Greta Richioud peut désormais voir l’avenir avec plus de quiétude, et de certitudes. Plusieurs changements attendus et espérés sont intervenus dans la vie de l'Ardéchoise ces derniers mois. Tout d’abord d’un point de vue professionnel. La jeune femme a en effet intégré la police nationale en novembre dernier, avec le statut de sportive de haut-niveau. Ainsi, elle ne travaille pour l’instant que quelques heures par mois, en plus de son activité de cycliste. “Vu qu'en ce moment il n'y a pas de courses, j'en profite pour accumuler les jours au travail. Je bosse environ huit jours par mois, contre moitié moins habituellement”, précise-t-elle auprès de DirectVelo. Adjointe de sécurité, elle travaille actuellement principalement en bureau - épidémie de coronavirus oblige - mais devrait également effectuer différents déplacements à l’avenir. “Par exemple, il y a une équipe qui se déplace au Tour de France, sur le village départ etc”.

NOUVELLE ÉQUIPE, NOUVEAU STATUT ET NOUVELLES GARANTIES

Heureuse de cette situation, elle concilie donc désormais deux activités. “Cela me permet de continuer mon activité cycliste plus sereinement, grâce à mon travail et à mon salaire en parallèle. C'était devenu très important, voire primordial pour moi. Si je n'avais pas eu cette opportunité, j'aurais sûrement arrêté ma carrière cycliste. J'avais besoin d'une indépendance financière. J'ai 23 ans, je me devais de trouver une solution. Je suis ravie et beaucoup plus sereine maintenant, d'autant que ça me permet de préparer ma reconversion”. Car à terme, elle compte également passer de nouveaux concours, pour devenir gardienne de la paix, par exemple, ou plus généralement pour monter en grade. “J'ai des perspectives de carrière intéressantes”, se réjouit-elle.

Dans le même temps, elle poursuit donc le cyclisme à haut-niveau, et la néo-policière ne sera pas embêtée par son travail en fin d’année. “J'ai un nombre de jours à faire dans l'année et je les pose plus ou moins quand je veux. En mars, par exemple, je n'ai pas bossé une seule journée. Cet été, je m'adapterai au calendrier cycliste, mais il est certain que le travail ne m'handicapera pas”. D’un point de vue sportif aussi, Greta Richioud a connu un changement d’importance l’hiver dernier. Après cinq saisons du côté de la formation FDJ-Nouvelle Aquitaine-Futuroscope, elle a rejoint la structure norvégienne Hitec Products. “On avait bien fait de commencer la saison très tôt car sinon, on n'aurait pas pu courir du tout (sourire). J'ai été bien intégrée dans l'équipe, avec la bonne surprise d'être propulsée directement co-leader. Je suis ravie d'avoir ce statut. On m'a tout de suite fait confiance, dès la course de reprise à Dubaï. On m'a donné les cartes en main. Quand le manager m'a appelée pour m'annoncer mon rôle dans l'équipe, ça m'a fait plaisir mais ça m'a aussi mis un coup de pression, forcément. Mais c'est bien, c'est ce que je recherchais dans ce nouveau défi. J'aspirais à ces nouvelles responsabilités”.

VERS UNE REPRISE SUR LA COURSE BY LE TOUR

Autre changement d’importance, celui d’entraîneur, puisque Greta Richioud est désormais épaulée par Camille Chancrin. “Sur le coup, avoir des responsabilités ça fait peur mais c'est surtout l'occasion d'avoir de nouveaux objectifs et de me fixer de nouvelles perspectives. Je suis encore plus motivée qu'avant à l'entraînement. J'arrive sur les courses avec la hargne et je me sens capable de faire des résultats”.

Greta Richioud a désormais hâte de retrouver la compétition. Initialement, elle devait reprendre au Tour de Norvège, annulé depuis (lire ici). “Du coup, je risque de devoir attendre la Course by le Tour pour reprendre la compétition. J'ai encore un peu de temps devant moi... C'est comme ça, il faudra faire avec. Si on peut reprendre la saison, ce sera toujours ça de pris malgré tout. Et puis, il y aura de quoi faire plus tard dans la saison, avec notamment toutes les Classiques du mois d'octobre. Ce serait quand même chouette. Il n'y a plus qu'à attendre, et espérer”.