Nicolas Prodhomme : « Il a mis un braquet monstrueux »
Nicolas Prodhomme a eu le temps de s’imaginer vainqueur à Valmeinier. Le coureur du VC Villefranche Beaujolais aura été l’un des grands animateurs de la courte 3e étape du Tour de Savoie Mont-Blanc, disputée ce jeudi sur 37 kilomètres entre Saint-Michel-de-Maurienne et la station mauriennaise. “L'an passé, on avait monté le col de Beau Plan dans l'autre sens et encore plus rapidement. On avait basculé à quinze, rappelle le Normand à DirectVelo. Je pensais qu'aujourd'hui (jeudi), ça allait monter encore plus fort. Je voulais mettre mon attaque dans le col de Beaune mais quand j'ai vu que ça temporisait et qu'il y avait les graviers dans la descente, je ne l'ai pas fait”.
Il a attendu les premières pentes du col du Télégraphe pour suivre un coup. Le coureur de 23 ans a ainsi ouvert la route quelques kilomètres avec Roland Thalmann (Team Vorarlberg Santic), Stefan Bennett (Team Pro Immo Nicolas Roux) et Matthias Reutimann (Swiss Racing Academy). “On s'est bien organisé mais nous avons été repris”. Peu après la jonction, il a choisi de repartir. Seul cette fois-ci. ”J'ai géré mon effort comme un contre-la-montre en côte".
« IL AVAIT UNE FORCE INCROYABLE »
Le groupe des favoris n’a en effet pas réagi. Et l’ancien vainqueur de l’Orlen Nations GP a compté jusqu’à 30’’ d’avance. De quoi croire à un succès. "C'est vrai que j'y ai beaucoup cru quand on m'a annoncé mon avance. J'étais fou, je descendais les dents”. Mais derrière, Pierre Rolland en a décidé autrement. Le coureur de B&B Hôtels-Vital Concept est passé à l’action à environ trois kilomètres de l’arrivée. “Quand on m'a dit que Pierre Rolland était à 16 secondes... Il est revenu à une vitesse... J'ai demandé un relais car je ne voulais pas le ramener jusqu'à la fin. Je savais que j'avais une petite pointe de vitesse et que c'était peut-être jouable pour la victoire”.
Mais l’ancien vainqueur de l’Alpe d’Huez a accéléré le rythme et n’a laissé aucune chance au futur stagiaire de Cofidis alors qu’il restait moins de deux kilomètres. “Il s’est mis en danseuse alors que j’étais à un mètre de sa roue. Il a descendu les dents et il a mis un braquet monstrueux. Je n'ai pas pu le suivre, reconnaît celui qui a terminé 2e à 24’’ du nouveau maillot jaune (voir classement). "C'est un peu normal, il a plusieurs Tour de France à son compteur. Il avait une force incroyable”. Nicolas Prodhomme n’a aucun regret. “Je pensais vraiment gagner, mais faire 2e derrière Pierre Rolland, ce n'est pas n'importe quoi. J'ai tout mis”.