un néo-pro, ça se saurait. Je ne suis pas du tout frustré de ces premières courses. Je dois me faire la caisse.

L’arrêt soudain des courses pour une durée indéterminée t’a stoppé dans ton apprentissage !
Forcément, c’est embêtant d’avoir un coup d’arrêt comme celui-là pour mes débuts chez les pros. Je ne pourrai pas commencer avec une saison complète. Mais il y a pire dans le peloton. Je pense notamment à tous ceux qui espèrent passer pro l’année prochaine. Je ne sais pas comment ça va se passer pour eux. Je me demande aussi s’il y aura des stagiaires dans les équipes cet été…. Beaucoup de choses étranges risquent encore de se passer dans les semaines et les mois à venir. J’essaie de rester calme et d’analyser ça avec un minimum de recul.

Comment imagines-tu la suite de la saison ?
C’est dur se de prononcer, forcément. Il faut s’armer de patience mais j’espère ne pas faire de home-trainer pendant trois mois (sourires). D’un autre côté, il est aussi difficile d’envisager prolonger la saison dans le temps. Courir en novembre, ce serait un peu la merde. Dans certaines régions, la météo commence à être bien compliquée à cette période-là. De toute façon, une fois à cette période de l’année, on a envie de débrancher et de se focaliser sur la saison suivante, même si ce sera spécial cette année. Je n’arrive vraiment pas à imaginer ce que ça pourrait donner.

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Marlon GAILLARD