Le frère de Nans Peters a eu chaud

Crédit photo Pauline Ballet - ASO

Crédit photo Pauline Ballet - ASO

La victoire d’un Français sur les routes du Tour de France a toujours une valeur particulière pour le grand public. Mais pour la famille du coureur, les émotions sont décuplées. Vainqueur ce samedi à Loudenvielle, Nans Peters a illuminé la journée de son frère, Léo, directeur sportif au Chambéry Cyclisme Formation. "On est en stage dans le Jura avec une partie de l’équipe de la Ronde de l’Isard. On rentrait de l’entraînement. Comme le Tour passait au Port de Balès et qu’il sera au programme de la Ronde, on a allumé exprès pour repérer la montée et la descente. Et puis on a pris une leçon de vélo dans la descente", plaisante-t-il.

« JE TRANSPIRE, J’AI CHAUD »

Mais Léo Peters n'a pas attendu pour suivre l’après-midi de son frère à l’avant. "On était en voiture, j’ai dit au mécano « il y a deux AG2R, Benoît (Cosnefroy) va surement faire les points », mais jamais je n'aurais pensé à une victoire". Car le deuxième Terre et Ciel est bien Nans Peters, déjà vainqueur à Anterselva sur les routes du Giro. "Plus ça avançait, plus je me disais « putain, il va gagner »", lâche le directeur sportif de 31 ans. Sa présence à l’avant ne l’a pas surpris. "Je savais qu’il était désigné pour prendre l’échappée. Il aime ces étapes où l’échappée a de fortes chances d’aller au bout". Et puis il y a eu le duel avec Ilnur Zakarin, qui a fait monter les pulsations du côté du Jura.

Le duel entre le Français et le Russe fait rage dès le Port de Balès. Les deux rivaux basculent ensemble… jusqu’à cette descente décisive pour Nans Peters. "Je savais que Zakarin descendait mal, à l’inverse de Nans, analyse Léo. De plus, je n’ai pas spécialement peur des descentes dans la voiture, en course. Mais quand c’est à la télé, j’appréhende". Lancé à sa poursuite, le coureur de la CCC opère la remontée dans Peyresourde, sans jamais retrouver la roue de l’homme de tête. "Au moment de la dernière publicité, j’ai dit aux coureurs, « je transpire, j’ai chaud », rigole-t-il. C’était bon, une fois qu’il avait basculé avec un matelas".

« UN MEC DANGEREUX »

Une fois les derniers mètres atteints, Léo Peters "ne réalise pas". D’autant que le décalage entre le direct et son écran lui dévoile la fin heureuse. "Chez moi, il n’avait pas encore passé la ligne, mais j’avais déjà le portable qui n’arrêtait pas de sonner, plaisante-t-il. Déjà, moi, j’ai reçu 50 messages, alors lui je pense qu’il est bien pris". Leur dernière conversation remonte à la veille au soir, après une étape de bordures. Nans Peters explique alors à son frère qu’il est "cramé après une journée difficile". La surprise est donc double de le voir lever les bras ce samedi. "Il n’était pas dans une excellente condition depuis la reprise, mais quand il est devant avec les bonnes jambes, il est capable de se surpasser et devient un mec dangereux".

Habitant à dix minutes l’un de l’autre, les deux frères se voient régulièrement. "Mais on ne roule plus beaucoup ensemble, il me propose souvent mais il y a toujours quelque chose qui nous en empêche. Et contrairement à lui, mon niveau se dégrade, plaisante Léo Peters. Il est passé avant de partir au Tour, mais quand il est en course je ne le sollicite pas plus que ça". Sauf pour les grandes occasions, comme une victoire sur le Tour. Les coureurs du Chambéry CF devraient arroser ce samedi soir la victoire d'un ancien pilier de la maison. "Je suis quand même allé acheter une bouteille. Normalement, on a le droit de boire quand on gagne, mais même si on court demain on va boire un coup ce soir". Avec le Tour du Pays de Gex au programme ce dimanche, Léo Peters espère que Nans aura donné de bonnes idées à ses jeunes coureurs.

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